Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/342

Cette page n’a pas encore été corrigée
APPASLIR
252


742). — En cella vous ne faictes que suyvre la coutume de M. de Noailhes vostre frère, duquel j’aime la maison, enfans, et tout ce qui luy apertient comme les miens propres. Monluc, Lettres (V 100.

Appaslir, v. Appalir.

Appassionné. Souffrant affligé. — Son prier fut d’homme dolent et appassionné. CoitnozET. Prison d’amour (G.). — 0 povrette, appassionnee femme mal tortunee. MAurticE ScÈvE, la Deplou. table Fin de Flamme, ch. 20. — Tu scais bien contrefaire (quant tu vculx) le visaige triste et appas-sion né. I „ ib. Passionné, animé par la passion, ou (en parlant des choses) inspiré par la passion. —Mais ceste eaue despoir mixtionnee Estaint lardeur trop ap-passionnee. mleirEEL D’AMBOISE, Complainetes de l’Esclaee Fortuné, 32 ro. — Et te dis paroles tant appassionnees affin que te facent crever le cueur, CORRQZET, Prison d’Arnoul » (G.). — Il n’y a per • sonne en la clurestienté si appassionnee qui ne doive considerer que, eu vuillant traverser ceste • emprise, il met Dieu et le monde inexcusable-ment contre soi. Papp. d’EL. de Granvelle. II, 280 — La nature insolente, effrenee audace et legiereté reine et extremement appassionnee dudit. roy de France. _111, , II, 501 (G.), — Et n’y avoit pourquoy U denst tenir a suspect ledit con._ seil ni appassionné, puisque il lui estait consta-geux, et duquel elle ne tiroit autre profit sinon celuy dudit Octa.vyo et celuv de l’Italye. Ib., III,.563 (G.). — Il a communiqué longuement avec • Oby qu’est herectique, practiqueur, de mauvais vouloir, et appassionné contre le chancellier. lb.. IV. 247 (Clr.. — Discourant resta, t de ce royaume, la discorde de ses conseillers, l’humeur de ses sub-jectz., l’infidelité de plusieurs appRssionnez, here-ticques et François qui se rassemblent à Londres. _lb., IV, 255 (G.). Ledit sieur duc a plusieurs ministres appassionnez pour la partie fra.nçoise. ib., IV, 331 (G.). — Et surtout l’omit prendre garde que les commissaires, qui seront depputés à faire : les-procès de ces séditieulx., ne soient anon nernen ra.passionnés pour la relligion ; mais seulle. ment qu’ils regardent à faire que le roy soit obéy i• de son peuple. MONLUC, Lettres (IV, 11’7).

Douloureux. — Et si t.c. ditz que jamais crea-ture Tant feust au monde infauste et fortunee Nendura peur si appassionnee.Michel d’Amboise, Complainctes de l’Esclave Fortuné, 40 yo.

Appasteler. Appâter, nourrir, repaître (au propre et. au figuré). — Apastellez vostre enfant, nourrice, vous scavez bien quil na pas des dens encore. PALSGRAVE, Esclarc., p. 50. — Il y a plus d’infirmité en nous qu’aux petis enfans„Il faut que Dieu nous gouverne, il faut qu’il nous apastelle, iI faut qu’il nous porte> Gusni, Sem. sur k Deuter., 7 (X XV, 683). — Nous voyons quI [Dieu] s’accommode à nostre infirmité, qu’il nous masche lp.s morceaux, il nous a.ppastelle. 25 (XXVI..03). — Nibus aurons beaucoup prof-fite`.. quand nous aurons esté bien enseignez de nous remettre à la providence de Dieu, pour estre comme appatellez de sa main, pour recevoir nourriture de sa grain. ID., ib., 58 0(XVI, 594). — Qu’il te plaise donc nous supporter en nos foi-blesses, et nous appateller comme si nous estions des povres oyseaux. In., ib., 63 (XXVI, 659). — Les povres oiseaux… n’ont autre souci sinon d’ap %. pateller leurs polis. In., ib., 91 (XXVII> 29(U. Ce n’est pas sans cause que nous luy demandons nostre pain ordinaire, car c’est son office, lequel il s’est attribué, de nous appasteler comme un pere


ou une mere à ses enfans. Id., Serm.. sur le liv. de Daniel, 43 (XLII., 116). — Sommes nous à table, mangeons pour cstre refeetionn(-", tout ainsi comme si Dieu nous appateloit. k., Serm. sur le liv. de Job, 2 (XXXIII, Fil). — Ainsi /a simplet pucelle Apa.telant h passerelle La fait cent foie repipier. BAÏF. Amours de Francine„ L. IV 268).— Nous ne pourrions à bon escient user de ceste requeste, que nostre pain quotidien nous soit donné, sinon que Dieu nous appastelast de sa main paternelle. CALVIN, IF4SftL (1560), I. x-vu., 7.Quand nous mangeons et prenons nostre pasture. Dieu es tend sa main pour monstrer que desja nous sommes apastelez de luy, comme ses propres en tons. ID,. Serm. sur l’Epitre aux Calrates, 20 (L, 530). — Dieu nous a voulu.a.ppasteler ainsi que petis enfans, quand il nous a envoyé des hommes mortels qui ayent parlé à. nous bouche à bouche. ID„ Serin. sur 1>Epitre aux Ephesiens, 15 (LI, — Le cher esbatement De sa songneuse main qui tousjours m’apastelle. LARFVEY, trad. des Paceiieuses Nuis de STRAPAROLE, VII, 2. —-’Pay (ait mettre un passereau estranger avec les autres de mesme Rage pour connoistre et sçavoir si le pere et la more des autres aurotent cure de l’appasteler. AMBR, PARÉ, Liv. des CM itriattX, , — Quand rapperceu un petit Dieu volage, Ains un oiseau que l’on appatelloit Dessus mon cœur, qui se renouveloit —Pour ressentir en renaissant sa rage. E. PAsgurza, Jeux Pectiques, IV, 1 — Les petits esclos seront appastelez de farine d’orge. LIEBAULT, M.S. Riel., 1, 148 (G.). Attirer par un. appât. — H se trouve tant de gens qui n’ont une seule goutte de crainte de Dieu ni reverence à sa parole qui cependant feront des grands zelateurs, et neantmoins ce sera pour ap-pasteler les povres aunes, voire pour les estrangler par maniere de dire. CALleue. :, Serin, sur l’Epilre aux Calcites, 42 (LI, 120). — Tout ainsi que le Pes-cheur prend avec son hameçon garny d’un appas le poisson, aussi ceux-cy nous appatellans de belles promesses sont destinez pour agrapher tous nos biens, et se gorger de nos dépouilles. E. PAS-QtrzER, Recherches, III, 44. — Ils leur tireront le masque du visage, et les esclaireront de si pres, qu’ils ne pourront plus appateler les personnes avec des cuilliers vide, ni les amuser d’une vessie pleine de pois sonnans. Trad. de GELLI, Dis cours fantasliques de Justin Tonnelier, Disc. IV, p. 130. — Voyez-vous comment il me flate Comme il rn’appatelle et m’attire I JEAN GODARD, les Desguisez. I, a. — Ainsi Jean Colombin fit vostre colombier Pour mieux appa, steler, sous ombre de prier, Le sexe feminin. Complainte de 1’Un iceersité de Paris conlre aucuns nouvelleineni venus surnommez jesuites Sicipasieler. Se laisser attirer, séduire. — Combien que plusieurs ! es ayent desdaignees [les friandises de l’Arna.dis] si est-ce qu.’11 n’en y a eu que trop qui, s’en estans a_pastelez, ont continué de s’en repaistre. LA Noue, Disc. pot, et mai, VI, p. 161. Appaster. Attirer par un appât, gagner, séduire. — De ces coraux la douceur m’apasta., Cest œil m’éprit, et ce rét m’arresta., Pris et bruslé par leur.douce cautele. BAÏF, Affinurs de M’effile. L. (I. 32), — Elle apasta si bien, et de parolies et de promesses, le venera_ble abbé, qu’il entreprint d’aller luy rnesmes traicter ceste negociation. Du VILLAris, _Mérn., I, an 1550 (().. — Ce n’estait la qu’une espreuve et un essay pour sonder la voulenté du peuple., qu’il avoit appa_sté par la magnificence de ses esbats publiques. AMYOT, CéSar, 6., — Les yeux ont plus de force en amour