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« Mon Pausanias ne le dit pas, il se contente de dire : On voit le fameux cheval, mais il n’y a que sa tête qui passe les autres figures. Nulle mention de ruines. »


Dans un aussi grand tableau, après un aussi grand carnage, sept corps morts de compte fait ; puisque Axion, Agénor et Priam sont vivants. La scène de Polygnote se passe dans le camp des Grecs et non dans la ville prise. Ainsi un grand spectacle de carnage eût été absurde. Il ne devait y avoir que peu de cadavres. Cependant il y en a bien plus que Falconet ne pense. Pausanias s’est contenté d’indiquer ceux qui avaient des noms connus ; il dit expressément : Parmi les cadavres, ceux d’un tel et d’un tel. Deuxième inadvertance de Falconet.


« Mon Pausanias, après avoir nommé six de sept ou neuf corps morts qui sont dans le tableau, ajoute : Un certain Érésus est aussi parmi les cadavres. Or, dans tout pays, six et un font sept, comme sept et trois font dix. Il dit aussi : Il y en a d’autres plus haut. Mais cela est toujours trop maigre pour le sujet. Axion, Agénor et Priam sont encore vivants ; non, ils sont morts. Première sottise de Diderot. »


Laomédon parmi les vivants ou les morts, quand il y a cinquante ans qu’il est enterré ! Mais n’y avait-il à Troie d’autre personnage du nom de Laomédon que le père de Priam ? Troisième inadvertance de Falconet.


« Mon Pausanias ne connaît aucun poëte qui ait parlé d’un autre Laomédon à Troie que le père de Priam. Ce sera donc une inadvertance de mon Pausanias, à moins que Diderot n’ait dit que Priam a sous les yeux le cadavre de son père Laomédon.

« Ajax qui va tuer Cassandre, c’est un sacrifice pris pour un serment expiatoire. Deuxième sottise de Diderot. »


Épéus nu : et qu’est-ce qu’il y a d’étrange dans une figure antique nue lorsqu’elle est occupée à une fonction pénible, tandis qu’on voit sans nécessité et sans qu’on le reproche tant de figures modernes nues, et dans des occasions où elles seraient tout aussi convenablement habillées. L’état des Grecs était si misérable à la fin du siège, qu’il fallait qu’Épéus arrasât les murs de Troie en casque et en cuirasse, ou qu’il fût nu. D’ailleurs,