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lairville : Pardonnez, mon cher Dorval. La tristesse opiniâtre où je vous vois plongé, quand tout parait seconder vos vœux.

Dorval Bas avec amertume. : Oui, tout me réussit singulièrement !

Clairville : Cette tristesse m'agite, me confond et porte mon esprit sur toutes fortes d'idées. Un peu plus de confiance de votre part, m'en épargnerait beaucoup de fausses. Mon ami, vous n'avez jamais eu d'ouverture avec moi. Dorval ne connaît point ces doux épanchements. son âme renfermée. Mais enfin vous aurais-je compris ? Auriez - vous appréhendé que privé par un second mariage de Constance de la moitié d'une fortune , à la vérité peu considérable mais qu'on croyait assurée, je ne fusse plus assez riche pour épouser Rosalie ?

Dorval tristement :

La voilà, cette Rosalie Clairville , songez à soutenir l'impression que votre péril a dû faire sur elle.


scène IV


Dorval, Clairville, Rosalie, Justine.


Clairville Se hâtant d'aller au-devant de Rosalie :

Est-il bien vrai que Rosalie ait craint de me perdre ? qu'elle ait tremblé pour ma vie ? Que l'instant où j'allais périr me serait cher, s'il avait rallumé dans son cœur une étincelle d'intérêt !

Rosalie : Il est vrai que votre imprudence m'a fait frémir.

Clairville : Que je fuis fortuné !


Il veut baiser la main de Rosalie qui la retire


Rosalie : Arrêtez, Monsieur. Je sens toute l'obligation que nous avons à Dorval. Mais je n'ignore pas, que de quelque manière que se