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ANAGRAMME
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vaise fortune d’un homme. E. Pasquier, Lettres, XX, 3.

Anagramme. — 1571. Il [Ronsard] se joue sur l’anagramme [1560 et 150 anagrammatisme] du nom de Marie. BELLEAU e dans les Autours de Ronsard,. 342 (Vaganay, Pé, Pur l’Hist. Éh..t franç.

Analogie. — Henri Estienne s’excuse d’employer ce mot : — Non seulement ils tireront proufit de la lecture de chacune histoire en particulier… mais aussi apprendront par iceluy à confronter Les histoires anciennes avec Les modernes, et à. con-sillet…el… l’analogie (si les oreilles Françoises peuvent porter ce mot). Apol. pour Her., H. Estienne à un sien ami (I, 87).

Analogique. — Selon justice distributive, que le dict philosophe [Aristote] appelle droict analogique, c’est a dire proportionnal. Budé, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 43.

Analogique à. En conformité avec. — Les ob-jeU —..’nt tant analogiques à nostre cœur, semble à tout curieux que tout ait. esté falot ex-pres pour son sujet. BFROALTI flI VERV1LLE, Voyage des Princes jortufiez, p. 323.

Analogue. — 1503„ Selon d’aucuns le terme analogue est moyen entre l’univoque et l’équi voque, Le Guidon en franeoys, 156 h, édit. de 1534 (Vaganay, Pour l’Hie du irane. moderne).

Analphabete. Qui ignore l’alphabet, les choses élémentaires, — C’est tres mai fait de permettre l’exercice de ! a chirurgie… a ces ignorans anal-phabe tes, qui n’estudierent jamais en aucun livre. JOUBERT, Annot, s. la (-bit-. de Guy de Cime (Œ, C., ompl.).

Analphabetique. Complètement ignorant.. — Ce qui est autant comme une confrontation de facunde avec enfance et de science avec rusticité analphabetique. B 1_1 D g. „ instit. du Prince, édit, J. Foucher, ch. 25.

Ananas. — La plante qui produit le fruict nommé par les sauvages ananas est de figure semblable aux glaieuis. J. or LÉRYI Voy. au Bré sii, "II, 22 (Delboulle, Notes lexicologiques).

Anancitide. — Je lie SUIS point ignorant qu’il y avoit aussi en la Theurgie….. quelques herbes, comme l’Agiaophotis,., dont ! es Magiciens se seroient aydez, ce dit Pline, pour evocquer los Dieux, et puis l’herbe Anancitide et sa contraire la Synochite, qui retenoit et ernpeschctit de s’en aller les Dieux une fois evocquez. LE LOYER, Hist. des Spectres, VII, 5.

Ananda, v. Enda.

Anaphore. — Anaphorai c’est quant d’ung mot ou deux plusieurs vers sont commencez. Fabri, Art de Rhetorique, L. II, p. 128. — Anaphore, c’est à dire relation, est un Nombre, par lequel un méme son est ouy aus commencementz des distinctions de l’oraison, c’est à dire ou des virgules, ou des membres, ou des periodes et clausules. Fouquelin, Rhetorique françoise, 24 r°.

Anasser (s’), Se prendre dans une nasse. — Fig. Doubles lévres coralines, Vous par mon ardent aymer Peustes mon ame enfermer, Qui s’a-nassa dedans’VOUS A l’a_past d’un sucre doux. BAÏF, Amours d-e Metine., L. II (I, 58).

Anathématique. Relatif à l’anathème. — Ils la vous ont foudroiee [la reine d’Angleterre] à force esclats do tonnerres ana_thematiques. PLI. MARNix, Difier. k Relig., I, a, 9.

Anathématisation. Action de frapper d’ana-


thème, — Cagots tiennent leurs grands jours’force sessions, stations, perdonnances, confessions, fouettemens, arrathematisatitms. RABF, ; LAIS, VI 28. — Je jure Dieu le Créateur, touchant ceste Evangile, et sur peine d’anathématization et damnation éternelle, que j’ai entré en ceste saincte association catholique selon la forme du traieté qui m’y a esté leu présentement. Dans Aubigné, Hist. Univ., WH, 3.

Anathématiser. Employé au sujet de la religion païenne, ce mot signifie maudire par impré, cations. — Il men en avant que les presbtres par le commandement du peuple excommuniassent, " maudissent. el anathematisassent celuy qui ja-1 mais seroit quo Imi envoyast devers les, Perses pour traitter appointe ment avec eulx ; Am.y0T, Ar tki.e 10.

Anatomie, Action de couper en morceauxà Faire l’anatomie de. Couper en morceaux. — Hespailliers de la nauf Lanterner e a.rnene.rent le Pliysetere lié en terre de l’isie prochaine… poui en faire anatomie, et recuillir la guesRe des roi-gnons. HAPELAIS, IV, 85. — ilà c’esl AHzon cestei vieille diablesse. Que le diable face maintenant’une a.nathomie de sa cervelle. J E.tri DE LA TAILLE, les Corrivcius, III, 3. — Je suis resolu de baigner mes mains en leur sang… J’en veux faire une telle anatomye qu’un chirurgien n’en sçauroit faire une pareille. LARiVEY, les Jaloux, V, 2.

Dissection. — Par frequentes anatomies acquiers toy parfaicte congnoissa.nce de l’aultre Monde, qui est l’homme. RABELAIS II, 8.— Et notamment ay souvenance d’avoir yen faire ès es-choies de médecine l’anatomie d’une chambrière qui avoit esté pendue pour ce mesme forfaict. H. ESTIENNE Apol. pour lier., ch. 18 (I, 3941. — Et eusse bien voulu estre en lieu où ion oust fait l’anatomie de ce monstre si rare, pour voir ce qu’il avoit dans le corps. THEVET, COSMOgr.5 IX, 6. —Je pense qu’il soit aux escolles de Medecine, où l’on faict une a_natoinye. LARIVEY, les Escolliers, 111, 3, — Les Medecins de Mont-pellier demanderent un gentilhomme à la Justice, qui avoit esté condamné à avoir la teste trenchee pource que la Justice dudit lieu doit tous les ans à ceste faculté un homme vif et un mort, pour les anatomies. GuiLL, Bou-cn ET, 1413 Seree, III, 59. — [La Faculté de médecine] permet aux Barbiers d’acheter un corps ox-posé au gibet pour ra.natomiser, moyennant que l’anatomie fust faite par l’un des Docteurs en Me decine. E. PAsQuiEn, Recherches, IX, 3L — Plusieurs soldats m’ont dit que les chirurgiens de Par-rnée, pource que c’estoit un fort bel homme, en firent une anatomie, et qu’ils avoyent commencé à l’inciser avant qu’il fust expiré. AuB10 NÉ, Hie. VIII, 11.

(Fig.).— Tu fais de toy piteuse anatomie, Cherchant tes os, tes veinPs, et tes sens. FoncediamA, Ceuy. Foe., p.151. —i on eust fait quelque anatomie de son cœur, et sondé ou espluché là dedans tout ce qui y estoit… on n’y eus I. trouvé nulle haut-tresse secre tire. CALVIN, Serra. sur le liv. de Job, 115 (XXXIV, 684). — Bref, si quelqu’un faisoit anatomie De ma cervelle ou de mon triste cueur, Peut estre a_uroit et merveille et horreur D’un cueur qui a tant pensé d’erreurs vaines, D’un cœur qui a tant enduré de peines, Et d’un cerveau qui a tant discouru. JEAN LIE LA. TAILLÉ ! Combai de Fortune ei de Pauoreté. — Si par anatomie estoit son cueur ouvert, On s’escriroit d’un cueur qui auroit tarit souffert. Ii, e Courtisan rciiré. — Puis si tu veux peindre les passions Que m’ont causé tant de perfections, Ouvre mon chef, fais-on l’anatomie.. Am. mYN, Œu. poet., L. IV, —166 ro. — J’ay esté,