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intelligence, qui ayant tout disposé, laisse agir les causes secondes, soit encore ; mais je ne vais pas plus loin.

le sage.

Croyez-vous à la révélation ?

le prosélyte.

Je la crois le ressort employé par les prêtres, pour dominer sur les peuples.

le sage.

Croyez-vous aux histoires qui la rapportent ?

le prosélyte.

Non ; parce que tous les hommes sont trompés, ou trompeurs.

le sage.

Croyez-vous aux témoignages dont on l’appuie ?

le prosélyte.

Non, parce que je ne les examine point.

le sage.

Croyez-vous que la Divinité exige quelque chose des hommes ?

le prosélyte.

Non ; sinon qu’ils suivent leur instinct.

le sage.

Croyez-vous qu’elle demande un culte ?

le prosélyte.

Non, puisqu’il ne peut lui être utile.

le sage.

Que croyez-vous de l’âme ?

le prosélyte.

Qu’elle peut bien n’être que le résultat de nos sensations.

le sage.

De son immortalité ?

le prosélyte.

Que c’est une hypothèse.

le sage.

Que croyez-vous de l’origine du mal ?

le prosélyte.

Je crois que c’est la civilisation et les lois qui l’ont fait naître, l’homme étant bon par lui-même.

le sage.

Quels sont, à votre avis, les devoirs de l’homme ?