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ACT

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ture, décréta jiidicum, arhitrorum, etc. ", parvenus jusqu’à nous. G. HUMBERT.

ACTA MILITARIA. — Suivant Végèce ’, il y avait dans chaque légion des registres où se trouvaient inscrits, jour par jour, et avec le plus grand soin, l’effectif des hommes sous les armes, les congés, les sommes appartenant à chaque légionnaire. Ce dernier point était essentiel, puisque le soldat, soumis en tout le reste à la puissance paternelle [pathia POTESTAs], pouvait disposer librement de son peculiuw castretise. Pour tenir ces comptes, on choisissait, dit le même auteur ’, les soldats les plus habiles en écriture et en calcul. On n’a pu encore déterminer avec précision les titres des sous-officiers placés à la tôte de ce service, et les classer hiérarchiquement. Voici du moins l’énumération de ceux que l’on connaît.

LÉGIONS. Commentariensis , a commentarus. Ces deux formes, évidemment synonymes, se rencontrent dans des inscriptions funéraires à Lambèse, quartier de la légion III’ Augusta ’. L’inscription d’un monument élevé à Carnnntum (Petronell en Hongrie), l’an 212 de notre ère, i Caracalla, par les cornimilarii^ commentarienses et speculatores de trois légions, avec tous les noms de ces sous-officiers, mentionne seulement trois commentarienses, ce qui ferait croire qu’il y en avait un seulement par légion *. Cependant on en trouve deux pour la seule légion IIl" Augusta, sur une inscription de Lambèse ^ — Librarius, ainsi nommé, dit Végèce, de ce qu’il inscrit sur des registres les comptes relatifs aux soldats ^ Il y en avait plusieurs dans chaque légion, puisque Végèce en parle au pluriel. On en connaît un de la légion III" Augusta ’.

Cohortes et ailes auxiliaires. Aucune inscription n’a encore fourni le nom des comptables dans ces corps. ConoRTES prétoriennes. Tahulariiis, se lit dans une inscription de Rome. Le personnage revêtu de ce grade fut, immédiatement après, centurion dans la V cohorte des vigiles, ce qui prouve que le tdbularim était un des principales les plus élevés en grade ’.

Cohortes des vigiles. Le librarius faisait partie des principales, comme le dit expressément une inscription ’. Couortes urbaines. Une inscription de Bénévent cite un ojitio ab aclis dans ce corps spécial ’".

Equités singulares. Le comptable y est nommé librarius ".

Flottes. Le comptable est appelé tantôt scriba, tantôt librarius. Qu’il s’agisse d’un seul et même office, c’est ce que prouve Festus ’- : on appelle scribae ou librarii, dit-il, ceux qui tiennent la comptabilité publique. Il y avait un scribe par navire. Un diplôme militaire de l’empereur Trajan Dèce,en faveur des marins de la flotte de Ravenne, appartenait à un personnage ex librario sesquiplicario, c’est-à-dire recevant une fois et demie la solde ordinaire ". Dans une inscription de la Hotte de Miscne, le ^^ Uômische liechlsgesckirMr, 1, p. 229, noies 27 à 32. — Bim.ioGn»PHiE. Spaiiijcnbor} ;, Jurjs mm. tabulai negotiorum soîemnes^ 1822 ; Rein, Privatrecht der ItnmT, Leipz. 1858, p. 18 et suiT. ; Saïigny, Geschichte des rùm. Jlrchts im MUIelalter, Heidclherp, 2= éd. 1861, 1, p. 107 ; Hartmann, Oriio jWidorum, GôtUng., 1859 ; Belhmann-HoUwei ;, Gerichtsverfassung, Bonn, 1834, I, p. 191 et suiv. et 237 ; Roiinssen, De diurnis aliisgue Eoman. actis, c. 6, Groningue, 1857 ; Haubold, Antiq. monumenta legalia rom. éd. Spanj^enberp, 1830 ; RiidortT, Romische Rechtsg <^xchirhtf, Leipzig, 1857,1, p. 209, 210, 211, i31-33 ; Waller , Geschichte des rnmisch. Reehls, 3= éd. 11, p. 366 et suiv. Bonn, 1860. ACTA WILITARIA. 1 II, 19. — * Ibid. ^ 3 L. Renier, Inscriptions romaines de t’Algéi’ie, 343 et 799. — * Orelli, 3187. — 5 Renier, Iimcr. rom. de VAlg. 127.— 6 Vég. H, 7.— 7 Renier,/./. 90. — » Orelli-Henzen, 6811.— ’ Orelli-Hcnzen, 6752.— ’0 Orelli, 3462.— " Orelli, 3476. — 1» s. ï. Scribàk. — 13 Urelll-Ueuzen 5534. — 1* Orelli-L

librarius est qualifié de principalis, ce qui s’explique aisément par ce qui précède ". Tabularius se trouve une seule fois, dans une inscription de la flotte de Ravenne ". Une inscription très-inutilée de Lambèse parle d’un labularius castrensis ’ mais l’état de dégradation du monument ne permet d’en rien dire de plus. C. de la Berge. ACTA POPULI, ACTA DIUR>'A, PUBLICA, URBANA.

— Écrits où étaient rapportés les faits remarquables et de nature à intéresser le public, accomplis dans la ville de Rome. Ces écrits doivent être soigneusement distingués des ACTA SENATUS et des ANNALES MAXiMi. M. E. Htibner, dans sa dissertation spéciale sur les acta ’, a rassemblé quarante-cinq passages des auteurs anciens*, qui traitent des acta popiili ; après les avoir analysés et commentés avec une remarquable érudition, en excluant huit autres passages mal à propos cités comme se référant à cet objet, il a tiré de ce travail des conclusions que nous nous bornerons en général à résumer ici. La rédaction et la pubUcation de ces actes furent pour la première fois régulièrement organisées par Jules César, pendant son premier consulat, suivant le témoignage formel de Suétone’, en même temps que celje des acta se-NATUS. Les premiers sont souvent appelés par les auteurs actapopuU diurna, ou acta publica, ou diuitia populi romani, ou diuiiia urbis, ou acta urbis, le plus fréquemment acta sans autre qualification ; car c’était leur nom propre, et l’on n’y joignait souvent un complément que pour les opposer aux acta senatus.

Les divers passages des auteurs dont le témoignage se rapporte à des extraits de ces acta prouvent que leur teneur embrassait en général trois classes de faits : 1° ceux qui étaient relatifs aux affaires publiques, les gestes des principaux personnages, tels que le refus par César du titre de roi ’, la défection de Lépide’ ; les procès les plus importants, par exemple celui de Scaurus ’ ; les discours des magistrats ■", les supplices subis par des hommes connus ’, l’extension de l’enceinte de la ville [pomaerium] par Claude etc. ’. Quelquefois ils empruntaient aux actes du sénat un extrait des sénatus -consultes ’", les décisions relatives aux provinces ", les discours de l’empereur [ora-Tio PRiNciPis], et les acclamations [acclamatio] du sénat, etc. ’^ ; 2° sous l’Empire, les faits relatifs à la maison impériale [domus augusta), lesquels étaient considérés comme se rattachant intimement à la chose publique : ainsi les époques des naissances " des membres de la famille impériale, leurs funérailles ", les palmes remportées dans l’arène par l’empereur Commode " ; 3° enfin ce que nous appellerions aujourd’hui les « faits divers » les plus intéressants de la cité ; on y trouve, par exemple, des détails sur les funérailles du célèbre cocher Félix ", la construction, la chute ou la restauration des édifices publics , les naissances ", les mariages ou les divorces dans les familles illustres ", les prodiges et curiosités : une pluie de Henzcn, 6881.- 15 Orelli, 636. — ’^L. Renier. Inscriptions romaines de l’Algérie, Hil ACTA POPIXI, DILR>A,UI1IIA>A. i De snmttis pojmlique rom. aclis. Lips. 1860.-2 p. 41 à 62.— 3 Caes. 20.— * Uio f.ass. XLVII, 11, 3.-5 Cic. Ad fam. .ll.

— « Ascon. ad Cic. Scaur. p. 19, 3 éd. Orelli ; Id. ad Cic. iMilon. p. 47, 7 : Plin. liât. nal. XXXVl, 147. — 7 Ascon. ad Cic, Milon. p. 44, 15-45, 5. — « Dio Ciiss. I.XVII. II, 1-3. - 9 Tac. Ann. XII, 21 cl 24. — 1» Ascon. I. l. — " Cic. Ad Att. VI, 2, 6 ; Plin. Epi^t. vu, 33,3 ; id. V, 13, 7, S. — ’« Laniprid. .i.1. Srver.t-’î ; pjin. Paney. 75. — " Suel, 7VJ. :. ; id, Ciilig. 8 ; Dio Cass. XLVIII. 14, 4 ; Capilolin. Ooidiaiii très, 4.— <* Tac. Ami. 111, 3.— ’5 Laraprid. Commod. 1 1 et 1 5.— •« Plin. Hisl. nul. VU, 53, 186. — n Dio Cass. LVII, îl, 5, 6 ; Tac. Ann. XIU, 31. — <» Il ne semble pas que ces acta aient pu contenir tous les acics de létal civil d’une ville telle que Rome (pBiBracrBs AKainM]. — ’9 Jiiven. 11, 134 ; IX, 84 ; Senec. De l,c,icf. III, 16, 12 J Suct. Cn/lJ«e 36.