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ANO
de Rancher de Mondétour et de la Ferrière, en l’Isle de France et au Vexin Français : d’azur, au sautoir d’or, cantonné de quatre annelets du même.

Anobli, subst. masc. On appèle ainsi le roturier qui, par ses vertus ou ses talents civils ou militaires, a su mériter du souverain de prendre rang dans la classe la plus élevée de la société. Cependant les anoblissements n’ont pas toujours eu lieu pour services rendus ; il y en a une infinité qui ne sont dûs qu’à la seule finance.

La noblesse de nom et d’armes ne faisant aucune distinction entre l’anobli pour services rendus, de l’anobli par finance, tenait l’un et l’autre bien au-dessous d’elle, parce qu’en principe admis, même dans l’ancien gouvernement, tout anobli ne pouvait ni jouir des honneurs de la cour (à moins d’une grâce spéciale), ni être reçu dans divers chapitres.

L’anobli acquiert la noblesse, mais non pas la race ; la noblesse le distingue d’abord du peuple, et elle n’est pas faite qu’à la quatrième génération, où commence la noblesse de race.

Anoblissement, subst. masc., grâce et concession du prince, par laquelle on est anobli. Les rois de France voulant récompenser la fidélité de quelques-uns de leurs sujets, et les services qu’ils avaient rendus à l’état, résolurent de les admettre dans le corps illustre de la noblesse, et créérent à cet effet des lettres d’anoblissement.

Philippe-le-Hardi fut le premier qui en accorda ; elles sont datées de 1270, et délivrées en faveur de Raoul, l’orfèvre, qui était l’argentier du roi. Jusqu’au règne de Charles V, les rois de France mirent la plus grande réserve dans la délivrance des lettres d’anoblissement ; mais ce monarque, loin de suivre ce système, accorda les privilèges de la noblesse à beaucoup d’individus et d’un seul trait, à tous les bourgeois de Paris, en 1371, avec faculté de prendre des armoiries. Ces privilèges leur furent confirmés depuis par plusieurs rois ; mais Henri III les restreignit aux seuls prévôts des marchands et aux échevins.

Dans la suite, le besoin d’argent porta à vendre les lettres d’anoblissement ; et Jean, duc de Normandie, fils aîné de Philippe de Valois, et son lieutenant, se trouvant au camp d’Aiguillon, en Guienne, accorda, le 19 avril 1346, le pouvoir d’anoblir, à des commissaires envoyés dans le Languedoc.