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Nous n’avons pas cru devoir indiquer par des signes particuliers les passages restitués dans notre édition. M. Guizot avait supprimé tantôt de simples membres de phrase qui lui paraissaient trop vifs, tantôt des pages entières qui lui semblaient arriérées, inutiles ou compromettantes. En ne tenant compte que du point de vue historique, nous n’aurions pas pu nous résoudre à supprimer même les titres d’ouvrages classiques indiqués par l’auteur, si démodés et si oubliés qu’ils soient maintenant. Nous espérons qu’à la lecture on partagera le sentiment qui nous les a fait conserver.

Comme les précédents éditeurs, nous avons fait précéder le Plan d’une Université d’un Essai sur les Études en Russie[1], parce qu’il est à présumer que Diderot, consulté par Catherine sur l’éducation publique, écrivit d’abord cet Essai, et qu’ensuite, sur une nouvelle demande, il envoya à l’impératrice le plan d’un système complet d’éducation.

En outre, nous pensons bien faire en plaçant ici les quelques lignes suivantes qui accompagnaient l’édition que Diderot s’était chargé de diriger à Amsterdam du compte rendu des premiers établissements d’utilité publique dus à la collaboration de l’Impératrice et de son ministre Betzky. Elles sont placées à la fin du second volume (et dernier) de cette publication et portent en tête :


ADDITION DE L’ÉDITEUR M. D***.


Tels sont les plans et les statuts des différents établissements ordonnés par Sa Majesté Impériale.

Lorsque le temps et la constance de cette grande souveraine les auront conduits au point de perfection dont ils sont tous susceptibles et que plusieurs ont atteint, on visitera la Russie pour les connaître comme on visitait autrefois l’Égypte, Lacédémone et la Crète ; mais avec une curiosité qui sera, j’ose le dire, et mieux fondée et mieux récompensée. J’en appelle au témoignage de plusieurs étrangers qui récemment arrivés à Pétersbourg et incrédules dans les premiers instants, enchérissaient ensuite sur mes éloges.

Si l’on veut savoir à présent jusqu’où la nation est convaincue de l’importance de ces institutions, et jusqu’où elle en est reconnaissante, on en jugera par les honneurs qu’elle a décernés au patriote Betzky, pour avoir dignement secondé les vues de sa souveraine.

  1. Cet Essai a pris place, pour la première fois, dans les Œuvres de Diderot, édition de Belin, 1818.