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deux jours (le terme est court) je découvre que vous ayez mis le pied au cabaret, je vous chasse. Il faut que je vous aie tous sous ma main et que je ne vous trouve pas hors d’état de faire un pas et de prononcer un mot. Songez qu’il n’en serait pas cette fois comme de vendredi dernier. L’opéra fini, nous quittons la loge avant le ballet ; nous descendons. Madame de Malves et moi, nous voilà sous le vestibule ; on appelle, on crie, personne ne vient ; l’un est je ne sais où, l’autre est mort ivre ; point de voitures ; et sans le marquis de Tourvelle qui se trouva là par hasard et qui nous prit en pitié, je ne sais ce que nous serions devenues.

Picard.

Madame, est-ce là tout ?

Madame de Chepy.

Vous, Picard, allez chez le tapissier, le décorateur, les musiciens ; soyez de retour dans un clin d’œil, et s’il se peut, amenez-moi tous ces gens-là. Vous, Flamand… Quelle heure est-il ?

Flamand.

Il est midi.

Madame de Chepy.

Midi ? Il ne sera pas encore levé. Courez chez lui… Allez donc.

Flamand.

Qui, lui ?

Madame de Chepy.

Oh ! que cela est bête !… M. Hardouin. Dites-lui qu’il vienne, qu’il vienne sur-le-champ, que je l’attends, et que c’est pour chose importante.



Scène II.


MADAME DE CHEPY, MADEMOISELLE BEAULIEU.
Madame de Chepy.

Beaulieu, par hasard sauriez-vous lire ?

Mademoiselle Beaulieu.

Oui, madame.