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ASSEVERATION
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— [Alcibiade] asseura les Grecs, habitans en celle marche, des courses et invasions des Barbares. Amyot, AlCibiader 36. — Filles, ce dair soleil, qui tous les coings du monde Remplist de la clarté de sa perruque blonde, Me promet quelqui-chose, et me fait esperer Que je pourroy mon oncle à ceste heure asseurer Des menaces d’Aman. RivA.t.ID.EAu„ Aman., II„ p. 83. Asseuré de. A l’abri de. — Et bien pensoit cet enfant avoir mis En lieu qui fust a.ssuré d’ennemis. O. DE SA1NT-GELA YS et CFF. FONT A[NE. Les XXI Epistres d’OviDE, Ep. 11, p. 213, —Il n’a senty sur sa. teste L’inevita.ble tenipesto Dont nous sommes agitez, Mais, asseuré du naufrage, De bien loing sur le rivage A veu les flotz irritez. Du BELLAY. a Ccerniniainte du Desesperé Il, — Lors assuré clormoit _le peuple sainct Des Chaldacens et des Amale.rites. RTylkuDEAu, Aman. 1.V., p. 117. — Le plus grand bien qui en re-venoit, c’estoit que l’argent du public estoit par ce moyen asseuré de ]a griffe des larrons et rats de Cour. J. BoDIN, Republique, VI, 2. _Rendre asseuré de. Protéger contre, — Il le rend asse-u.ré Des esclats foudroyons du tonnerre en souffré, Belleau, AfienirrÊ des Pierres pré cieuses, les Am_ours de Hyaeinihe (II, 19Eq. S’a_sseiirer. Se mettre en sijreté. Fredegonde trousse aussi-tost bagage, et se loge dedans l’Eglise de Paris pour S’aSSellreF de sa personne, et lors Raguemonde Evesque la prit en sa garde et protection. E. PASQUIEB, Recherche, V, 6, — S’estant de ceste façon asseurée de sa personne… elle depesche tout aussi-tost vers le Roy Gontran son beau frere, pour luy donner avis de son nouveau ciesastre. 1D., ib. Se préserver.. — Le Parroquet est fort industrieux à faire son nid, pour s’asseurer du serpent qui luy est ennemy. M. De la Porte, EpiÉheteS, 305 S’asseurer en. Compter sur. — Chacun._ a assez à faire à s’asseurer en sa propre iii, rertu pour la deftence de sa vie, sans commettre chose si cheire en mains tierces. MONTAlriNEJ IL 27 (III, 1.06) ieasseurer. Se rassurer, — Il eut en. soy frayeur de prime face ; Mais, peu à. peu prenant cueur et audace, Pour s’asseurer parloit tout seul ainsi. Leander et Hero. — Je me contenteray de vous remettre devant les veux le sac et ravage de Rome, qui fut souz conduite de Brennon, le quel apporta tel eftroy au Romain, que depuis que sa Republique dura, il ne s’en peut asseurer. E. PASQU1E.R, Lettres, I. 2. — Et mon aine, qu’Amour à son plaisir demeine… S’asseure et puis a peur. Baïf, Amour de Francine, L. TV (I, 272). — Le Roy Charilaus,.. s’en effroya si fort qu’il s’en fouyt dedans le temple de Jun° surnommé Chalcioecos… Toutefois depuis. quand on luy eut fait. comprendre au vray que c’estoit, s’asseura, sortit du tempk, et Iuy mesrne favo risa l’entreprise. Am t’or, Lycurgue, 5. — Ceste bataille… fut treize ans apres la prise de Home, depuis laquelle les Romains siasseurerent. fort contre les Barbares, qui paravant les avoyent tort redoubtez. Id., Carniik, 41. — Les habitons du pais, apres s’estre un peu asseurez de leur peur et estonnement, s’a.sseinblerent au lieu pour voir que c’estoit.. Id., Lysandre> 12. —..la de tous cos-Lez s’es toit rallié si grand nombre de gens de guerre autour de iuy, et. en venoit encore tous-jours à la file, qu’il commencea à s’asseurer. lu., Artaxeriés, — Asseure toy, n’oye point peur. Baïf., le Brave, 1V, 2. — Mainte Naïade espou-rantée,… Ores commence à s’assurer, PASSERAI’, Illasquarade (1, 153). — Nous avons assez affaire de nous’a_sseurer aux galeries qui sont en nos clochers, si elles sont façonnées à jour. Mo N A [ N E, IL, 12 (11, Siasseterer de. S’enhardir à. — La plus part de ceste trouppe s’en effroia si fort, qu’ils s’enfuirent. à perte d’haleine arriere de la mer, sinon quelque petit nombre qui siasseura d’approcher quand et moy. AM UT, le Banquet des sept Sages, 18. easseurer. Ëtre sùr. — Si quelqu’un dit que je n’abuse, Voye luy-mesrne la Meduse Qui d’un rocher m’a fait le cœur : Et Payant veuo je m’as-seure Qu’il sera rait sur la rnesine heure Le coin-panon de mon malheur. Ronsard, Pièces retran che, Chansons (VI, 44). — Asseure tov, Vineus, que celuy seul est Roy A qui mesmos le Boys ne peuvent donner loy. Du BELLAY, Regrets, 42. — Entre autres nouveautez, je vous conteray d’un miroir qu’II leur monstra, je m’asseure que vous confesserez que c’est le plus bel ouvrage et le mieux parfait qui fut jamais veu. BELLE A U, la Bergerie. Ire iourn. (I 278. — Je m’asseure que nous tomberions bientost d’accord quant au reste. IL ESTFENNE, Conformité, Préface, p. 19. — Je m’asseure que Dieu nous exaucera. Mo NLuc, Commentaires, L. Iii (II. 82), — Je m’a_sseure que s’il feust venu parier à moy, il ne feust tombé au malheur qui luy causa la perte de sa réputation et vie. ID„ ib., L.. VII (III, 285). — Certes je ne m’asseure pas que je pelisse venir à bout de moy, à guarentir un danger elieident et cbxtresme par une effrontee et solenne mensonge. MON-TAD(’NE, I. 9 (I, 45). — Je rn’asseure que voudriez tous._ que moy ou un Prince de nostre maison fust Roy. Scit. Men., Harangue de M, le Lieute nant, p. 84. — Je m’asseure qu’il n’y a pas un de vous qui n’ait quelque interest special et qui ne desire que les affaires demeurent en trouble. Ib., Harangue de M. ar Aubray„ p. 246. — Je m’assure que vous fussiez esté très contente de le. voir, car son humeur et sa façon vous eust pieu. BRAN-TôrklE, Cap. franç., le grand ro.y Henry II (HI, 291). — La grace et la beauté du mien… Te plaira fort, je m’en asseure. BELL EA V. Petit-es Inventions, le Muiei I, 111). — Lucullus doriques.. s’asseu.-rant de la victoire, comme de chose qu’il eust desja tenue entre ses mains, feit passer son armee en ordonnance de bataille. Amy07, Lucullus, 31. —Je afestoy hasté de l’escrire là, pour ne naias-seurer point d’arriver jusques chez moy, MON-TAIGNE, 1, 19 (I, 93). — La profession des Pyrrhoniens est de bransler„ doublier et enquerir, ne s’asseurer de rien, de rien ne se respondre. Id.., II, 12 (II, 239). — Vous ne vous repentirez. je m’asseure„ du bon traitement que luy ferez. E. PA su] [En, Leuree Afreourezeses, A rasseuré. Avec assurance. — Les marrla.ns qui ont la foy et promesse avE.c. les Capitaines.,. peuvent aller à l’a.sseuré, attendu qu’on ne leur fera tort d’..une seule espingle. THEver, Cosenogr., VI, 6. il Asseurer (subst.). — C’est un vouloir dont Piaffait. est loingtain : Un asseurer, lequel est. incer tain. Cu. Fo NTA.CI E, a Foraine d’Amour, Ekg. 5. Asseveration. Assurance, fermeté, affirmation. — Marcus Cato /orsqu’il arriva imprudent à Ambracie avec ung leyn (qui est une espece nef) pendant le temps que les nefz de ses estoient assaillyes par les i-Etolie.ns jaçoit qu’il n’eust a..vec luy a.uleune garde ou deferise, nean-moins il cornmança a donner /e signe tant de voix comme de geste parquoy sembloit appeler les navires subsequentes de ses gens et par ceste asseveration et sourvenue espouventa l’ennemy