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APPETITIF
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prix qu’ils arriveroyent, « pour les catéchiser à son appétit. AtTBIi g, Hist. Uni p„ XII, 5, A rappel.’de. Par désir de. — Anciennement un nombre infini de gens, à l’a.ppetit d’une simple couronne de fueilles, ne refusoit n.ul travail, ne mo leste, ne faherie CALv1 De souffrir perseculion (VI11, 400). — Il n’y R traison ny fallace Que femme courroucee ne face » A l’appetit de se van ger.’14JF, Mimes, L. 111 V. 154). — Or va, romps toy la teste, et de jour et de nuict, Pans dessus un livre à. l’apetit d’un bruit Qui nous honore a, pres que nous sommes sous terre. R.V.U. N set A rappetit de. A cause de, par le fait de. — Combien voit-on de dangers encourir Pour quelque bruit d’un faux rapport qui vole ? Combien voit-on d’hommes braves mourir A l’appetit d’une seule parole ? TAHUREAU, Poésies diverses. De parler peu. — Pourquoy pers-tu de la raison t’usage ? A l’appetit d’une femme mourir l Puisse • plustost tout leur sexe perir. BAÏF, Poemes, L. V CII, 249). — Les Catholiques… dirent que c’es. toit un faux advertissement, et que les Hugue nots n’avoyent pas le courage de les venir attaquer, et qu’il n’y avoit nul propos Oieu que le • froid estoit si ex1.rem0 de les faire geler tous l’espace d’une longue nuict à l’appetit d’un soupçon, peut-estre mal fondé. LA NOUE, Disc pol. et mil„ XXVI, 1, p. 703. A l’appetit d’une fausse alle gorie. qu’ils se forgent eux mesmes… ils demen-tent expressement S. Paul. PH. DE MARNIX, Dit fer. de la Relig, IL it 4. — Le roy cuyda désespérer, qu’à l’appétit d’une indiscrétion, une chose si bien raide s’estait rompue par si grand malheur. • BRANTÔME, Cap, /ranç1 k mareschal de Moritejan (III, 208). — Elle luy laissa une belle race, et mourut aprez de mal d’enfant à l’apétit d’une vielle sage-femme et grosse yvrongne de Paris, en laquelle elle avoit plus de fiance qu’en tout autre. ID., des Dames, part. I, Claude de France, dech. de Lorraine (V111, 138). — Seroit-il donc dit qu’à • la fleur de mon aage, et qu’à Papettit d’un leger poinct d’honneur… je vinse ainsi peu à peu à me seicher ? 1D., ib., part. II (IX, 543). A l’appetit de. Pour la valeur, le prix de. — Vous estes bien simple de vouloir perdre une maison de trois ou quatre mil francz à l’appetit d’un anneau de dix escuz. LARIVEY, les Esprits. III 2. — M. de Serre lie remontra qu’il devoit faire eabiller le pont de Sainct-Mesmin, qui seroit un grand soulagement pour luy… et pour toute sa noblesse. et que ce ne seroit irricà l’appétit de quatre à cinq cens escus. BRANIi5MF., Cap. franç., M. de Guise (IV, 257-258). Appetits. Ce qui excite l’appétit. — C’est des fueilles qu’on tire la principale commodité des Eschalotes, les mangeans crues en salades et cuites en plusieurs viandes où elles sieent ires bien dont portent aussi le nom d’Appetits. A Castre l’on les nomme Escurs. O. DE SERRES, Théâtre d’Agrie„ VI, 5. Appetitif. Relatif au désir. — S’il semble bon quelcun de distinguer autrement les fa.cultez de l’aine : ssavoir que l’une soit appellée Appe-titive… l’autre soit nommée Inteilective… je n’y • resisteray pas beaucoup. CALviN, Insit., L xv, 6.. — Il y a en Jiostre a.me trois sortes de mouvements, l’imaginative., Pappetitive et la consen tante. AMYOT, Contre l’Epicurien Calotes, 26. — 1 Des trois actions de l’aime, l’appe.1 titive, et la consentante, ils en reçoivent les deux premieres. MONTAIGNE, fI, 12 (II, 239). Appetition. Désir. — Choses délectables (le désir desquelles se nomme propremeirt ap p e titi on), D. SAUVAGE, trad. de LÉON HEBRIEU, 33 (Va ganay, Deux mille mots). — Combien qu’ils remuassent et essayassent toutes choses, l’instinct ou l’a_ppetition ne leur obeissoit point pour faire un consentement. A ; myoT, Contre i’Epicurien Go-lotes, 26. — L’action a besoin de deux choses, de l’apprehension ou imagination de son propre, et de Pinstinct et appetition poulsant à son propre. fo., ib. Appetter, y. Appeler. Apple, Pomme.Appie. Pomme d’api. — La Melle ou Pomine-A.ppie, ainsi ditte de Claudius Appius. qui du Peloponnese l’apporta à R.orne. O. DE SERRES, Théâtre di Agric., VI, 26. Applecer, v. Apiecer. Appigrets. Ge que l’on grappille. Fig., gain, profit (La Curne). — Voyez vous bien ceste là petite [grappe] que voyez qui s’en va remettre au pressouër, elle est du plan des decimes ils en tirerent desja l’antre jour jusques au pressurage, mais Phuyle sentoit le côffre au prestre, et messieurs n’y trouverent pas grand appigrets. RAEF. ! JAIS, V. 16 (1562). Appiler. Empiler, entasser, — Considere un peu les fumiers des laboureurs, et tu verras qu’ils les mettent. hors de leurs estables, tantost en lieu haut, tantefst en lieu bas, sans aucune considera.-tion, mais qu’il soit a.ppilé„ il leur suffit PALISSY.. Recepie veritable, p. 17. — Tu as beau appiler des escus ensemble, ils n’ont garde de s’eschauffer, ne putrefier. hi., ib., p. 56. — Il y avoit plusieurs barriques appilees l’une sur l’autre, au devant de ladite muraille. ID., ib., p. 102. Siappiler. S’amasser. — La société des hommes se tient et se coust, à quelque prix que ce soit. En quelque assiette qu’on les couche, ils s’ap-pilent, et se rengent, en se remuant et s’entassant. evIctriTAIGNE, III, 9 (IV, 57)à Se resserrer. — Si me semble-il raisonnable que meshuy je sous traye de la veue du monde mon importunité, et la couve moy seul. Que je m’appile et me recueille en nia coque, comme les tortues. MONTAIGNE, III, 9 (IV, 93). — Vostre esprit et vostre volonté, qui se consomme ailleurs, ramenez la en soy vous vous escoulez, vous vous respandez : a.ppilez vous, soustenez vous. ID., ib. (IV, 1201. Apilé. Ramassé, trapu. — H estoict demeuré petit, mais fort et apilé., les espaules grosses, Mo Lut, Commentaires, L. IV (II, 192). Appiper, Tromper, séduire. — Antoine Finement appipé parea peu chaste royne, ŒLE. FEVRE, (Vaganay, De u.2 mille mots). — Et se voir ap. pipé d’une langue flateuse, Qui double nous de. çoit par sa voix cauteleuse. VAUQŒLIN DE LA FRESNAYE., Satires françoises, L. IV, à Hierome Vauquelin. — Il n’est plus en danger de se voir appipé Des Sirenes du monde. ID.. Pastorale sur le rombcau de J. Rouzel. — Et plus rien je n’ecoute Qui puisse plus à tels chants m’appiper. ID., Sa tires françoises, M. de Tiron. Applaeer, y. Apiacer. Applaner. Aplanir. —A la conduyte de celuy avoit grand nombre de pionniers qui allaient ap-planant et rabotant les chemins par la ou il devon passer. SEYSSEL, trad. de DIODORE, 1, il. — La Ou il y avoit rochiers et mottes, il les fist appla ner. ID., ib., III, 13. — [Demetrius] fist, avec les maronniers et matelotz de ses navires, applaner toute la terre par ou fon dpbvoit tirer et freiner