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Monsieur Hardouin, à madame de Vertillac.

Vous m’avez donné votre parole d’honneur. (M. de Crancey embrasse M. Hardouin.)

Madame de Vertillac, jette ses bras autour du cou de madame de Chepy et lui dit :

Ah ! mon amie, les enfants ! les enfants ! Je meurs de douleur.

Madame de Chepy.

Mais c’est un délire.

Madame de Vertillac.

À ma place, vous en étoufferiez de rage.

Madame de Chepy.

À votre place, je serais la plus heureuse des mères.

Mademoiselle de Vertillac.

Ma mère, j’aime tendrement M. de Crancey, je l’obtiendrai pour époux, ou je jure devant Dieu et devant vous de n’en avoir point d’autre.

Madame de Vertillac.

Et vous ferez bien.

Mademoiselle de Vertillac.

Mais je préférerai toujours votre bonheur au mien. Si vous vous repentez de votre consentement, retirez-le, il n’y a rien de fait.

Madame de Vertillac.

Quelle impudence !

Monsieur de Crancey.

Oserai-je vous demander, madame, quel jour sera le plus heureux de ma vie ?

Madame de Vertillac.

Vous ne savez que trop, monsieur, que le plus voisin sera le mieux.



Scène XV.


MONSIEUR HARDOUIN, MONSIEUR DE CRANCEY.
Monsieur de Crancey.

Mon ami, que je vous embrasse encore. Je vous dois plus que la vie, qui n’est rien sans le bonheur, et point de bonheur pour moi sans mon Henriette. Mais dites-moi donc, tenez-vous les