Page:Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France - volume 1 - Nicolas Viton de Saint-Allais.djvu/431

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
GEN

André du Chesne, historiographe de France, dit que les Gentilshommes de nom et d’armes sont ceux qui peuvent montrer que le nom et les armes qu’ils portent, ont été portés de temps immémorial par leurs aïeux, et qu’ils ont toujours fait profession de cette qualité, dont on ne peut découvrir l’origine.

Il y a de la différence entre le Gentilhomme de nom et d’armes, et le Gentilhomme de quatre lignées. Le premier est noble de temps immémorial, et le dernier n’a besoin que de quatre quartiers des aïeux paternels et maternels. On exigeait cette noblesse des Gentilshommes qui aspiraient aux honneurs, pour les obliger à ne prendre alliance que dans les familles (au moins nobles de race), à peine de décheoir des principales prérogatives des nobles ; parce que c’était interrompre sa noblesse de quatre lignes et obscurcir la noblesse de nom et d’armes. Lex erat (dit Denis d’Halicarnasse) ne Patriciis cùm Plebeiis licita essent connubia.

François Coutier, baron de Souhey, dit que celui-là est Gentilhomme de nom et d’armes, qui subsiste par soi-même, qui est noble sans déclaration du roi, dont la noblesse et la réputation viènent des armes, et qui eut fait profession. Il met encore au nombre des Gentilshommes de nom et d’armes, celui qui possède un fief, dont les tenants le desservent par pleines armes, affectées au nom de sa famille, et qui ne sont ni d’adoption ni de concession.

Le père Ménestrier est d’avis que le Gentilhomme de nom et d’armes est celui qui a un nom de famille et des armoiries qui le distinguent des autres, parce qu’il y a des Gentilshommes qui n’ont ni l’un ni l’autre. Il ajoute que le Gentilhomme de nom et d’armes est celui dont le nom et les armes sont connus par les tournois, par des témoins qui sont du même ordre, et par les registres des hérauts, dans lesquels sont inscrits les noms et les armoiries des plus illustres familles, et encore par les titres, quartiers paternels et maternels, sans aucun reproche de roture.

Le troisième sens qu’il dit qu’on peut donner à cette qualité, est que les Gentilshommes de nom et d’armes sont ceux qui avaient droit de porter bannière dans les ar-