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ALOYER
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— O Dieu., ton palier d’efficace Sonne plus clair que fin alloy. MAR.OTe Oraisons, 6. — Je congnois bien que pour la correcture De mon escript et petite facture Tu ne voudrois (adverty par la loy) Prendre de moy argent ne aultre aloy. DESAR-PE N à. J. Bouchet, dans les Epistres familieres du Traverseur, 1)1. — Je te salue, heureux et plus quleureux Celuy qui dignement voudra chanter ta grace, Ta vertu, tes honneurs, il faudra qu’il se face Argentier, General, ou Tresorier d’un Roy, Ayant tousjours Ies doigts jaunes de ton alOy. RO.NSARD IlYnethe de l’Or (IV, 354). — L’or est Le nerf, et du nerf vient la_ force… Quand est de moy, si cet aloy ne siDnne Dedans mon sa_c, mon Euterpe frissonne. Poemes, L. II, au Tresorier Éle l’Espargne (VI, 234). — Quand on voudra esprouver de on prendra. la touche, ou Q11 le mettra en la fournaise. CALVviii, Serin, sur l’Epiere à’. Tite, 9 (LIV, 491). —Tandis que Boyvin eut à soy Le vaillant d’un liard d’alioy, Pour avoir du vin. de quoy bolre, Il a tousjours gaigné la gloire Sur tous les meilleurs biberons, Baïf, Pa-ÊSeierriel L. III (IV, 335). — Bien souvent la chose illicite et reprouvee passe avecques celle que le diable propose ouvertement estre licite et honneste, comme, parmy le bon alloy et monnoye, passe quelque piece fausse qui seroit d’ailleurs rebutee.. LoY En, Hist. des Spectres, V1I, 16. Aloy pourrait désigner particulièrement la mon-. naie d’or dans les phrases suivantes : — il ne fut onq veu en sa_ vie. marry qu.e deux fois : l’une, quand il eut trouvé en une vieille muraille un pot de fer auquel y avoit grande quantité de pièces antiques de monnoye, les unes d’argent, les a.utres d’aloy, desquelles il ne sçavolt valleur. Drs PÉRIERS, NOtiv, Réer., 19, — EIltFe l’alloy et la Lay, n’y a autre difference, sinon qu’il semble que l’alloy ou argent soit inventé pour Ies commerces des gens privez : et la loy,.. pour les tra fiques des grands Princes. E. PAsQurER, Pour-parler du Prince 0, 1030), — Le sens est douteux. Dans les phrases suivantes, aioy s’applique probablement au cuivre employé pour la monnaie : —Rememorant qu’en guerre sont mors telz, Qui en France portent ti ng grant rnmaige Mesm.es perd u or, argent et alloy, Par deffaulte de croire en maint passage Ung Dieu, ung Roy, une Foy, nne Loy. OniricoaE, ks Folks Entrepfbises (I, 34).—A d’aucuns fais acquerir loz, Et ra, vir or, argent, alloy, In., ib. CI, 111). — Mais tu luy a.prens telle loy Que or, billon, argent et alloy Elle prent pour m’a.bandonner. Id., ib., 115). — Je cognois fort bien la monnoye, Soit or, soit argent, soit alloy, Anc. franç., I, 106. — Ils [les comtes de la Marche) avoient le pouvoir de faire battre monnoye, inoictié d’argent et dialoy, de trois sortes d’especes, qui valloient quelques trois solz et derny de la nostre. THEvET, Coe..n.togr., XIV, 8. — Il fit la. decla.ration du pris et valeur de sa.dite monuoye, qui toutefois ne potrie-oit avoir cours qu’en ses terres et Seigneuries : et icelle seulement d’argent et ealoy, et non pas d’or. In., ib., XIV, t’op — Ledit Due ordonna… que les plus haultes pieces d’argent ne vauldroient que douze solz tournois, les autres six, et les moindres trois celles d’aloy, de dix deniers et de trois aussi. Id., ib., XV, 11. Aloi sert à traduire electruin, composé d’or et d’argent ; — Ce que de fer ou de liquide Faire se peut,. Drs MAsuREs, Encercle, VIII, p, 411 (Quod fieri ferro Iiquidove potest electro). (Fig.) Matière. — Riches, povres sont faietz tous d’un A.110y., GRINGORE, les Folies Entreprises 1511, Bas d’aloi. De médiocre qualité. — Aya, nt, trouvé les siens ba$ d’aloi pour une telle preuve, il avoit prié le duc di. laisser l’affaire rompue par son dépa.rternent, luGNÉ"., Hist. Univ., XI : 14, Aloyer. Allier, mélanger, — Qui sont autant de deniers Itommains, t’eh que nous veoions jourdhuy forgés d’argent, con-ibien qu’il s’en treuvo, qui sont alloyés d’aultre metail. ireJ.-ifired. du.. Prince, ch. 48. — Monnoye. Sonnante, blanche, marquee… aloyee, M. DE LA PoRTE, Epithetes. (Fig.) —Xenocrates, philosophe de bonne foy et de hon aloy, frappé a.0 vray coing de philosophie, sans estre aloyé d’aucune simula_tion et cupidité.. Bi : D „ Institut, du. Prince (édit. 1 Foucher), ch. 27. Alozer, v Alloser. Alpes (inasc.). — Hannibal, qui par feux d’aigre humeur arrosez Se fendit un passage aux Alpes embra.sez. AuBIG É, Tragiques, (IV, 29)„ Alpestre. Rude, sauvage. — Scilla devient rude pierre et alpestre, Qui rend la mer en Sicile diffOrr1113. VASQUIN P1-11LIEULe tra.d. de PÉTRARQUr., [, 1V, Triomphe d’Anwur, chap. 2.— Ayant desjà Flamine couru beaucoup de pays, il arriva en un lieu desert e.t solitaire, où il trouva un pauvre hermite… Que raides vous iey, père {dit Flamine), en ces lieux alpestres. et inhabitables… ? LouvEA.u, trad. des Facétieuses Nuits de SrRA-PA_ROLE, IV, 5. Alphenic. Sucre cuit avec.. une décoc tion d’orge. — Sucre candi, alphenic, et d iaireos. A in Ri PABÉe XXIII 3. Alpheste (ialprjarilq. — De. ceste qualité sont, Hesroelothe et Homere appeliez alphestes &est à dire. rechercheurs et inventeurs. Rabelais, Ve ins. Aiphitomantie (0, 9vrov, tanne d’orge), Divination par la. farine, —dlorge. — Par Alphitornantie designe.e par Theocrite en 5. ; a Pharmaceutrir. Rabelais,. III, 25. Alquernie, Alquimie, Aiquemiste, Alchimie, Alchimisie. Alquitran. —Les pins de la forest et rezines des sa.pins qui servent de fumees, alquitra.ns et eneensernens, LE Lirre ER, Hist. cies Speare$, VII„ 8. v. Halte. Alteraison. Altération. — ilz ont… douleurs destomach, aiteraisons, et envies de boireANT. DU MOULIN e trad. de J. (ri NDAGINE, Complexions des hoenmes, p. 268. — Car cette soif, un peu demeurant comme eteinte, Tousjours d’alteraison aura la gorge atteinte. VAUQUELIN DE LA nus-N A Y F t Satyres irançoises, à M. de Sainte : marthe. Alteratif. Altérant, qui change l’état des soli(1-. ou des liquides dans l’organisme. — L’usage des medicarnens, soit purgatifs, soit alterat.ifs. A114111R. PARÉ, 5., Qui altère-, qui donne soif. — Ses capitaines… gousterent desdictes drogues pour esprouver si elles estoient tant alteratives. RABLAISI He 28. — Souverain plaisir et remede contre les alteratives chaleurs. Trad. de BOCCACEe Flaminette (1537), eh. V, 63 ro’. Qui indique la soîf habituelle. — Nez qu’on peut dire estre assez buva tif, Nez coloré de teinct altératif. Var. hist el iitt., S36.

Alteration. Trouble, agitation. — Trouver inventions… à soulager les mescontentemens du