Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/276

Cette page n’a pas encore été corrigée
AMBITIEUX
186

Ambitieux. Qui excite l'ambition, le désir. —eux qui ont en nostre art acquis le tesmoignage D'escrire doctement ont vescu dans l'usage De POr ambitieux, et ne furent tentez De ses es-blouyssons. Ro rir 5ARD5 Hyrfene de l'Or (IV, 337), Le nom et filtre de souverain, la monstre, le dehors est beau, plaisant et ambitieux, mais la charge et le dedans est dur, difficile et bien espi-neux. CHARRoN, Sagesse, 1, 49.

Ambition. Intrigue, brigue. — u regard du pays de Phrygie, Manlius le te remeit par corruption dargent, comme tu dis... et tu confessis assez par ce moyen que tu las eu injustement. par eorruptelle et par ambition. SEYSSELt trad. d'AP- PIEN, Guerre Mithridatique„ ch. 6. — E ne pour-roit presen ter plus de quatre Candidatz qui peus-sent entre designet sans refuz et ambition. E. nE LA PLANCHE,. trad. des cinq premiers livres des ...1.unaJes rie TACITE5 L. I, 11 r°.

Ambitionner, cité comme mot à la mode. — Je lui appris encores à dire souvent maxime d' Estai, maladie d'Estai, periode d'affaires, interes-ser, prendre la garantie, faire fortune, courir risque, symboliser, jalouzer, ambitionner, un esprit poli, et mille termes en cette façon, à quoy on conoist aujourd'huy une belle are. Au nicbTÉ, Sancy, II, 1+

Amblant, v. Ambler.

Amble, employé au pluriel. L'an luy feist un beau grand cheval de boys, lequel il faisolt... aller le pas, le trot__ les ambles. RABELA_Is, 1 12. Sanie/. ses ambles. Presser le pas, se hter. —Astres paresseux, dormez vous ? Hastez voz ambles, vieilles Heures. AuBIGNÉ, .Prienteere, III, Ode 41. Sortir de sim arnbte. Changer de ton. — Il m'advint, comme faisant autre chose, de parler de ceste Princesse ; et aclonc sortant de son emble, il commença de troter, nous racontant une infinité de sotties des bons et mauvais traitemens recevait d'elle. E, PASQUIErt, Lettres, XIX, 16. Entrer en ces ambles. Parler de cette façon. —Je vous importune pour raison des grandes beau-Lez qui se vovent reluire en vous, et saris aucune cause prenez- occasion de refus. — L'opinion qu'avez conceue de vostre valeur, et non pas de ma beauté, quoy qu'il vous plaise en dire, vous font entrer en ces ombles. E. PASQU1EB Colloques d'Amour, 1. (II, 792). Perdre seg Lrenbie_s. Se déconcerter, échouer. — v Cestui-c me pense f FI aire perdre mes ambles. LA- TV E Y, l'es 'doux, IV, 6. — Ce fut à. chercher de toutes parts interpretes, deschifreurs, desnoueurs d'e.sguiliettes, et autres gens de l'autre monde qui y eussent rien entendu Thaumaste et Panurge, avec l'art de Lulle, y eussent perdu les ambles. Du FMI,* Contes d'Eutrapel, 15. — Les autres six, qui avoient jugé par courtoisie et pour gagner la Faveur du peuple, perdirent Leurs arables, furent moquez de ceux dont ils esperciient grand loyer, ID., ib., 27.

Perdre le trot pour l'arable.. Échouer dans unu., entreprise. — Il y a plusieurs gens aujourd'huy... qui sont par ladicte lesquelz quand ilz nous verroient, pourraient deviner ce que nous y yrions faire... et si ainsi estoit, nous aurions perdu le trot pour l'amble. LE MAÇON, trad. de Bec-cAcE, Décarnéron, VIII, 3.

Mettre en les ambles, aux ambles. Rendre inquiet, soucieux. — Si la femme, au precedant le mariage, a esté si sotte de se soumettre à la volonté de l'homme en quelques embles pourra-t-elle de là en avant mettre son mary : quand ... il vien-


dra remettre en sa memoire les privautez dont elle aura usé envers luy... desquelles il pourra soupçonner qu'envers un autre elle sera aussi prodigue et liberale comme envers soy. E. PAS-QUIER, MOÎLOphile, L. I (II, 716). — Liheral, qui avait mis cette femme aux ambles, adjousta : « Commère, ce seroit une grande et reprochable honte à jamais à un homme, si, voyant perir son amy, ne luy prestoit quelque amiable secours. » LAR1VEYe trad. des Facetieuses Nuits de STRA.P.tRoLE, VI, 1.


Ambler. Aller l'amble. — Cest asrre embloit si legerement, qu'avec les pieds il deschicquettoit menu les feuilles qui estoient par le chemin, Trad. de FoLENco, Merlin Coccaie, L. XX (II, 193).

Amblant. Qui va l'amble habituellement. — palefroi amblant est. attaché, De pourpre et d'or fort brave enharnaché. DES MAsU Ru, Eneide, p. 168. — D'où vient... Qu'un courtaut courageux, qu'un amblant Palefroy, Porc entre enharnaché d'une façon galante... N'en est plus glorieux? se vantant seulement Ou bien d'entre dispos, ou d'ambler doucement ? Vauquelin de la Fresnaye, Satyres françoises, L. V, à P. Le Jumel.

Ambleure. Amble. — Ha ! Jeunesse, la Mort te suit., Car nulluy elle n'asseure ; Ne te donne point de respit ; Elle vient plus (lu% l'ambleure. Anc. Poés.. franç., III, 90.

Ambligons. Qui a des angles obtus. — Triangle au demeurant IsoceIer se peut. de scaIene ambli-gone, Se variant de forme, et de nom eXigOne. MAURICE SCàii7E, Microcostne, L. p. 64. Triangle amblygoine, qu'on diroit 'notice-angle. ÉLIE VINCENT, I' Arpenterie, dans Delboulle, ..Notes lexicol. — Es loges Ambligones Se rangent plus de corps qu'ès maisons Oxygones, Veu que Ies angles Droits et les Angles Aigus Vont moins s'eslargissant leurs jambes que l'Obtus. Du BA rt.-TAS ce Semaine, 2e 'Tour, les Colomnes.

Amboire, Ambouehoir, v. Er boire, Embou- choir.

Ambre. On trouve aussi la forme italienne ambra : En sa maison, elle faisoit parruns, contre-fiaisoit staracq, benjoy, ames, ambra, agalles, aimisques„ musques. Nrcor,As DE TROYES, Grand Parangon, 51. Ambre de chien.. Urine ou matière fécale. — 11 tire un petit ba.ston d'espine, qui bouchoit un trou, lequel estoit ali bas du vaisseau, et. soudain sort une claire matiere, qui les prend au nez. Sens-tu, dit Cingar, l'eau rose, et l'ambre de Zarnbelle bouchant son nez commence a crier... Ha I c'est de la merde, qui put trop. Trad. de FOLENGO, Merlin COCCaiel L. VII (1,189), Boece,+ cherche quelque lieu de retraite au privé, ne craignant de s'y fourrer il ne se soucie de se mettre dedans de ia civette intestinale, ou Sous de l'ambre de chien, moyennant qu'il puisse descharger ses espaulesid'une telle peur. ID., ib., XIX (11,156).

Ambregriser. Parfumer. Vous n'oublierez de l'ambregriser de vostre odorifera.nte chresme pour de payen ]e rendre bon Catholique Romain. PH, DE MARNIXF biffer. de la Relig-,II, I, 3.

Ambrin. D'ambre, ressemblant à l'ambre. — Goutte. Liquide, perlee, froide, humide, ambrine. M. de la Porte, Epithetes, 195, r°. — Des mouchettes à miel, les unes vont aux fleurs, Les autres vont lechant les perletes rosines Des larmes de Narcisse, et les gommes Ambrines. A fin de les confire en célestes liqueurs. Belleau, la Bergerie, 2e Journ. Baisers (II, 84).