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ASSEUR1
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Asservagir. Réduire en servage, en servitude. Vostre gent. [est] destruicte et a.sservagie. MAurii... trad. de St JusT[N, 117 vo (G., Compl.), Asservir, (Formes non inchoatives). — Indi ca/if préeent. — Las I avise :se tu Vassers, Tu seras une esservellée. Teste levée corn ung sers, De tout Je monde ravallée. Arec. Poés. franç., 111, 211. — Vous avez pris et prenez les armes toutefois et (plantes qu'ilz ne vous veulent pas departir de leurs biens, asservez leurs personnes, pillez leurs hieins et ruinez leurs villes. Abri. oT, Camille, iL — Les serviteurs... Tant, qu'il leur plaist seigneurs et darnes servent.. Et au vouloir d'un et d'aultre. s'a_sserven t. J. Bo uc n ET, Epistres morales du Trio. verseur. I, 12. — Le mal vient, dong' non . des princes serviz, Mais des servans a pechez asserviz, Qui sans amour par ambition servent., Ou ava rice, à ce leurs corps asservent. Id.) ib., 1I, 1, 2, --Et ceulx lesquelz en telle guerre servent Offensent Dieu, et au Diable s'asservent. Id., ib., II, i. 1. — En cela ne sont pas plus à_ blasmer les femmes, par leur orgueit outrecuidé, que ceux-la lesquels, n'estant pas dignes d'estre appeliez hommes, s'asservent contre toute raison à celles desquelles au contraire ils devroyent estre servis. TA nu REAL', ler Dial. du Democritic, p. 8. — Jamais ne peut nostre aine asseoir de certitude Sur rien, que. sur la vraye et parfaite amitié : Les Man-dieres s[Curs, ny les sœurs sans pitié N'asservent point te] bien à la vicissitude. JOD ELLE, à M. le comte de Fauquemberge (II, 175). — Les philosophes qui font la court et s'asservent aux riches ne les rendent pas honorez pour cela, ains se ren dent eux-mesmes deshonorez. AN Y' 07j. Preeeplee el-e mariage, 33. Impératif. — De vostre part asservez vos de-sirs, Dames d'honneur, à prendre vos plaisirs. D'un seul Epons. VAUQUELIN LA FRESNAYE, Sat. Felano„ L. HI. à M. de Choisy. Subjonctif présent. — 0 Notre-Dame ! à toy je me recla_me De corps et. d'a.me, comme ta povre serve ; Car je voy bien qu'il fault que je m'asserve. Anc. Poés, franç., V„ 123. — Ou le gain est faut que l'esprit s'asserve. F. BREVN, trad.. de Luc in N, Defense pour ceux qui oioent gagee, 3, Participe prrésent. — Ne vous allez a la guerre assrirvant. J. BOUCHET, Opusc., p. 150 (G, Compl,). — Ceste corruption..., a esté cause de re-du ire la chose publique en Monarchie, en asser-vant et assubjettissant les armes rnesmes à l'ar gent. l'1/4.mTOT, C6Friolan, 14. — En ce bas desert où nous sommes. Le haut verbe éternel vivant Se vétit de la chair des hommes, A noz miseres s'as servant Bu TTET, ler Livre des Vers. Ode 18. — Si Platon, asservant vos sens a la Raison, Veut qu'un sage seigneur commande en sa maison. Mme2 D ES ft0CiiE.8 Secondes CEuvres, les Rcs ponces, la. — Si tu veux du sçavoir, philosophe, y inesler, Par la Muse il le _faut à ton aide appeler, A toy mesme asservant la douce Polimnie. VAU-QUELIN DE LA, FRESNAYE, Art Poetique, I (I, 24). Asserviser, y. Asservisser. Asservissage. Action d'asservir ou de s'asservir. — Ainsi fut fait mon dous asservissage. Voyant ma nimfe au long d'un clair rivage. G. DE LA TAYSSON Ni ERE, A m-ourituses occupa, p. 25 Compl.). Àsservissement Servitude, — Non sujette a l'asservissement de courtiser les darnes. BELLE- FOR., Sec. de Vagric., p. 242 (G., Compl.). AsservIsser, Concéder sous obligation de service. — Lia.hhé d'Ainay pretend asservisser les moulins flottants es tablis sur le Rhosne. Texte du 1531 (G.). — Obstinement gardoyent le.leur, sans deposer, vendre, achetter, ]ouer, engager, asser viser. J. PAPO N t Premier Notaire, B 2 (Vagana.y, Deux mots). Assesseur. — Et qui ne sçait que par son seing et cure Le coq tut dici accesseur de Mercure, Et que le grand philosophe nommé Pythagoras en coq fut transformé... ? Anc.. Pois. franç.. IV,. 52. — Toy-mesrne feindras et composeras des noms nouveaux et. monstrueux : car tu appelleras le Poete, rimailleur : le present, assesseur le ve-nerahle, honnestissime. F BRETtri, trad. de Lu ci EN, le Preeepteur des Harangueurs, 16, Magistrat faisant fonction de lieutenant — L'on trouva assis dans un fossé un grand homme effroyable, les yeux haves et furieus, oL te I que l'Accesseur de .Poitiers, qui condamnoit les hommes aux mines, ne l'eust pas espargné.. AUBIGNÉ., Lettres de points de science., 4 (I, 429). Assessoire, y. Accessoire. Asseuier. Laisser sedl, -Jay asseulé mon petit enfant, je m'y bien quil crie apres rnoy. PALSGRAFE, Esclarc., p. 608. Asseur. (Ce mot ne s'accorde pas ou s'accorde, selon qu'il est considéré comme une locution ad-verbiaro ou. comme un adjectif). En — Là est requis pa.cience, prudencf...., Et cliasté, pour estre plus asseur Avec Pescii noble triumphateur. GRINGLInE, les Folles Entre prises (I. 61). — Lors et depuis plusieurs tachèrent cliestre Esle.uz papes à destre ou à senestre, Quant ilz virent. qu'on 'y estoit asseur. Id., poir de Paix (1, 174). —Je suis asseur en mon village ; Quant je vueil je souppe et desjeune. Id., Prince des Sotz, Sottie (I, 220). — Les gens du Roy Le ont. monstré grant doulceur ; Quant dz cuydont estre avec toy asseur, De trahison les sers sou-ventesfois. In., ib „ Moralité (I, 246). — Qui Dieu offence n'est asseur en nul lieu. A nc. Poés. franç.., 11, 264. — Ce.st. une dure &partie De l'innocent plein de doulceur, L'enfant Je.su.s, faisant sorliql. I)e son pays trop mal asseur. i. ANEA.U„ Chan/ Natal. Asseur de. A l'abri de, — Sy de ce monde,e ;tes les gouverneurs,.. Non plus que nous n'estes de mort asseurs, An.c.. Pois.. franç., IX, 69. — 0 paresseux, contre toy ne m'indigne... Tu es asseur de ma severité Pour ta paresse et grosse Iourderie. CORROZET ; Fables d'Ésop€, 8.— Peril en terre, peril en mer, ou nul lieu asseur des mauvais. B.ANEATJ, Imagination poetique, p. 52. Asseur. Rassuré, sans crainte, calme. — Bien doit avoirle cœur ferme et asseur Qui de son Dieu se peult dire la Soeur. MARC.. DE NAV., les Mar guerites, te Miroir de ilaJne pecheresse (I, 22.23). — Car chascune eut de la veoir si granit peur Que de longtemps nulle ne fut aseu.r. Bo unD1 c NÉ, Pierre Tai/eu, ch. 11. — Car tant eurent de peur Que la piuspart d'un mois ne fut asseur. Id., ib,, ch. 33, — Mais ce pendant encoire fa.ult entendre Que ce courrieur voulut venir voir prendre, Pour son plaisir, cesi ours a ckl,. chasseur. Or pour aultant qu'il n'estoit fort asseur De sa personne, en un arbre est. monté. HAuDENT, Apologues d'ÉsopE, IL 108. Sûr, qui a la certitude. — Par quoy la chose est veritable Que personne ne doit promettre S'il n'est asseur l'avoir et mettre En la main dont il a promis. Anc. Poés. jranç,, 11, 79. — Se par mioy vous vous gouvernez, Hardiment asseur vous tenez Que sur tous aurez seignturie. GRINGORE, LOyig, L. Il (II, 29). —.Soyez asseur, Qui le requiert du bon du cueur, Il luy falot courtoisie et