Vous gagez à coup sûr.
J’allais entreprendre l’abbé ; mais mon père, s’adressant à moi, en souriant, me dit : « Tu plaides contre ta propre cause.
Comment cela ?
Tu veux la mort de ce coquin d’intendant de M. de La Mésangère, n’est-ce pas ? Eh ! laisse donc faire le docteur. Tu dis quelque chose tout bas.
Je dis que Bissei ne méritera jamais l’inscription que les Romains placèrent au-dessus de la porte du médecin d’Adrien VI, après sa mort : Au libérateur de la patrie.
Et que, médecin du Mazarin, ce ministre décédé, il n’eût pas fait dire aux charretiers, comme Guénaut : Camarades, laissons passer monsieur le docteur, c’est lui qui nous a fait la grâce de tuer le cardinal.
Mon père sourit, et dit : « Où en étais-je de mon histoire ?
Vous en étiez au père Bouin.
Je lui expose le fait. Le père Bouin me dit : « Rien n’est plus louable, monsieur, que le sentiment de commisération dont vous êtes touché pour ces malheureux héritiers. Supprimez le testament, secourez-les, j’y consens ; mais c’est à la condition de restituer au légataire universel la somme précise dont vous l’aurez privé, ni plus, ni moins. » Mais je sens du froid entre les épaules. Le docteur aura laissé la porte ouverte ; sœurette, va la fermer.
J’y vais ; mais j’espère que vous ne continuerez pas que je ne sois revenue.
Cela va sans dire.
Ma sœur, qui s’était fait attendre quelque temps, dit en rentrant, avec un peu d’humeur : C’est ce fou qui a pendu deux