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ille : Je vous rends justice. Aussi tournant vers eux des regards d'indignation et de mépris, (Clairville regardant Dorval avec ces yeux. Dorval ne peut les soutenir. Il détourne la tête, et se couvre le visage avec les mains. ) je leur fis entendre qu'on portait en soi le germe des bassesses ( Dorval est tourmenté. ) dont on était si prompt à soupçonner autrui; et que partout où j'étais, je prétendais qu'on respectât ma maîtresse, ma sœur et mon ami.. Vous m'approuvez, je pense ?

Dorval : Je ne peux vous blâmer. Non.

Clairville : Ce discours ne demeura pas sans réponse. Ils sortent. Je sors. Ils m'attaquent.

Dorval : Et vous périssiez, si je n'étais accouru?

Clairville : Il est certain que je vous dois la vie. Dorval : C’est-à-dire qu'un moment plus tard , je devenais votre assassin.

Dorval : Vous n'y pensez pas. Vous perdiez votre ami ; mais vous restiez toujours vous-même. Pouviez-vous prévenir un indigne soupçon ?

Clairville : Peut-être.

Dorval : Empêcher d'injurieux propos?

Clairville : Peut-être.

CDorval : Que vous êtes injuste envers vous

Clairville : Que l'innocence et la vertu sont grandes, et que le vice obscur est petit devant elles !