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obscurité qu’il ne me convient pas de percer. Quoi qu’il en soit, je m’intéresse à cette fille ; et je veux qu’elle se retrouve.

Cécile, je ne compte plus sur la consolation que j’espérais trouver parmi vous. Je pressens les chagrins qui attendent ma vieillesse ; et je veux vous épargner la douleur d’en être témoins. Je n’ai rien négligé, je crois, pour votre bonheur, et j’apprendrai avec joie que mes enfants sont heureux.



Scène VIII


CÉCILE, GERMEUIL.
(Cécile se jette dans un fauteuil, et penche tristement sa tête sur ses mains.)


Germeuil.

Je vois votre inquiétude ; et j’attends vos reproches.

Cécile.

Je suis désespérée… Mon frère en veut à votre vie.

Germeuil.

Son défi[1] ne signifie rien : il se croit offensé, mais je suis innocent et tranquille.

Cécile.

Pourquoi vous ai-je cru ? que n’ai-je suivi mon pressentiment !… Vous avez entendu mon père.

Germeuil.

Votre père est un homme juste ; et je n’en crains rien.

Cécile.

Il vous aimait, il vous estimait.

Germeuil.

S’il eut ces sentiments, je les recouvrerai.

Cécile.

Vous auriez fait le bonheur de sa fille… Cécile eût relevé la famille de son ami.

  1. Variante : Sa lettre.