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Voilà ce que j’ai gagné à la désertion de mon collègue. Vous savez, sans doute, qu’il continuera de donner sa partie mathématique. Il n’a pas dépendu de moi qu’il ne fît mieux. Je croyais l’avoir ébranlé ; mais il faut qu’il se promène. Il est tourmenté du désir de voir l’Italie. Qu’il aille donc en Italie ; je serai content de lui s’il revient heureux, etc.


XXII

À L’ABBÉ DE LA PORTE ET À MARMONTEL[1].
1758.

Des personnes mal informées, monsieur, ayant répandu que la traduction imprimée du Père de Famille de Goldoni avait été faite par M. Deleyre et celle du Véritable Ami par M. de Forbonnais, la connaissance que j’ai eue de ces deux traductions m’oblige de déclarer que celles qui paraissent sont très-différentes ; et il est constaté que ni l’un ni l’autre n’a eu part à l’édition de ces ouvrages.

Je suis, etc.

  1. La copie de cette déclaration et la lettre suivante, adressée sans nul doute à Malesherbes, appartenaient à M. Rathery,
    « Paris, 21 novembre 1758.

    « Monsieur, j’ai l’honneur de vous remercier de l’égard que vous avez bien voulu avoir pour mes intérêts dans l’affaire des dédicaces. Pour me conformer à l’esprit de ces dames et lever le seul inconvénient que vous trouviez à ma juste demande, j’ai donné un modèle de lettre à insérer dans les journaux que M. Diderot a signé et dont je vous envoie la copie. Ainsi tout est consommé.

    « Je suis, etc., etc.

    « De Forbonnais. »

    Ces deux pièces ont trait aux épîtres dédicatoires à la comtesse de La Marck et à la princesse de Robecq, jointes par Grimm aux traductions du Père de Famille et du Véritable Ami, de Goldoni, faites par Deleyre pour disculper Diderot de l’accusation de plagiat. « Ces deux illustres offensées, dit Barbier, se disposaient à faire punir le malheureux éditeur, lorsque Diderot leur dit, pour les calmer, qu’il était l’auteur de ces deux épîtres ; ces dames surent bientôt qu’il se chargeait du délit de Grimm, mais l’affaire en resta là. »