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Les amants vont à Épidaure implorer en sa faveur le secours d’Esculape. Le grand prêtre d’Esculape devient amoureux de Carite. Le dieu accorde la guérison de Menthès et s’empare de la maîtresse de Polydore. Dans ces entrefaites, les Athéniens indignés de l’affront qu’on leur avait fait en refusant les présents qu’ils avaient envoyés cette année au temple d’Esculape, se présentent devant cette ville avec une flotte considérable. Polydore quitte Menthès et se rend sur la flotte des Athéniens. Elle était commandée par Pisistrate. Pisistrate retrouve son fils, Polydore recouvre son père. Ils se racontent leurs aventures. Polydore apprend que Stérope n’est plus ; Pisistrate, que Carite est détenue dans le temple d’Esculape. La descente se fait. Polydore emporte la ville d’assaut. Il court au temple d’Esculape. Il n’y retrouve point Carite. Ce Sraton dont il est parlé au premier livre, celui qui avait introduit Polydore déguisé en habit de fille auprès de Carite, l’avait dérobée aux transports du grand prêtre. On avait appris le premier service que Straton avait rendu à Polydore ; on lui en avait fait un crime. Il avait été obligé de se réfugier dans le temple d’Esculape, et c’est ainsi qu’il s’était trouvé à portée de servir une seconde fois Polydore. Straton restitue Carite à Polydore. Carite revoit Pisistrate. Les Athéniens sacrifient à Esculape ; Polydore et Carite sacrifient aux mânes de Corébe. Ils sont unis, et ils se rendent dans Athènes à la suite de Pisistrate, emmenant avec eux Menthès et sa famille ; quelque temps après, Straton, à la prière de Polydore, alla chercher Nausicratès et Thémisto. Les deux vieillards abandonnèrent tout pour se rendre auprès de Polydore. Ils vinrent, Thémisto portant seulement l’urne qui contenait les cendres de son fils.

Et c’est ainsi que finit le roman de Carite et Polydore dont le mérite principal est de ressembler si parfaitement à un ancien ouvrage qu’il n’y a pas un mot qui puisse détromper. La manière dont on a fait rentrer les personnages, mais surtout Straton, n’est pas sans adresse.


Au reste, ce genre d’écrire ne plaira jamais qu’à ceux qui ont l’habitude de lire des poëtes ; les autres trouveront qu’il n’y a pas de vérité dans les incidents, ni de vérité dans les discours. Il faut convenir qu’il y a bien loin de Théagène et Cha-