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CLXXXV.

Persuader aux citoyens que le mal qu’on fait à ses voisins, c’est pour le bien de ses sujets. Toujours enlever des Sabines.


CLXXXVI.

Tout le temps que les autres perdent à penser ce que l’empire deviendra quand ils ne seront plus, je l’ai employé à le rendre ce que je voulais qu’il fût de mon vivant.


CLXXXVII.

Le seul éloge digne d’être envié d’un souverain, c’est la terreur de ses voisins.


CLXXXVIII.

La médecine préservative, si dangereuse dans tout autre cas, est excellente pour les souverains. Ne noceri possit.


CLXXXIX.

Ne rien faire qui rende odieux sans une grande utilité. Par exemple l’inceste, il tache les enfants aux yeux des peuples. C’est une cause de révolution pour le moment ; et c’en est un prétexte après des siècles.


CXC.

Une autre raison, que j’ai oubliée, de ne pas mettre les lois sous la sanction de la religion ; c’est qu’il y a toujours du péril à s’en affranchir ; le prince est alors sous la volonté de Dieu, comme le dernier de ses sujets.


CXCI.

Tibère sut penser profondément, et dire avec finesse : « Penses-tu, Séjan, que Livie, femme de Caïus César, femme de