Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/515

Cette page n’a pas encore été corrigée
AVANTIN
425

Hautain. — 11 se pourra bien faire qu’une lemme n’aura point robe de prix, elle n’aura point aussi ni or ni pierres precieuses mais cependant elle ne laissera pas d’estre excessive et superflue. Ef. pourquoy ? D’autant qu’elle aura une façon impudique, vileine et avantageuse. Calvin, Serin. sur la premiere à Timothee> 17 (LM, 203). — Montbrun, se faschant d’estre bra_va_dé d’un tel personnage qui n’estoit de sa qualité, luy tint des propos assez a.vantageux. RECNIER DE LA PLANCHE, Hia. de 1’Esiat de France, I, 339.

Avantagier. Hâtif [à parler], médisant. — Telles langues, a.vantagières A faulx rapporis continuer. Sont communement rnessagières Pour les malheureux engluer. Ana. Poés. franç.., XII, 2o 8.

Avant bec. Éperon destiné à protéger la pile d’un pont. — Aussi sera tenu faire à chacune vouste chacun son avant bec, qui auront chas-eun quatre pieds. 1531, Marché da pont de Gracile MI. London (G.).

Avant-bras. Partie de l’armure. — Le. bon chevalier, qui en tel dangier ne dormoit jamais que vestu, garny de ses avanbra.z e uyssolz, : tir sa cuyrasse auprès de luy, se leva soubdaine-ment. LE LOYAL SERVITEUR, Hist. de Bayarti h. 64. — Item, un haliecret, ung chappeau de I’vlontauben, deux avant-hras. 1546, Inventaire 7, pris décès de Guillaume _Arthus, dans la Reo, des et,. Rabelais., X, 99.

Avant-chambre. — Il y avon plus de raison le dire Avant-chainbre que ce que nous disons Antichambre. E. PAsQuirm., Recherches, VIEIL. 3.

Avant chantre. Celui qui chante avant. D messager du jour beau, Bel oyseau, L’avant. —…h.a.ntre de lurniere. 1578, G. LE FEVRE, lii ’kiéraganay, Deux mille mots).

Avant-chien (Προκύων). Procyon, constellation qui se lève avant la canicule. — A la chaleur plus andante, La plus chaude et la plus bouillante Que l’Avantchien darde sur nous. R. Drue L’EAU, Petites Ireeentions„ Election de sa dernez.zre 81). — Croys visternent„ afin que ton ombrage, Fous ! es estez, nous soit délicieux, Garantissant lu chaud malicieux De l’avant-chien nost.rt tendre visage. Gulf DE TOURS> Souspirs Ainou-met.L.e. !, L. II (I, 49).

Avant-conseillers (πρόβουλοι). Conseillers qui délibèrent sur une affaire avant de la soumettre au peuple. — Toutefois en y a aucuns propres, comme les avant-conseilliers ou pre-ïoyeurs, , lequel magistrat n’est popu/aire, jaçoit lue le conseil soit populaire. Car il fouit avoir peignes personnages tel qui deliberent avant. le peuple,. lesquelz avant-conseillers sil z sont peu en nombre, cela est oligarchique. Or est il ruecessaire que les avant-conseillers soyent peu : eur magistrat donc est oliqarchique. Mais ou se ; rouve l’un et l’autre mage I rat, les avant-con-ieillers sont constituez cont r••• les conseillers. Car e conseiller est populairt…, l’avant-conseiller)ligarehique. L. LE Ro Y, trad. des Politiques l’ARISTOTE :, IV, 15.

Ceux qui délibèrent sur une affaire avant de la proposer au Conseil. — Des avantconseillers, ou)rocureurs, qui examinent les affaires, puis les 3roposent au conseil, comme sont les sages a.p-)ellez à Venize„ seize en nombre. L. Ij Ro Ye trad_ les Politiques d’ARrsToTE, YI, S. Commentaire.

Avant coureur. Avant coureur de vin. Mets qui excite la soif. — [Gargantua] commençoit son repas par quelques douzeines de jambons, de langues de beuf fumees, de boutargues, d’andouilles, et tel aultres avant coureurs de vin. Rabelais, I, 21.

Avant-coureuse. — Il ne fault poinct doubter que l’injure et l’injustice ne soient les messagères et avant coureuses très certaines de la perte et ruyne des villes, respublicques et royaulmes. L’Hospital, Reformat. de la Justice, 3e part. (IV, 135). — Quand la convulsion vient de blesseure et playe, C’est de la mort venant l’avant-coureuse vraye. Ambr. Paré, Aphorismes d’Hippocrates (III, 646). — Ce que nous disons craindre principalement en la mort, c’est la douleur, son avant-coureuse coustumiere. Montaigne, I, 40 (I, 333). — En toutes choses nous sommes, par les sages-mondains, conseillez d’envoyer une bonne bouche de nous, avant-coureuse de nos presences. . Pasquier, Lettres, XII, 1. — Des plaintes… trop veritables, mais avant-coureuses d’infidélité. Fauchet, Antiquitez, V, 23. — Les fleurs dont ils [les arbres fruitiers] se parent, avant-coureuses de leurs richesses. O. de Serres, Théâtre d’Agric., VI, 16. — Des petites Figues de nulle valeur, qui… comme avant-coureuses des bonnes, sans parvenir à maturité, sont par les bonnes expulsees de l’Arbre. id., ib., VI, 26. — Souvent elle [la douleur] devance et est avant-coureuse de la mort. Charron, Sagesse, I, 39. — Ces violettes Avant-coureuses du Primtemps. Du Mas, Œuv. meslees, p. 139. — De la plume, avant-coureuse de ceste horrible tragedie, on en vint puis aprés aux armes. E. Pasquier, Lettres, XX, 5.

Avant-courir. Précéder, être l’avant-coureur de. — Un mal avant-court l’autre. 1599. LAsprinisE, 183 (v#aganay> De, c, z mille mou).

Avant-croistre (subst.). Avantage de croissance. — En quoi il emb ? e. que Nature mesme nous incite par ravant-oroistre qu’elle a donné au Meurier blanc par dessus le noir. O. DE SERRES> Théâtre d’Agric., V, 15.

Avant-discours. prologue. — ic.y par un faint vers, par ambages, ma Muse, Et par avant-discours ennuyeux ne t’amuse. 1583, trad. de VI Fun]. E 4. 48 b (ibraga.n.ay, Deux mille ? nes).

Avant-fani. Fané. avant le temps. — Desja, desja mii coupant tout passage, Sans pouvoir plus reverdir mon courage. Ton nom rendoyent Sans fleurs avant-fant. TAHUREAU, Satinas, Odes et Mignardises, S. 2.

Avantier (terme de droit coutumier, dans le val d’Aoste). — Celuy la est appellé avantier qui retenant la Foy et hommage qu’il doit au seigneur originaire, et sans aucunement s’en departir, transporte et remet te fief a un autre, comme dit est.. Ainsi nommé avantier, pource qu’il doit aller avant le tiers son aequ.ereur, et le garentir envers le seigneur feudal originaire. Et encores est ainsi appellé pource qu’avant tous autres il est responsable audit. seigneur des devoirs deux a ice-luy : Ce qui est icy mis pour l’intelligence de plusieurs contra.cts, esquels est faicte mention d’a-van tier et avantiere., Cous& d’Aouste, p. 221, édit. de 1588 (G.). — Le seigneur par moyen, autrement avantier, dit mediat, est ceilly qui rem-gnoist un fief d’un seigneur originaire, et sur lequel fief il prend et perçoit certains devoirs feudaux du tenancier, qui pareillement le recognoist dudit seigneur mediat a charge desdits devoirs_ lb, p. 220 (G.).

Avantin. — Aucuns l’appellent garde, les