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Le Marquis de Tourvelle.

Il est vrai, et une dévote dont la chaleur m’a paru suspecte.

Monsieur Hardouin.

Et avec laquelle… Mon témoignage ne vous le paraîtra pas quand vous saurez que le Gauchat est de ma province, et peut-être un peu mon parent du côté de ma mère ; ainsi si je ne consultais que les liaisons du sang, c’est pour lui que je vous parlerais, mais il s’agit bien de cela ! Il n’y a déjà que trop de mauvais dépositaires du patrimoine des pauvres, sans en augmenter le nombre. Le patrimoine des pauvres !

Le Marquis de Tourvelle.

Le patrimoine des pauvres !… Venez que je vous embrasse pour le service important que vous me rendez. Quelle balourdise j’allais commettre ! Je manquerai le père Élisée, mais l’abbé Dubuisson aura le prieuré, je vous en réponds. Adieu, mon ami. Si vous m’en croyez, vous écouterez le mouvement salutaire de votre conscience, et le plus tôt sera le mieux.



Scène XIX.


MONSIEUR HARDOUIN, seul.

Je sers le vice, je calomnie la vertu… oui, mais la vertu simulée. Entre nous, ce Gauchat est un cafard, un fieffé cafard ; et de tous les reptiles malfaisants, le cafard m’est le plus odieux… Ma veuve ne vient point avec son enfant… Point de nouvelles, ni de Poultier, ni de Surmont, ni de mademoiselle Beaulieu… Ce benêt de laquais aura fait sa commission tout de travers : aussi pourquoi n’avoir pas écrit ?… Voyons à tout ce monde-là.