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droit de penser que les hommes à venir seront curieux de voir les images de ceux dont l’histoire leur transmettra les hauts faits.

Passons maintenant aux morceaux de gravure qu’on a exposés au Salon cette année.

COCHIN.

Il y a de Cochin un Frontispice pour l’Encyclopédie.

228. dessin destiné à servir de frontispice au livre de « l’encyclopépédie. »

C’est un morceau très-ingénieusement composé. On voit en haut la Vérité entre la Raison et l’Imagination ; la Raison qui cherche à lui arracher son voile ; l’Imagination qui se prépare à l’embellir. Au-dessous de ce groupe, une foule de philosophes spéculatifs ; plus bas, la troupe des artistes. Les philosophes ont les yeux attachés sur la Vérité ; la Métaphysique orgueilleuse cherche moins à la voir qu’à la deviner. La Théologie lui tourne le dos, et attend sa lumière d’en haut. Il y a certainement dans cette composition une grande variété de caractères et d’expressions. Mais les plans n’avancent, ne reculent pas assez. Le plus élevé devrait se perdre dans l’enfoncement ; le suivant venir un peu sur le devant ; le troisième y être tout à fait. Si la gravure réussit à corriger ce défaut, le morceau sera parfait[1].

230. plusieurs morceaux allégoriques, relatifs à des événements passes sous les règnes de nos rois.

L’esprit, la raison, le pittoresque, tout y est, et les têtes, et les expressions, et l’ensemble des figures, et la composition. Cet artiste, homme de plaisir, grand dessinateur, autrefois graveur du premier ordre, n’aurait fait que ces dessins[2], qu’ils suffiraient pour lui assurer une réputation solide.

  1. Ce dessin a été gravé in-fol., en 1772, par B.-L. Prévost, et in-4o par C. Boily.
  2. Il a fait depuis une estampe à l’honneur de feu Mgr  le Dauphin. On voit, en haut, les armes de ce prince, rayonnantes de gloire ; au bas, la mort, qui a