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Mendelssohn dans Le Songe d’une Nuit d’été.

Braire, v. intr. Se dit de l’âne qui crie.

Bramée, n. f., ou Bramement, n. m. Cri du cerf.

Bramer, v. intr. Se dit du cerf qui crie.

Branle, n. m. 1. Mouvement imprimé à un corps. On donne le branle à la corde vibrante. On met en branle une cloche. || 2. Ancienne danse française très répandue depuis le moyen âge jusqu’au xviie s. et dont on connaissait plusieurs variétés. L’Orchésographie (1588) les divise en quatre classes : B. double, ou commun, B. simple, B. gai et B. de Bourgogne, dans lesquelles se répartissent non moins de 26 espèces de B., désignés par le nom d’une province ou d’une chanson et dont plusieurs comportent une gesticulation qui les rapproche des entrées de ballet. Mersenne (1636) compte six sorte de B. « qui se dansent à l’ouverture du bal les uns après les autres, par tant de personnes que l’on veut » et qu’il nomme B. simple, B. gai, B. à mener ou de Poitou, B. double de Poitou, B. de Montirandé et gavotte, celle-ci servant de conclusion. On trouve quantité de B. notés dans les livres de luth et les recueils de Danceries à 4 parties instrumentales du xvie s. Les B. simples, doubles, coupés, de Bourgogne, d’Écosse, de Champagne, du Haut-Barrois, etc., se mesuraient en rythme binaire, sous le signe du C barré :


\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \time 2/2
  \key fa \major
  fa4 mi fa sol | la2 la | \stemUp sib sib | la1 | \break
  \once \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  \once \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
  fa4 mi fa sol | la2 \stemNeutral re | do4 sib la sol | la1 \bar ":|."
}
\score {
  \new Staff { \melody }
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Gervaise, Danceries, iii, 1547.)

Les B. gais, courants, de Poitou étaient en mesure ternaire :


\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \time 3/2
  \key fa \major
  \stemUp
  \override Staff.TimeSignature.style = #'single-digit
  \partial 2 fa2 | sol2. la4 sib2 | la2. sol4 fa2 | \break
  \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
  fa2 sol1 | mi2 do fa | sol2. la4 sib2 | \break
  la2. sol4 fa2 | fa sol mi | \partial 1 fa1 \bar ":|."
}
\score {
  \new Staff { \melody }
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Gervaise, idem.)

Encore en 1661, Guillaume Dumanoir composait des B. nouveaux dans les mêmes formes ; mais, un siècle plus tard, J.-J. Rousseau ne connaissait plu sous ce nom qu’une ronde vulgaire. Dans sa période brillante, le B. avait pénétré à l’étranger. On le nommait en Italie Brando, en Angleterre the Brangill of Poitou ou the Brawl.

Bratsche, n. all. de l’alto, instrument à cordes. Le mot est tiré de l’ital. braccio, bras ; viola da braccio, viole à bras.

Bravoure, n. f. Syn. de valeur, hardiesse, employé au siècle dernier pour caractériser un genre d’exécution vif et brillant. Le canto di bravura, selon Garcia (1856), demande « une voix éclatante et pleine, une agilité franche et vigoureuse, de la hardiesse et de la chaleur » ; il convient « à toute musique brillante et passionnée ». Après les grands chanteurs, les instrumentistes s’emparèrent du même qualificatif. On trouve des valses de B., des allegros de B., des galops de B., dans les œuvres de piano de Liszt, de Litolff, de Schulhoff, etc.

Brayer, n. m. Courroie qui soutient le battant d’une cloche.

Breloque ou Berloque, n. f. Signal militaire donné par le tambour ou le clairon pour les distributions. C’est le même que l’Instruction ministérielle de 1913 nomme la Soupe. || En certaines villes, sonnerie de la cloche du beffroi pour le réveil et le couvre-feu.

Brève, n. f. T. emprunté à la métrique de l’antiquité, où la B. représentait l’unité de durée, le temps premier indivisible dont les autres signes exprimaient les multiples. En passant dans la notation musicale, la B. conserva la même acception et fut représentée par un point, puis par une figure de note noire carrée, sans queue, dont l’usage s’est maintenu dans le chant liturgique. La notation proportionnelle, depuis le xiiie s., admit sa division en trois ou en deux semi-brèves, selon le principe du temps perfectum et du tempus imperfectum, et la figura plus tard par un signe de forme carrée, évidée et sans queue, qui reçut à l’époque moderne le nom de carrée. (Voy. Notation, Valeur.)

Brillant, adj. 2 g. Qualificatif d’un style orné, prêtant à des effets de vélocité, et, dans le talent d’un vir-