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en avait fait la préface de son ouvrage ; mais il ne nous reste de cette préface que les trois dernières lignes que je vais rapporter ici.

Prenez de ............
De ..............
De ..............
De Marianne et du Paysan, par… quatre pages[1].
Des Égarements du cœur[2], une feuille.
Des Confessions[3], vingt-cinq lignes et demie.

CHAPITRE XLVII.

vingt-sixième essai de l’anneau.

le bijou voyageur.

Tandis que la favorite et Sélim se reposaient des fatigues de la veille, Mangogul parcourait avec étonnement les magnifiques appartements de Cypria. Cette femme avait fait, avec son bijou, une fortune à comparer à celle d’un fermier général. Après avoir traversé une longue enfilade de pièces plus richement décorées les unes que les autres, il arriva dans la salle de compagnie, où, au centre d’un cercle nombreux, il reconnut la maîtresse du logis à une énorme quantité de pierreries qui la défiguraient ; et son époux, à la bonhomie peinte sur son visage. Deux abbés, un bel esprit, trois académiciens de Banza occupaient les côtés du fauteuil de Cypria ; et sur le fond de la salle voltigeaient deux petits-maîtres avec un jeune magistrat rempli d’airs, soufflant sur ses manchettes, sans cesse rajustant sa perruque, visitant sa bouche et se félicitant dans les glaces de ce que son rouge allait bien : excepté ces trois papillons, le reste de la compagnie était dans une vénération profonde pour la respectable momie qui, indécemment étalée, bâillait, parlait en bâillant, jugeait tout, jugeait mal de tout, et n’était jamais contredite.

  1. La Vie de Marianne et Le Paysan parvenu, romans de Marivaux. (Br.)
  2. Les Égarements du cœur et de l’esprit, par Crébillon fils. (Br.)
  3. Les Confessions du Comte de ***, par Duclos. (Br.)