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NOTICE PRÉLIMINAIRE


Cet opuscule parut en même temps que l’Addition aux Pensées philosophiques dans le Recueil philosophique dont Naigeon fut l’éditeur, (1770, Londres (Amsterdam), t. Ier, p. 105). Il y était attribué à Vauvenargues, mort depuis vingt-cinq ans. Il fut très-certainement composé après la Promenade du Sceptique et avant la Lettre sur les aveugles. C’est une nouvelle étape dans la voie que devait parcourir Diderot. Il avait commencé par des études théologiques qui ont laissé leur trace dans toute son existence, mais il se défaisait peu à peu de son bandeau. D’abord déiste, puis sceptique, le voici qui se contente de la religion naturelle avant de devenir purement matérialiste et complètement émancipé. C’est dans l’intervalle qui prépara cette dernière conversion, qu’il fut engagé à écrire un roman : Les Bijoux indiscrets. On lui a souvent reproché cette œuvre de récréation, dans laquelle cependant « s’agitaient sous une forme frivole des questions sérieuses », a dit M. Mézières (Préface de la traduction de la Dramaturgie, de Lessing). Ce fut à la même époque, et comme pour racheter les Bijoux, qu’il fit paraître les Mémoires sur différents sujets de mathématiques qu’on trouvera dans la division Sciences, de cette édition.

La Suffisance de la religion naturelle n’est, du reste, que le développement de la lxxiie pensée philosophique qui s’y trouve reproduite (ix) presque textuellement.