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CLV.

César par la loi Cassia, Auguste par la loi Senia[1], relevèrent le sénat épuisé de familles patriciennes ; Claude introduisit dans ce corps tous les vieux citoyens, tous ceux dont les pères s’étaient illustrés. Il restait peu de ces familles que Romulus avait appelées majorum gentium ; et Lucius Brutus, minorum.


CLVI.

On releva la barrière contre le peuple ; car les patriciens de la loi Cassia et de la loi Senia avaient passé. Et ce sont des tyrans qui relèvent cette barrière !


CLVII.

Rien ne montre tant la grandeur de Rome que la force de ce mot, même chez les barbares dans les contrées les plus éloignées : Je suis citoyen romain. On y connaissait la loi Porcia ; on s’y soumettait. On n’osait attenter à la vie d’un Romain.


CLVIII.

La loi qui défendait de mettre à mort un citoyen fut renouvelée plusieurs fois. Cicéron fut exilé pour l’avoir enfreinte contre les ennemis de la patrie ; et sous Galba[2], un citoyen la réclamant, toute la distinction qu’on lui accorda, ce fut une croix plus élevée et peinte en blanc.


CLIX.

La création d’un dictateur suspendait toutes les fonctions de la magistrature, excepté celles du tribun. Il fallait, pour se mettre dans une position aussi critique, que le cas fût bien

  1. Voyez Tacit. Annal, lib. II, cap. xxv. Diderot ne fait ici que le traduire et l’abréger. (N.)
  2. « Tutorem, quod pupillum, cui substitutus hæres erat, veneno necasset, cruce adfecit : implorantique leges, et civem romanum se testificanti, quasi solatio et honore aliquo pœnam levaturus, mutari, multoque præter cæteras altiorem et dealbatam statui crucem jussit. » Sueton. in Galb. cap. ix. (N.)