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AVALER
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luptés. H. Estienne, Apol, pour Her., ch. 20 (1. 421). Leur langage s'en va à l'esgaree, voire court à travers les champs à bride avalee, et rom pant toutes les barrieres de propreté en sautant par dessus. Id., Dial. du tang. franç. ital., II, 168. eorde avalée. Tout doucement, avec hésita tion, précaution (1 ?). I ! me dit, en coulant sa parole à corde ava.lee, « Une lan... Achevez, cou rage, dites a.sseurement ».BEROALD D E VERFILLE, le Moyen de parvenir, Livre de raison (I, 110). Avaler. Laisser aller librement (sans doute par analogie avec avaler la bride).On peut doncqu.es bien hardiment avaller la bonne hacquenée et la laisser bondir à travers champs. Pu, DE MAI :U NIX, Dijjer de la Relie, I, III, 6. Faire tomber, renverser. Ce dernier Roy du Peru, le jour qu'il fut pris, estoit ainsi porte sur des brancars d'or. on ne le peut onques aibbatre... jusques à ce qu'un homme de cheval Falla saisir au corps, et l'avalla par terre. MONTAIGNE, III, 6 III, 417). Abattre, faire tomber [par un coup], trancher. Lors vindrent à luy deux des ennemys... des queiz il en tua un, et à ]autre avala une espaule. SEYSSEL. trad. d'APPIEN, Guerres civiles, II, 9. Pantagruel... iuy court sus, et luy vouloit aval ler la teste tout net. Rabelais, II, 29. Es uns escarbouilloyt a cervelle, es aultres... avallovt le nez. Id., 1, 27. Encores eut tel coup d'esp.ée qu'il luy avalla l'aureille, avecqs la pluspart de la soue. Amadis, I, 7. Il le rechargea de toute sa puissance, et tomba le coup sur le bras duquel il tenoit Ilespée, et le luy avalla tout au plus pres de l'espaulle. Ib., I, 39. Comme il vouloit con tinuer ces bla_sphemes, le beau Tenebreux luy avalla la teste de dessus les espaules. Ib.. Il, 13. Hippoloche de-valle Du chariot, mais le Grec luy avalle D'un coup d'espee et le col et Ies mains. SALEL. Iliade. Xl, 197 ro. Comme deux y fussent accourus, il avalla l'espaule à l'un d'un coup d'espee, et biecea l'autre au vi sage. AmyoT, César, 16. Le soudard... haulsa l'espee pour le frapper : mais l'escuyer de Caesar le prevint qui luy avalla l'espaule d'un coup d'espee. In,, ib,, 39. Elle feit signe de l'oeil à l'un de ses gens qu'il tuast ce capitaine Romain.., ce que l'autre fejt, et d'un coup d'es pée luy avalla_ la teste. Id., Vertueux faicts des femmes, Chiomara. -L'un a les bras tronquez, ou la cuisse avalee, L'autre une autre partie en son corps mutilee, R. GARNIER. Porde,. 1533. Ils content comme d'un coup de taille ils en fen dirent. l'un jusques aux clens, à l'autre ils aval lerent les bras_ Frui.riçors D'AmBoisE, Dialogues et Devis des Damoiselles. I. 130 ro. Un mesm.e glaive a avallé vostre teste et la grandeur de tous Les Princes du monde. Du VAIR, Actions ora Loiret Or. fun. de la Rot/ne d'Eseosse, p. 29. Aux deux autres, en deux revers et deux main droits, j'ay coupé les jarrets droits et avalé les espaules gauches. TOURNE pu, les Coretens. IV. 2. [Balde] se fourrant au plus espais, donne de cholere un si grand coup de son espée qu'il avalle on une seule fois sept testes d.e dessus les espaules des premiers qu'il rencontra. Trad. de FotEriao, Merlin Coccaie, L. XI (I, 306). Balde tue Ma la.tasque ; lequel., estant mort, court ci, court là, fuïant sans sa fressure, et portant en main sa teste que Balde luy avoit avallée de dessus les espaules. lb„ L. XIX (11,146). Ils sembloyent tous estre des Rolands. ou des Renauds, tant ils avalloyent de testes, de bras, de mains, faisans de terribles monceaux de corps morts. lb., L. XX (II, 178). S'aPaler. Descendre, aller vers le bas, s'abais ser. Finablement Terre, dame très saincte... Plus bas un peu s'assit et s'avalla Que de cous. turne, et puis ainsi parla. Marot, Liv. H de la Metamorphose. Ainsi qu'il eut mys les piedz dehors il se avalla Je mieux qu'il peut, en sorte que touchoit les piedz en terre. Rabelais, IL4.. La masse... s'a.valIa de telle raideur que le Geaut mesmes ne la sceut retenir. Amadis. I. 13, L'autre s'a-valle aux plus basses campagnes, Et, se rompant en sifflemens trenchans, Verse la pluye et arrose les champs. Ho riisAED, Poemes, les Nue$, var. (VI, 32,7. Par une corde en bas ils se coulerent, Thoas, ensemble Atha.mas slava lerent. DES MASURES, Eneide, IL p. 73. Incon. tinent le feu, luysant, bruslant, liquide. Vola au plus hault iieu : à qui l'air a esté En plane aussi prochain comme en legereté. La terre s'avaita, que l'eau tint embrassée, Au centre de ce rond, toute en m'y ramassée. PASSERAI', Hymne de la Pais. Une épesse sueur, qui du chef lui de goute Par les rides du front s'a.valoit pute à goute. P. DE BRACII5 Monoonachie de David et ide Goliath. Je sens mes esterons comme à detny fourbus. Et, poizants, s'avaler de trop d'humeur embus. Id., Poemes ei Meslanges, L. IV, Cartels et Mascarades.(Fig.). La majesté royalle s'avale plus difficilement du sommet au milieu qu'elle ne se precipite du milieu à fions, MON TAICN I, 22 (I, 139). C'est à Dieu seul de se cogn.oistre et interpreter ses ouvrages et le fait en nostire la-ngue, improprement, pour s'avaller et des cendre à nous, qui sommes à terre couchez. Id., II, 12 (II. 23ft,. Se baisser pour se coucher_ Le liet mal em plumé du pauvre casaffler, Auquel derny gelé a minuict il s'avale. FR. PERRIN, Pourircrict, 39 ro (G„ Compl.). S'étendre vers le bas. Puis le Tartare en bas deux fois autant Se precipite, et sous l'Enfer s'avalle, Que le regard du ciel amont s'egale Devers Olympe etheré s'élevant. DES MASURES, Eneide> VI, p. 304. -Sa barbe s'avalloit d'un poil rude et crasseux. Ro NSARD Hymne de Pol lux et de Castor (IV, 279). Les cheveux mal peignez, le sourcy qui s'avale, Le maintien ren. frongné, le visage tout palle. RONSAHD4 Remons trance au pee..ipte de France (Y, 372. Et son pointu manton, en groin sur-advancé. Estoit espais, fourré d'un poil noir herissé, Qui s'a.valoit Lm bas sur sa poictrine nue. P, D11 I3RACII, Hieru saleirri, IV, 23 v0. Ses cheveux, qui ores semblent estre de fin or, deviendront d'argent ; ses temples s'avalleront, ses joues deviendront plates et ridées. LARIVE Y, le Fidele, I. 6. Avalé. Abaissé. Mais si j'augure bien, quand je voy pendre en bas Les nuaux avaliez, mardy ne sera pas Si mouillé qu'aujourdhuy, Ro N SA RDJ Odes, III, 16. Pour consolider les pives tant interieures qu'exterieure.s, crachemens de sang et boyau avalté. LIEBAULT, Mais. rustpi édit. de 1597, p. 223 (G.). Situé en bas. Iô, je voy la vallée Avallée Entre deux tertres bossus. RoNSARD le Voyage eliercueii (V, 221). Abattu (moralement). LA FILLE LA SCH E. Et moy, poivre fille avaliée EL au bout de tous mes souhaitz, Je souhaitto en une vallée Vallée pour tous entrernaiz. Ano. Poés. franç., III, 153. Ores tout morne avec chere avalee, La barbe longue, et les cheveux sans ordre, Je ne te voy fors bras et mains destordre. MA URICE SCÈVE, Saurisaye„ p. 4.

Avaler s'emploie aussi au sens actuel, mais