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SCENE VIII.

LE PÈRE, LA MÈRE LE PLUS JEUNE DES ENFANTS.

l’enfant. Papa, maman, accourez vite ; Simon, Simon…

LE PÈRE. Eh bien, Simon ?

l’enfant. Il est revenu, il est revenu. Nous sommes riches, riches…

LE PÈRE. Petit, approchez : remettez-vous. Çà, que voulez-vous dire ?

l’enfant. Je veux dire que je les ai vus ; qu’il y en avait, qu’il y en avait ! Il l’a jetée par terre en entrant, elle s’est ouverte, et il en est sorti de l’or, de l’argent, des écus, qui roulaient, qui roulaient de tous côtés. Mon frère ne les aura pas encore tous ramassés.

LA MÈRE. C’était donc un sac, une bourse ?

l’enfant. Un sac, une bourse. Venez, venez. (Le père et la mère vont ; mais tandis qu’ils entrent par un des côtés de la cabane, Simon s’échappe par l’autre.)

SCENE IX.

L’ENFANT, seul.

Ô comme mon papa et maman vont être aises ! Pour le coup ils ne craindront plus que nous mourions de faim. Ils n’iront plus, chacun de leur côté, pleurer dans un coin. Mais le bon homme Simon… le voilà !… Qu’est-ce donc ?… Au lieu d’être bien joyeux de nous avoir secourus, mon papa, maman et nous, qu’il n’aimerait pas davantage quand nous serions ses enfants,