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doit le quiert. Ib., 220.. — A difficulté> seroys je receu en la premiere classe des petitz grimaulx. RABELAIS, II., 8.

Chez certains écrivains gascons, à s’emploie souvent d’une manière explétive, devant des compléments qui, dans l’usage ordinaire, ne sont précédés d’aucune préposition. — Si vous avez envye de me veoir, je l’ay encores plus grande, sans comparaison, de vous veoir à vous que vous à moy. MONLUC, m Lettres, 202. — J’ay prié le sieur de Moreau… d’aller de ma part vers voz Majestés pour vous faire entendre au vray lestai des af- faires de deça… vous suppliant très humblement le vouloir entendre comme à moy-mesmes. ID., ib., 245. — S’il entroiet dens la rue, la compaignie qu’estoiet dens la ville les tliueroiet ou à leurs chevaulx. ID., Commentaires, L. I (I, 117). — Il mlaymoit autant qu’à cappitaine de France. ID., ib., L. Il (I, 253). — Desquels n’y moreust que M. d’Assier, que ra, ymois plus qu’à moy-mesmes. ID ib. (I, 256). Les aultres soldatz appelloinet aux nostres pioniers gastadours. 1 1)„, ib. (I, 210). — Les Huguenotz pensarent en eschapper à bon marché, et que je ne les punirois pas à eulx. ID., ib., L. V (III, 72). — Il me devoit par raison mieulx ayrner que non à ceulx qui le conseilloient de faire au contraire de ce que je luy In., ib., L. VII (III, 340). — Je les vous donne dong ; mais non pas pour les voir Vous tuer comme à moy. P. DE BRACH, Arni5Frir d’Aymee, L. II, S. 16. — Je vous invoquerai, ô saint trou- peau des Muses, Et à toi, Delien. ID., Poernes et Mesl., L. III, Ekg. 1. — faut, il faut qu’aveugle Ion l’appelle, Et non à moy, qui aveugle estimé Du peuple aveugle, aveugle suis nominé. ID., Imitations, Aminte, Prol. — Nous leur donnons [aux animaux] un ires grand avantage sur nous, de faire que Nature par une douceur maternelle les accompaigne et guide, comme par la main, à toutes les actions et cornmoditez de leur vie, et qu’à nous elle nous abandonne au hazard et à la fortune. MONTAIGNE, 11, 12 (II, 171). — Le Latin me pippe par la faveur de sa dignité, au delà de cequi luy appartient comme aux enfants et au vulgaire. ID., Il, 17 (III, 22). — Nous disons d’aucuns ouvrages qu’ils puent à l’huile et à la lampe. ID., 1, 10 (1, 50). — Je hay à mort de sentir au flateur. In., I, 39 (I, 322). — Je le menay [Montaigne] en ma chambre, où j’avais son Livre l ; et là, je luy monstray plusieurs manieres de par- ler familieres non aux François, airs seulement aux Gascons, Un Paie-rostre, un Debte, un Couple, un Rencontre, les bestes nous fiaient, nous requierent, et non nous à elles, ces ouvrages sen.tent à l’huile et à la lampe. E. PASQUIER, _ Lettres, XV1I1, 1.

A se rencontre" devant le second terme d’une comparaison. — Il est greigneur nampas de cor- pulence Mais de sçavoir a Homere et Hortense. MICHEL D’AmB o isE Complaincies de l’Esclave fortuné, 57 y0.

A entre en composition dans des adverbes, des prépositions et des conjonctions :

A bas, V. Bas.

A ce que. Afin que. Et le feray imprizner à ce que chascun y apreigne comme je ay blet. RAB E- LMS, II, 20. — A ceste fin j’ay composé ce present livre. Et premierement Pay mis en latin : à ce qu’il peust servir à toutes gens diestude, de quelque nation qu’ilz feussent. Argum. —Dieu leur a donné quelque petite sa- veur de sa divinité, à ce qu’ilz ne prétendissent ignorance pour excuser leur impieté. ID., ib.,


II, p. 58. — Je rnettray la crainte de mon nom en leurs cœurs, à ce qu’ilz ne se destournent point de moy. ID., ib., p. 75. — Le Seigneur a envoyé à. son peuple de la viande celer te par la main de Moyse, à ce qu’il ne perist point de faim. In., ib, VII, p. 437. — Celuy qui a limité nostre vie… nous a faict prevoir les periiz, à ce qu’ilz ne nous peussent surprendre. ID., ib., VIII, p. 506. — Il est expedient que des bectes si dangereuses soyent marquées, à ce que chacun les congnoisse, de peur d’en recevoir dommage par faute d’ad- vertissement. ID., Contre les Libertins, fi (VII, 161). — J’ay… depesc1i Malicorne : à ce que par luy je soys acertainé d’ton portement. RAB Fi — LAIS, IV, 3. — Les dames… s’esclatterent de rire, et feirent signes aux paiges, à ce qu’ilz houstassent leurs atours. ID., IV, 10. — Pantagruel… corn.. monda… toutes les munitions des naufz estre en terre exposees, à ce que toutes les chorrnes feissent chere lie. ID., IV, 25. — Pantagruel /ours feint une briefve remonstrance, à ce qu’ilz eussent à soy monstrer vertueux au combat. ID.p IV, 37.. — A ce qu’il ne te semble que je parle à credit, je Vallegueray mon a_uilieur. TA I-I UREAU ler Dial. du Democritic, — Les autels et temples ne sont inventez à ce qu’il soit loisible aus meschans d’y tuer les bons. L. LABÉ, Rebat de Folie et d’Amour, Disc. 5. — Comme ceulx d’Athenes eussent con- damné Athenodorus à l’amende… il pria Alexandre de vouloir escrire pour luy, à ce que l’amende luy fast remise. Amyot., Alexandre, 29. — Tu me pries que je te gouverne et que raye coing de toy, à ce que tu ne sois pauvre et souf- freteux de tout point. LA BOÉTIE, Mesnagi de ’Ven., 5. — Voicy le médecin que j’avais mandé à ce qu’il vint voir sa maladie avant qu’elle s’en allant aux champs. JEAN DE LA TAILLE, les Corri- paus, 111, 1. — Jacob servit quatorze ans Laban, fils de Nachor, à ce qu’il peut avoir à femme Ra- die’. CHOLIÈRES, 5° Matinée (p. 199). — En ceste conséquence fut le serpent d’aerain eslevé par v sur un long-boys à ce que ceux qui es- toient mords du serpent, en le voyant seulement, fussent gueris. Du FAIL, Contes d’Eutrapel, 34. — Je diraipareillement quelque chose de la Chasse, et des autres exercices du Gentilhomme, à ceque nostre vertueux Pere-de-famille, en faisant ses affaires, se recree honestement. O. DE SERRES., Theatre d’Agric., Préf. — Licurgus ordonna que les filles vierges fussent mariées sans douaire d’ar- gent, à ce que les hommes les espousassent par leurs vertuz, non pour l’avarice. BRANTÔME, des Dames, II (IX, 698). — Ceux du chasteau… sur la n-uict traittoyent avec le capitaine Caesar, qui estoit en garde de ce costé, à ce qu’il les laissast sortir pour une somme d’argent. AuBiGra, Hist. Unie., III, 1L

A certes, Acertes, Adcertes, V. Certes. A coup, Acoup, Y. Coup.

A dens, A dent, Y. Dent.

A Verte, v. Alerte.

A mont, V. Amont.

A par, v. Par.

A stheure, Asteure, Amure, v. Heure.

A tant,’liant, Y. Tant.

A tard, Atard, v. Tard.

A tout, Atout. Avec (Tout ne sert qu’a renforcer la préposition à qui signifie avec). — Préposition. A tout sert à marquer l’accompagnement, la ca- ractéristique, le moyen.

A tout, préposition marquant l’accompagne- ment. — Elle arriva finablement saine et sauve en la ceste de Bisquaye, à tout trois ou quatre na- vires seulement. LEMAIRE DE BELGES, Couronne