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ATTRIMER
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qu’allume en toy ta mieux aymee. Baïf. r Amour de Francine, L. I (I, 103). — A ma piteuse voix j’attramperoy tel son Que je pourroy gagner avecque ma chanson Celle qui à grand tort. contre rnoy se depite… ID" ib. 1it. — Elle sç-ait, pour m’enchanter, Si doucettement chanter, Atrem-pa.nt sa voix divine, Les baisers de nia Meline. Id., Lb., L. Ill (1, 226). — Tousjours pleine de miel et pleine de rosee, Do qui la fueille en May reverdist arrosee, Pleine ta bouche soit, puisque d’un si doux son Tu sçais, mon cher Toinet, attremper ta chanson. Id., Egtogrue 3 (III, 20). — De ma musette, moy, fatremperoy le son, Toy tu accorderois ta voix à ma chanson. Id., Eglogue (III, 38). Composer [un. mélange]. — Ganyrnedes le noble enfant Troyen [fut estably] à exercer la charge ordinaire deschanson envers les autres Dieux : et attrempa les douces potions nectarees pour iceux servir. LEMAIRE DF. BELGES. Muer., — Prenant confusement toutes ces eloses-là., En les incorporant en un les assembla : Et puis à petit feu attrampa ce mesla.n.ge. Dont elle façonna ce derny-ceint estrange. P. DE BRA£11, Ilieru.salem„ XV1, 7 ru. Mélanger. — D’extremes maux compasse un heureux bien. Attrempe-les, tire m’en un moyen. Tel que le puisse en moins de doute suivre. BAble AnWitrS de Meline„ L. I (I, 15). S’eltreenper. Se modérer. — Qui s’atrernpe se fait content. Baïf, Mmes. L. Il (V, 8’7 Attrempé. Doux, tempéré. — Ce plaisant val que l’on nommait Tempé… Arrousé d’ea.ulx, si danix, si attrempé. Marot, Epigrarnmes, 105. — C’estoit en temps serain et. bien attrempé. RA_BE-LAIS, 1, 16, — Quant le premier jour de Pan vient au vendredy, l’yver sera constant en froideur et néges ; le printemps, de sa nature, sera bon ; Peste.attretnpé. Anc. Poés. franip„ II, O. — Quant le premier jour de l’an sera Je samedy„ l’yver sera nehuleux et obscur, avec froideur attrempé. Ib., IL 91. —Automne sera attrempé. Ib. Où il y a une union, un mélange_ — L’ocean… environne sa caste occidentale [de la Gaule] et la mer d’..Angleterre, avec le reste du Rhin, ce qui regarde le septentrion. Parquoy ceste province.., prend sa part du chauld et du froid, et est attrernpee de tous les deux. Fauchet, AndrifttiteZ, 1, 1. — Le temps souhaitable pour les raisins est de ne sentir ne _pluie ne gelee en leur naissance ; seulement chaleur attrernpee d’humidité en euri accroissement ; et chaleur, pluye et gelee en leur maturité. O. DE SERRESi Théâtre d’Agrie.„ 1.11, 7. Tempérant, modéré, sage, bien réglé, — Soit ta velocité tellement attrempée Que ton Favre n’en soit périe ne cassée. Arec, Poé.e. franç., X, 3.60..—trustas… estoit grand et. corpulent, sage, vaillant., et attrempé. LEMAIRE DE BELGES, IlluStr., 1, 11. — Son port avoit attrampé et. modeste. MICHEL WAME101SE, Complaincies de l’esclave fortuné, 33 r°. — Si attrempé tu es et continent, De toy seras content incontinent. DES PÉinurcs, tes Quatre Princesses de vie humaine (1, 119). — Toute raison bien attrempée Ne veut souffrir estre trompée Par leur mignard affolement RoPi-sARD„ Odes, V. 2 (II, 378). — Tu es tant excessif contre toute raison qu’il faut qu’on te redargue, quand on seroit le plus attrempé. du monde, encore s 8eroit-on contraint de te reprendre, voyant ton enormité. CA.LviN, Serrez sur le lio. de Job, 14 (XXXIII„ 180). —De quoy fut cause Thera,.-menes, citoyen d’Athenes, homme attrempé en tous ses faicts, et prudent en ses conseilz autant ou plus que nul autre de son temps. A mY01`, trad. de DrODORE, XIII, 13. — U composa et dressa la t’orme de son gouvernement. à ceste fin que ses citoyens devinssent francs de mieux., contens du leur, attrempez en tous leurs faicts. I. Lycurgue, 31. — Il ne monstroit ceste aspreté et ardeur de combatre qu’à la guerre contre l’ennemy seulement : car au dernc+urant ses meurs estoyent fort doulces et fort attrempees. In., — Or fut tousjours Cyrus des son jeune age de nature ardente et vehemente, et Artoxerxes au contraire plus doulx et plus attrempé en toutes ses actions. ID„ Arioserxes, 2. — Sous ce mot est comprinse toute l’integrité de laquelle. Adam estait doué pendant qu’i] jouissoit d’une droicture d’esprit, avoit ses affections bien reiglées, ses sens bien attrempez, et. tout hien ordonné en soy pour re-presenter par tels ornemens la gloire de son trea_-teur. Calvin, Instit., 1, xv, 3, — Il fut… si attrempé en toutes ses actions que jamais la teille —lité ne Iuy fit outrepasser les bornes de ce qu’il devoit. E. PASQUIER, Lettres, IV, 20. — Et tan bien atrempé courage Sort du malheur plus valeureux. Baïf, Poeffee3. L, VII (II, 322). — Ta sagesse bien attremper Ne sera du ha.zard trompee. Id., ib„ L. IX (II, 451). — Car par oisiveté l’innocence se mine, Nostre ame s’abri) lit, nostre corps s’effemine. L’homme plus attrempé se rend deli-cieux, Stupide à la vertu, au vice ingenieux. Du BARTA.S, 2e Semaine, ler Jour, Eden, p.10. — Les vieux, iv-oyans une jeunesse si attrempée et. bien instruite, auroyent plus de crainte de faillir. LA NOITE, Disc. pol. et mil., V, p. 15g, — Pour bien attrenipees qu’elles soient et en vivres et en exercice, peu ou moins s’en treuvent qui n’aient besoin d’estre purgees au bout de quelque temps. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., VIII,. 5. — [Louis VII] choisit le Seigneur de Chievres, l’un des plus attrempez personnages de son temps, pour la conduite de ce jeune Prince. E. PASQUIER. 1 ? echerches, VI, 31. — Vous me unandi’.2 qu’une fille ne perd rien pour attendre, vivant. avec un chaste honneur, entremeslé d’une sage et a tirern-pée modestie. In„ LetÉreS, XX11 10. (Jeu de mots : les copieur de la Flèche se moquent de Pierre Faifeu, qui arrive trempé de pluie). — Les copieux… commencèrent à le vous railler de bonne sorte. Maistre Pierre, disoient-ils, il feroit bon à ceste heure parler à vous ! Vous estes bien attrempé. Dzs PhliEns, Nouv. Réer., 23. Attrempé à. Combiné avec.— Entre ces faveurs, il voulut que la vocation fast la premiere, et qu’elle Fut tellement attrempee a nostre liberté, que nous la puissions accepter ou rejettera nostre gré, St FRANçois DE SALES, Amour de Dieu, III, 5. Cf. Attemperer. Attrexance — Toute la prudence et at-trexance de son Excellence… n’a.++ tant sceu faire que… elle n’ait perdu une grande partie de l’affection que lui portoient beaucoup de Provinces. Ph. de Marnix, Ecrits Fol, er hist., p. 265. — (Faut-il lire attreinpance ? Attribuable. Qui peut être attribué. — Je t’ay desja donné de semblables exemples en choses qui sont et à luy et aux autres attribuables. PoN.rus DE TYARD, trad. de l’Amour de LEON HEIMEU, Dial. III, p. 118. At-trimer (mot d’argot). Prendre, voler_ — II me respond que sa balle valoit quatre livres tournois, et que j’avois part à la concurrence de mes deniers, et qu’eussions affuré les ripa, ux, rippes et