Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VI.djvu/453

Cette page a été validée par deux contributeurs.

parlé. Sans lui supposer une haute opinion de l’honnêteté de l’espèce humaine, je ne l’en crois pas plus méfiant ; quoiqu’il y ait, dans sa politique et sa morale de conversation, une teinte de machiavélisme, je le tiens pour homme d’une probité rigoureuse. Il est bien plat de juger sans cesse les mœurs par les principes spéculatifs. C’est ainsi que je vois les hommes ; donc, c’est ainsi que je me conduis avec eux ; ou bien mon expérience m’apprend que la plupart des hommes se conduisent ainsi ; donc je me conduirai comme eux ; belle conséquence ! Quant à ces théories politiques qui nous sont proposées comme des vérités éternelles par des gens qui n’ont vu la société que par le goulot étroit de la bouteille des abstractions, personne, je l’avoue, n’en avait un plus souverain mépris. Le reste, après sa mort, si je lui survis.

J’ai l’honneur d’être, monsieur, etc.