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Parmi les qualités propres à l’homme, l’auteur compte la religion, qu’il regarde comme une de ses prérogatives les plus précieuses. Malgré tout ce qu’il en dit et que nous n’ignorons pas, toute religion suppose un Dieu qui s’irrite et qui s’apaise ; car s’il ne s’irrite point, ou s’il ne s’apaise pas quand il est irrité, plus de culte, plus d’autels, plus de sacrifices, plus de prêtres. Je n’y verrai donc que le germe fécond des impostures et des haines les plus dangereuses, la corruption de la morale universelle, les transes de la vie et le désespoir de la mort ; car ce Dieu irascible et placable, qui est-ce qui ne l’a point irrité ? qui est-ce qui est sûr de l’avoir apaisé ?