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APPERCEVANCE
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avoit guère s d’appellations de ses sentences. L’HOSPITAL, Reformat de la Justice, 4e part. (IV, 348). — Ce fut luy qui institua… sept Juges, qui jugent souverainement de toutes appellations. THE : Ver, Cosmogr., IX, 4. — Quant aux appellations, c’est un moyen pour corriger et amender les jugemens iniques. J. BorkiriT, Republique„ IV, 6. — Les appellations des jugemens donnez par les Evesqu.es Gaulois n’estoient encores receues à Rome sans le congé dos Roys. FAucner, Anti quitez„ 111, 19. — Qui est une marque de la liberté de rEglise Gallicane et Françoise, laquelle ne re-eognoissoit (pour le moins en crimes de leze Ma jesté) rapellation en Cour de Rome. ID., ib., VIII. 9, — Hincmar, apres luy avoir remonstré sa faute, l’enferma dedans un monastere, dequoy Gotescal a, ppella à Rome : qui est la premiere appellation que j’aye remarquee avoir esté faite de jugement donné par nos François contre anciens clercs ou laies. ID., ib., IX, 12. Appende, Appellien. Du peintre Apelle, digne du peintre Apelle. — Chef-d’œuvre. Inge-’lieux, excellent, appeilide ou appellien. M. DE LA PoRTE) Epitheres, 78.v. Appeudance. Dépendance. annexe. — Les citez Imperiales de Verone, de Vincenee, et Padua, avec leurs appendences. LiemAtnE DE BE.LGss, Regreiz de la Dain, e Infortunee (Mi 195), — Lequel print„, la ville de Bergame. et ses appendences. 11).. Legende de e Venitiens, ch.. 2 (III. 381). —La cité de Mayence, en Allernaigne, qui est des ap-penclences de France Orientale, sur le Rhin, fut fondee par un Troyen nommé Maguntius. In., IllUrar" I II 1. — Sisulad, Roy des Erules… vint courir tout le pais de Turin et d’Ivorie estant, des appendences du Royaume de Bourgongne. ib., HL 2. — [Le Roy Pepin] donna et deli-vra à. leglise Romaine la cité de Romme, avec toute sa jurisdiction et ses appendences. ID, , ib., IH, 3. — A nous appelions seuls appartertoit exercice de jurisdiction a justice par nos gens et officiers dedans le pourpris, court, closure et mur de nostre ditte abbaye, et a toutes appartenances, appenda.nces et adja.cences tant dedans que dehors laditte closure. Texte de 1576 (G., Compl.). — Ceste monarchie papalle, avec toutes ces ap-pendences et dependances. PH. DE MARNIX, DLf fr. de la Reg., I, Ir, Préla.ce. Ce qui est nécessairement attaché à une chose. — Sacrement n’est jamais sans que la parolle de Dieu precede mais est à icelle adjousté comme une appendance ordonnée pour la signer, la confirmer, et de plus fort certifier envers nous. CAL VIN, Instit., X. p. 565. — La Messe… est depuis la racine jusques au sommet pleine de toutes es-peces d’impieté, de blaspheme, d’ydolatrie, de sacrilege, sans considerer ses appendances et consequences. lu. ib., XII, p. 660. Accessoire. — Tous les biens qu’ils ont apportés en mariage… avec les appendances et depen-dances de tous les alficquets„ ornemen.s, parfums. P. DE MARNIX, Differ de la Relig., I, 1, 8. — Toutes les appendances et dependances, des cierges, chandelles, bougies, veux, pelerinages, prieres. ID., ib., I, y, fi. Appendice, (Féminin).— Plusieurs petites ap-pen.dices fibreuses qui procedent du peritoine, AmBR. PARÉ., I, 24. — Certaine erninence ou appendice ronde, qui croist aux troncs des arbres. ID., VI, 9. On trouve la forme latine appendire. — Si Rabelais ne s’est rnespris lors qu’il a dit que la cor-nardise est un appendix de mariage, on peut asseurer que la jalousie luy est concomitante, an tecedente et suivante. CHOMÈRES, Maine, p. zu. Appendieule, diminutif d’Appendice, — Le glorieux chef-d’œuvre de l’homme, c’est vivre à propos. Toutes autres choses : regner, thesa.uriser, bastir, n’en sont qu’a.ppendicules et adminicules. MoNTAEGNE, III. 13 (IV, 272), Appendix, y. Appendice. Appendre. Suspendre. — Le glaive de Da-mocie appendu sur ma teste Menace de la cheute, et moins que rien l’arreste… MONTCHRESTIEN, la Reine d›Escosse, I, p. 72. Offrir en hommage, consacrer, dédier, — Les Payens appandoient aux falprora_h_les Dieux Le plus riche butin, gaigné par leur victoire. P. in : BRACH, Masquarade da triomphe 4 Diane,. (Au figuré). — Plus haut encor que Pindare et qu’llorace, J’appenderois à ta divinité Un livre faict, de telle gravité, Que du Bellay ! Dy quitte mit la place. HoNsA.RD, Amours de Cassandre (1, 35). — J’appeni ce vceu à. l’immortalité Devant les pieds de vostre image saincte. Du BELLAY, Honneste Amour, S. 13. — J’ay clesseiné cette Ode ey Qu’humblement j’appens à ta gloire. O. DE MAG.NY, Odes, I, 11.— J’appan ces vers à ceux que l’Amour a dompté, Et qui brusla.ns d’Amour mes amours voudront lire. P. D E BitAcn, 1er Lipre d-es Peemes, Ail-me, p. 61). Forme). — Et pres l’autel fameux où tu es adorée, Devot j’appenderay l’honneur de ce trophée. J. DE CHAMP-REPUS, Ulysse., IV, p. 54., — Cf. alinéa précédent. D’après H. Estienne, appendre est dialectal et propre à h langue poétique. — U y a aussi aucuns mots des dialectes, lesquels ils out pris du _langage Latin. Comme on ne peut douter que Appendre ne soit du Latin Appendere. Duquel Appendre usent les poetes cl’aujourdliuy-. Pre-celience, p. Appennage, Appenner, y. Apanage, Apaner. Appenseement, Appensement, Appenser, Appenty, y. _Apenseement, Apenser, Apenly. Appercevanee. Action d’apercevoir, faculté d’apercevoir. — Venant desja la troisiesme nuict de la tempeste encommencé’e… ilz ne sçavoient comprendre où ilz estoient, fust par jugement marinai, ou par appercevance. LE MAÇON, trad. de Bo cc.A.c Decameroni II, 7. — L’appercevanee de ses actions extérieures nous le faict cognoistre [Dieu] et nous fe manifeste exterieurement. MoNTAIGNE, trad. de R. SEBON, eh. 190. — Platon [pense] qu’il [le temps] a esté engendré selon rintelligence et appercevance des hommes. AmYOT, Opinions de e Philosophes, 22. — Je trouvay qu’il ne parIoit pas du tout sans raison, et m’avoit la coustum.e osté l’appercevance de cette estrangeté. MoNTAIGNE, I, 22 (I, 127). — C’est le privilege des sens, diestre rextreme borne de nostre apercevanee. ID., II,.12 (II, 361 — Ny l’erreur ne se sentoit en nostre usage, ny l’amendement ne s’y sent. Tant il y a d’incertitude par tout : tant nostre appercevance est grossiere, obscure et obtuse. In., III, 11(1V, 15.— Ceste affection qui naist en nous, par rappercevance que nous avons de la bonté de Dieu. Du VmR, la Saincte Philosophie. Avoir, prendre appercevance. S’apercevoir. — Quant par ta lettre elle eust a.pparcevanc, e De ton marbre. MICHEL D’AIITIOISE1 Coinplainctes de 1) Esclave Fortuné, 48 — Assez, assez en ay bonne esperance : Et qu’ainsi soit j’ay eu apper-