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ANGARIER
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Pere jamais n’eust conneu d’autre femme Aubigné, Tragiques, II (IV, 95).

Androgin, adj. Qui unit Phomme et la femme. — Nous repaissa_ns en cette sorte Du doux plaisir que nous apporte Le nœud de l’Androgin lien. Liuy DE Touns, Mignardises amouretiSeS, 4 (11, 35).

Subst. Chercher s-an androgine. Par allusion au mythe platonicien, chercher à rejoindre la partie à laquelle on avait été uni autrefois chercher une aventure d’amour. — J’ay cogneu piusieurs belles darnes de ce naturel, lesquelles les premières ont plustost recherché « leur androgine que les hommes, et sur divers sujets ; les unes pour les voir beaux, braves, vaillants et agréables ; les autres pour en escroquer quelque somme de dinari. BR AriTi5/1t1 E, des Dames, part. 1 (IX, 79).

(Féminin. — Le premier feu de mon moindre plaizir Faict halleter mon alteré dezir : Puis de ntoz cœurs la celeste Androgyne Plus sainctement vous oblige ma foy. Du BELLA Y, P Honneste Amour, 4. — Ma maistresse esmeue à pitié Du travail de mon amitié, Me choisissant pour sa moitié, Joingne à ma vie heureuse L’Androgine amou reuse, Po Itir TUS DE TYARD 5 Erreurs Amoureuses, L. III, Chcznçon.(p. 113).

Androginer. Unir [un homme Cl une femme]. — Je ne puis toutesfois rej celer ta constance, Qui, nous androginant d’une ferme alliance, Me fait chasser l’amour, la promesse et la foy Du Ty ran mon espoux, et me donner à toy » P. MAT THIEU, ClytenMeere, IL p. 27.

Androgynie. — L’Androgynie en deux moi tiez cassée. LE CARON, Poesies, le Demon d’A mour (34 v°).

Andromane. (άνδρομανήζ) — La fille à qui il eschappoit de se marier, et qui sentoit les esguil ions et poinctures de la chair (telles filles estais appelees par les Grecs… Andromanes, c’est à dire, enrageans d’avoir le masle). GuILL. Bo ucHET, 5e Seree, 1, 210.

Androphage (&vro. ;, qui mange de La chair humaine). — Au dela tout est desert pour)a grande part, et outre habitent hommes andro phages. SALIAT, trad. d’HùnopoTE, IV, 18.

Aneantir (intrans.), Se réduire à néant, devenir incapable. — Vaut il pas mieulx estrci laborieux Et à telz faictz honnestes curieux, Qu’a neantir à paresseux repoz, Rendant l’esprit tepide et indispoz’..,’FERRY JULYOT, 15 21, à Antoine Ludin.

Périr. — Toute l’arbre s’en portera mal et arteantira. COTE RE A U> trad. de COLUMELLE, V, 9.

S’aneantir. Se réduire à néant, devenir incapable, — Les gens de guerre s’aneantissent quand on les tient en repos, GRUU ET, Di. le, I, 39 (G., Compl,). — H n’y a rien de pire que le sejour aux soldats, parce qu’ils deviennent nonch.alans et yvrongnes, jouent leur argent, se corrompent ci’’t s’a.n.ea.ntissent. BRANTÔMEi Maniem. de la. g ueere (G., Compl.).

(Prononc,), — Lequel peut estre dompté par raison, et petit à petit anyanty. CALVIN, InStiti„ 43.

Aneau 1, v. Agneau.

Aneau 2, Aneler, Anelet, v. Anneau, Anneler, Annelet.

Anemathisé. Anathématisé. — De ses doulx yeulx ne suis plus advisé, Mais on me fuit comme Anemathisé. IVIicHEL D’AmBoisE, Deseri pi. de Fort., 86 ro.


Anemoné, mas. Anémone. — C’est PAnemoné double qui la produit telle [a fleur], et aussi plus abondante en fueillage que le simple., duquel la fleur composee de moins de fueilles que du double est communément de couleur violet° ou bleue. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., VI, 12.

Anemophylace (enrÉp.0%-_, vent., observateur). — J’aym crocheté tout ce que jamais periserent tous les Astrophiles, Ilyper nephelistes, Anemophyla.ces. RAB LAIS Paintagr. Proenost., au Liseur.

Anenda, v. Enda.

Anerudute. Sorte de reptile. — Aspicz, Am phisbene.s, Anerudutes. RA.BELAIS, IV, 64.

Anestiolalie ( ;..ecr.LIDi errant, vagabond, bavardage), —Lisez icy le procés faict et parfaict à vos Astromanthes, et, si me croyez, ne nous ve nez plus matagraboliser vos cabaliques et ourano-graphiques Anestiolali es. CIIOLIÊRES, Sct Ap. Dis nee, p 354.

Anevrismatisé. Où il y a un anévrisme. —De peur que le sang… ne s’escoule et passe au travers de la tunique de l’artere anevrismatisee ou dilatee. Aeuen. PÀ.ni, V, 30.

Anevrisme (fém.). — Si les Anevrisines sont grandes, ne reçoivent curation. ANER. PARÉ, V, 2.0, — Telles anevris.mes deviennent grosses. ID. ; Lb.

Anfractueux. — 1503. Les oreilles sont carti lagineuses et e…nfractuetises. Le Guidon en fran çois, 50 a, édi t. de 153k (Vaganay, Pour l’Hist. du franç. moderne). — Et fault au jourdhuy„ qui veult monter en ce comble… qu’il passe par la voye anfractueuse et Labyrinthe des Sophistes. BUDÉ, inslit. du Prince édit. „T. Foucher, ch. 25.

Anfractuosité. — 1503. La pia mater._ est pannicule.,. lequel_ pénètre dedans le cerveau par toutes les anfractuositez et cavernositez du cer veau. Le Guidon en irançoye, 45 c, édit_ de 1534 (Vagana.y, Pour Plie : st. du franç. moderne), — 1503. Les pertuys et les enfratuositez et substance de l’oreille. Ib., 263 d, — 1555. L’on trouve beau coup de révolutions et anfractuositez. BELON, N (L iure des ogs-eaux, 16 (Va.ganay, ib.).

Anfurir. Devenir fou. — Ressan tant par apres an moymème (Ce qi encor me fet de douleur anfu rir) Le Dieu fis de Sipris si apremant furie. LUI. LEMONT, la Tricarite„ p. 53.

Angarie. Charge pesante, oppression, vexa tion. — Pour la rançon desquels… feut tant tiré de deniers du Royaume… qu’il demeura presques du tout desnue d’or et d’argent, et leut besoing mettre grands angaries sur le peuple. Szyssm„ Hia. de Louys X ! 1, p. 67. — [Les Venitiens] mec. toient à leur volonté ordinairement sur toutes gens d’Eglise., sans congé de Pape, ne de Prelat, decimes, tailles et. autres angaries. In., ib., Via. • les Venitiens, p, 21. — Osiris..toute la terre conquesta : non tant à force d’armes que par sou laigement des angaries. RABELAIS, III, I, — Ces sation de guerres, pilleries, anguaries, briguan.de ries. ID., IV, 51. — H [Hercule »… mettoit les peuples hors de tyrannie, hors d’erreur, des dangers et engaries. ID., V, 15.

Angarier. Accabler de charges, de vexations. — La maniere d’entretenir et retenir pays nouvel lement conquestez n’est.., les peuples pillant, for çant, angariant, ruinant, mai vexant. RAB ELAIS, 111, 1. Feray le chois D’estre desgradé ras, ain çois Qu’estre jamais engarié Jusques là, que sois