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Scène XII.


MONSIEUR HARDOUIN, MADAME BERTRAND, MONSIEUR DES RENARDEAUX, MADAME DE CHEPY, MADAME et MADEMOISELLE DE VERTILLAC, MONSIEUR DE CRANCEY, MADEMOISELLE BEAULIEU ; MONSIEUR DE SURMONT, sur les pas de mademoiselle Beaulieu.
Monsieur Hardouin, en montrant M. de Surmont.

Le voilà.

Monsieur de Surmont, à M. Hardouin.

C’est fait, je vous l’apporte. Cela est gai, cela est fou, et pour un amusement de société, j’espère que cela ne sera pas mal… Voilà nos acteurs apparemment ? La troupe sera charmante, (Il les compte.) Une, deux, trois… C’est précisément le nombre qu’il me faut… Mais je les trouve tous diablement tristes… Mesdames, si je vous fais attendre, je vous en demande mille pardons.

Monsieur Hardouin.

Voilà un incognito bien gardé !

Monsieur de Surmont.

Ma foi, je n’y pensais plus… Messieurs, j’ai travaillé sans relâche ; il m’a été impossible d’aller plus vite, encore cette bagatelle était-elle en ébauche dans mon portefeuille. On copiait les rôles à mesure que j’écrivais… Il me faut d’abord deux amants, et deux amants bien doux, bien tendres, bien tourmentés par des parents bizarres, et les voilà, (À Crancey.) Souvenez-vous, monsieur, que vous êtes d’une violence dont le Saint-Albin du Père de famille n’approche pas…

Monsieur de Crancey.

Cela ne me coûtera rien.

Monsieur de Surmont.

Ensuite une veuve bien emportée, bien têtue, bien folle, bonne pourtant. (À madame de Vertillac.) Ce rôle vous conviendra-t-il ?