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La Religion l’arrête, en lui montrant le ciel du doigt.

Un des enfants s’est saisi d’un des pans de sa robe, et pousse des cris.

L’épouse, la tête tournée vers le ciel, éplorée, ne sait si elle ira à son époux qui lui tend les bras, ou si elle obéira à la Religion qui lui parle, et cédera aux cris de son fils qui la retient[1]

  1. Aucun de ces projets ne fut accepté. On en choisit un autre dont le modèle fut exposé dans l’atelier de Coustou pendant l’exposition de 1769, et qui est ainsi décrit au livret de cette année :

    « Ce tombeau, destiné à réunir deux époux qu’une égale tendresse avait unis pendant leur vie, présente un piédestal carré, sur lequel sont placées deux urnes liées ensemble d’une guirlande de la fleur qu’on nomme immortelle.

    « Du côté qui fait face à l’autel, l’Immortalité, debout, est occupée à former un faisceau ou trophée des attributs symboliques des vertus morales de feu Mgr le dauphin : la balance de la justice ; le sceptre, surmonté de l’œil de la vigilance ; le miroir, entouré d’un serpent, de la Prudence ; le lys de la Pureté, etc. À ses pieds est le Génie des sciences et des arts, dont le prince faisait ses amusements. À côté, la Religion, aussi debout, et caractérisée par la croix qu’elle tient, pose sur les urnes une couronne d’étoiles, symbole des récompenses célestes destinées aux vertus chrétiennes, dont ces augustes époux ont été le plus parfait modèle.

    « Du côté qui fait face à la nef, le Temps, caractérisé par ses attributs, étend le voile funéraire déjà posé sur l’urne de Mgr le dauphin, mort le premier, jusque sur celle qui est supposée renfermer les cendres de Mme la dauphine. À côté, l’Amour conjugal, son flambeau éteint, regarde avec douleur un enfant qui brise les chaînons d’une chaîne entourée de fleurs, symbole de l’Hymen.

    « Les faces latérales, ornées des cartels des armes du prince et de la princesse, sont consacrées aux inscriptions qui doivent conserver à la postérité la mémoire de leurs vertus. »