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ADM

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Fig. m. Adieux d’Admète et d’Alceste.

OU son épouse, voudrait bien mourir à sa place ’. Alceste seule consentit à se dévouer [alcestis]. Les adieux d’Admète çjp -,,,j- et d’Alceste sont figurés

’ ' sur un vase étrusque où

les deux époux sont dési-

gnés par leurs noms (lig.

IH) ’". Un bas-relief re-

présentant différentes scè-

nes de V Alceste d’Euripide,

montre encore Admète

ordonnant aux habitants

de Phères de préparer les

funérailles de sa femme,

puis reprochant à son père

de n’avoir pas voulu mou-

rir pour lui ". On le voit

encore sur deux sarcopha-

ges’^ suppliant Hercule de

ramener Alceste parmi les vivants. Il était représenté avec la même attitude dans une peinture décorative depuis longtemps détruite, mais dont les principaux traits ont été conservés par les dessins de Pighius ". D’après Pausanias ", Admète figurait parmi les lutteurs combattant aux jeux funèbres célébrés en l’honneur de Pélias, sur une des faces du coffre de Cypsélus. E. Saglio.

ADMISSIO. — Réception, audience, entrée à la cour des empereurs ou chez les grands de Rome. Ceux-ci avaient aussi leur cour composée, au temps de la République, de clients, de familiers et, quand ils jouaient un rôle dans l’État, d’adhérents politiques [ajiicus, cliens] ; plus tard, quand il n’y eut plus de partis en lutte et que la clientèle eut entièrement changé de caractère, elle comprit tous ceux qui, en se mettant à leur suite, espéraient profiter de leur richesse ou s’assurer leur protection. Ce fut sans doute la nécessité ’de conférer séparément avec leurs principaux partisans qui fit prendre d’abord à quelques-uns l’habitude de classer les personnes qui avaient accès auprès d’eux. Sénèque nomme ’ C. Sempronius Gracchus et Livius Drusus comme les premiers qui en donnèrent l’exemple : ils recevaient les uns en audience privée, les autres en petit cercle, tout le reste en masse. L’habitude devint générale, et dès lors on fît preuve au contraire de libéralité et de simplicité dans ’es mœurs quand on ouvrit sa porte, en s’abstenant de semblables distinctions *. Ces distinctions furent à la fin affaire de forme et d’étiquette. Les grands personnages eurent des amis du premier ou du second degré {amici primi, cohors primae, secundae aclmissionis ’). Aux premiers était réservé le privilège de passer hors rang et sans attendre, d’être reçus à part’, tandis que la foule des visiteurs {twba, coetus salutantium *) se pressait’ devant la maison et dans le vestibulum avant de pénétrer dans Yatvium [domusJ, supportant l’insolence du portier et des valets dont il fallait quelquefois acheter les bonnes grâces ’, se disputant une place plus rapprochée du maître et comp-ApoUod. l. U ; Cf. Acsch. Eum. 7Î3, 727 ; Schol. Euijp. Aie. IJ. — 10 Collecl. de Luynes, au Cabinet des Médailles ; Bull. del. Iiist. arch. 18i7, p. 8i ; Dennis, Ciliés of Etruria. t. U, frontisp. — li Zûe^a, Bassiril. ant. 1, 43 ; Gerhard, Antike Bildwerke, taf. xxvm ; r.uif^iiiaut, Noua. Galer. mytk. pi. CLXxiii. n" 651. — 12 Beger. Coll. Brandeb. 1703 ; Winckelmaiiri, Mon. ined. Il, p. il6 ; Zoega, l. l. et p. 116.

— 13 0. lihn, Berichte derSàchs. Gesellschafl, 1»69, taf. iiv. — l»V,n, 9. ADMISSIO. 1 De benef. VI. 34. — 2 Cic. Ad Allie. VI, 2, 5 ; Cf. De pelit. consul. XI, 41. — 3 Senec. De benef. VI, 33 ; De clem. 1, 10. — * Cic. Yen-. 111,4.

— 5 Seiiec. Epist. 1, 19 ; Ad Mare. X, t ; Tacil. Ann. XIV, S6 ; Juv. I, 96 ; V, 19.

— 6 Senec. De benef. VI, 34 ; Ad Mure. X, 1 ; Diu, LVIII, 5 ; LXXVI, 5 ; Plut. De amie. mull. 3. — ’ Senec. .id Seren. U ; Epist. LXXXIV, 12 ; Colum. I, praef. 9. — tant les barrières qui les en séparaient encore, heureux quand celui-ci ne trompait pas à la fin leur impatience en ne se montrant pas ’ [salutatio].

Les empereurs ne firent que suivre d’abord la coutume des grandes maisons de Rome, en ayant leurs réceptions quotidiennes, leurs levers où ne manquaient pas de se rendre les sénateurs, les principaux fonctionnaires et tous ceux que leur rang ou la faveur du maitre classaient parmi les amici’. A certains jours les portes du palais s’ouvraient toutes grandes et le peuple y était admis ’" (pnhlica, promiscua salutatio). Le personnel dont l’empereur était entouré aux heures de réception fut aussi dans les commencements à peu près le même que chez les riches particuliers. Ceux-ci avaient, dès le temps de la République, outre le portier [janitor] qui défendait l’entrée de la maison contre le flot trop pressant des visiteurs ", des esclaves et des affranchis en grand nombre faisant office de valets de chambre [cubicularius] ", qui les appelaient et les introduisaient à leur tour, d’autres, les nomenclatohes, chargés de les reconnaître et dé rafraîchir la mémoire du maître à mesure qu’ils se présentaient ". De même, à la cour, il y eut de bonne heure des esclaves et des affranchis, faisant fonction d’introducteurs auprès de la personne de l’empereur. Ils formaient un office spécial dans la domesticité du palais {officium admissionis "). Ceux qui exerçaient ces fonctions sont appelés Augusti lib/irti ou sei’vi ab admissione ", ou ab officiis et admissione ’°, et plus tard admissionales ". Les velarii quelquefois mentionnés " étaient les huissiers particulièrement chargés d’écarter devant les visiteurs le rideau qui fermait la salle où se tenait l’empereur ; et le nomenclator ab admissione " était, auprès du prince comme auprès des particuliers, celui qui nommait les personnes aussitôt qu’elles se présentaient. Ces fonctions, très-subalternes à l’origine, grandirent à mesure que la majesté impériale s’enveloppa davantage et s’abrita derrière un plus grand nombre de serviteurs. On remarqua et on loua les empereurs qui osèrent se débarrasser de ce luxe de précautions, comme Trajan *", comme plus tard Alexandre Sévère ", qui recevait, dit son historien, comme un simple sénateur, n’ayant auprès de lui que les huissiers de service et tous les rideaux tirés. Il essayait de revenir à la simplicité antique, quand depuis longtemps le cérémonial fastueux de la cour semblait réglé sur le modèle des anciennes monarchies orientales. Tous les offices de la maison impériale furent définitivement organisés au Bas-Empire et soumis à une minutieuse étiquette. L’officium aitmissicmis avait pour chef un maître des cérémonies appelé magister admissiomim, placé lui-même sous l’autorité du maître des offices [magister officiorum] ". La charge d’introduire les personnages d’importance n’était pas confiée indistinctement aux différents officiers. Au niayistei- admissionum il appartenait de présenter les plus considérables ". Un proximus admissionum ou ab admissione " est nommé dans

Hor. Epùt. I, 5, 31 ; Sen. .id Marc. X, i ; De ira, HI, 37 ; Martial. V, 22 ; Epicl. 

Man. X.XXIII, 13. — « Froulo. Ad Marc. Caes. 1, 5, S. — ’0 Dio, LVI, 41 ; LXI, 10 ; Suet.Aug. 33. — " S.micc. Ad Seren. Il ; De ira, 111,37 ; Colum. I, praef. 9 ; Epicl. Man. XXXIII, 13. — 1» Cic. Verr. III, 4 ; .id Allie. VI, 3, 5 ; Epicl. Diss. I, 30, 7 : Sen. l. I. — I» Sen. l. t. et Epist. XIX, Il ; /Je benef. VI, 33 ; De tranq. an. XII, 6 ; Pliu. Hisl. nat. XXXIII. 41. — l* Suet. Vesp. 14. — li" Orelli, S8S8 ; Henien. 6*10.

— 1« Biauchini, n. 17i. — 17 Lamprid. Al. Sever. 4. — 18 Orelli, 2967 ; Cruler, 599, 7 ; Mur. 916, 4. — 19 Mur. 537, 3 ; Mommsen, Inscr. B. A’eap. 68i3. — «» Plin. Pnneg. 47. — 21 Lamprid. Al. Sev. 4 et 20. — « AoW. dit/n. Orient, éd. Bôcking, p. 237. Cud Theod. — ’3 Vopisc. ex. .iwelian. 1 2 ; Amm. Marc. XV, 5. — '> Cassiod. lib. 6. ; .Mural. 916, 6.