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sa force, sans s’eslever a.0 desir des choses alienes de son devoir. J. de Vintemille, trad.. de la Cyropedie, Epistre au Roy. — Autant te dy-je des satyres, que les François, je ne scay comment, ont apellées coqz à l’asne : es quelz je te conseille aussi peu t’exercer, comme je te veux estre aliene de mal. dire, Du BELLAY De/ fence, II, — A telz, pour ce qu’ilz n’entendent ia poësie que de nom, je ne suis deliberé de respondre, produysant pour deifence tant d’exceilens ouvraiges poetiques grecz, latins et italiens, aussi alienes de ce genru. d’ecrire, approuvent tant, coinme ilz sont eux mesrnes eloingnez de toute bonne erudition. ID+, ib., II, 11. — La chair._ le rend non seulement allene et estranger, mais aussi ennemy de son Createur, DES AU TELS5 Autre Dialogue ynoral, Argument, p. 97. — Mais où rrie perds-je. icy, et. esgare-je en chose paraventure un peu aliene de m.on but ? E. PAsQuiEn, 11finophile, L. I (II, 74.5). — Ainsi qu’il me souvient avoir leu en un passage de Sa.pho,.. parlant d’une femme ignorante et aliene des Muses. Amyot, Propo$ de Tabie, 111, 1.. — Et si me semble que leur teste des sabbats n’est pas du tout anone de Bacchus. Id., ib., IV, 5. — Ceu.x mesmes qui sont alienes des lettres, et addonnez à plaisirs importuns. Id., ib., V, Proeme. — Ayant esté de tont temps le nom de Christ defrendu et a.nipiifié par ce royaume, et estant à ceste _heure combatu par le moyen et ambition de l’Empereur et de tant de nations alienes de nostre religion. lieloNLuc, Commentaires, L, 0, 158). Il y a certes occa.sion d’avoir pitié de ceux qui prennent tant de peine à mal faire, et, laissant ce qu’ils ont de cOmmode à la_ main, vont chercher hien loing des choses alienes de la nature, DU alquence française, p. 165. — Croyons flous que nostre sainct Pare… vueille erenclre une resolution si aliene de toute raison…, ? Id. Actions Traictez Orat., Besponse d’un bourgeois’de Paris, p. 161. — Il n’y a rien de plus faux, ny plus aliene de la verité que ceste maxime d’ileraclite. Id., Ouvert. du. Farter-fient en oct. 1607. — Toutes ces vani Lez sont alienes de mork dessein. Aubigné, 1…eiWs rie poinctg de science, 9..B. Aneau, dans le Quintil Horatian, reproche à 17}u Bellay d’avoir employé aliene En Gest endroit mesme contrevenant à ton enseignement tu dis alien.es pour estranges, escorchant là et par tout ce pauvre latin sans aucune pytié.. P. 175, su.r le L. ch. 5. Cf. ibid., p. 207. A..liener. Faire pa.sser au pouvoir d’autrui. — Ils vous diront que vostre doux langage Les cœurs humains aliene et engage, Et que l’accueil voz doulces manieres Peult appaiser Mars ntre ses banieres. Marot, Meg. r. S’aliener de. Se rendre étranger à, s’éloigner de. — Il n’ya doute qu’Adam. estant decheu de sort degré, par telle apostasie ne se soit aliené de Dieu. I, xv, 4. S’aliener (sans complém.ent)i. Se retirer [loin des hommes.J., — Le desespoir de se aliener aux desertz m’est plus convenalle que a luy de l’accomplir. MAunicE ScÈvs, Depiourable Fin de Fiamete, ch. 36, Aliené. Éloigné. — D’où vous concluez qUell e-St aisé à. juger combien Saincteté est aliené de consentir aucune paix avec ce Prince, Du VAIR, Actions el Traicter oral., Response d’un bouegeois de Paris, p.14.7. Ennemi.— Ili [Lucullus et Pompée] ne furent de rien meilleurs amis pour avoir parlé ensemble, ains se pa.rtirent l’un d4avec l’autre, encore plus aliénez qu’ilz n’estoyent au paravant. Amyot, L recru , 36. Privé. — Da.me Vertu. „ appercevant de clere veue la tresillustre Duchesse de Savoye… destituee de joye, et toute alienee de confort, il luv print a.0 cœur une pitié incroyable. LEMAERIC : DE BE LGES1 la GOUM/Me Margarit.ip,..te (IV ? 42). — sont. ce signes d’un homme, aliené de son bon en-tendem.ent ? LOUISE LABÉ :, Debat de Folie.01 d’A)nourl DiSee 5. — Finalement mourut aiiené di, son sens, aprés a.voir pa.r plusieurs jours renié et biasphemé Dieu. H. filseriENNE., Apol. pejur ch. 26 (II, l06)+ Aiiené de. Êtranger à.. — Devenir, au lieu qu’ilz souloyent estre bonnes gens de guerre, laboureurs, marchands et mesnageis, du tout alienez des a.rnies. ANYoT, Cimon, 11. — Pendrait une surseance d’armes, je veux dire, lors que par commune capitulation des deux osts, les Gaulois estoient au Conseil pour sçavoir s’ils devoient lever le siege pour l’argent qui leur estoit offert, ou le continuer, Camille leur vint courir sus en temps du tout importun et aliené des armes. E. PAS-QUIEni Recherches, I, 3. Alieurs, v. Ailleurs. Aligeriquei Ailé. — Aligerique le cheval F’ H. ga.sits Viogne bien test à ceste heure présente..1 Anc. Poés. franç„ I, 202. — Cf. Alligere. Aligné. Accouplé. — alignee, en_ qui presente a.0 Loup pour avoir lignee et gerit-.ra-fion.. LT, Tc DE LA POR.TF. : „ Epitheles, 245 FG, Aliment. Dans l’exemple suivant, ce mot semble désigner un objet necessaire à la vie, d’une façon générale : — Par ce moien, tiran.t de clés lui eeste belle commodité de linge, se trouvera-il d’autant mieux accommodé, que moins sera contraint à desboureer argent à Pachapt de tant necessaires alimens. O.. DE SE an.Es, Théâtre d’Agric.} V, 16_ Alimentaire Qui reçoit des ahments, de quoi vivre. — Sans parler d’aucuns lieux Oit [le droit d’alnesse] est excessif et desreglé, esta.nt tout le bien a.bsolument à raisné, et les puisnez comme serviteurs e.t alimentaires seulement. CliAriRoN, Discours chrestiens, Redemption, 9. Allrnenten.x. Nutritif, — Los remedts propres aux ulceres de l’estomach doivent estre meclica-menteux et alin-tenteu.x. AMBR. PARÉe. X1, 18. — Le suc d’icelle-s [herbes] peut estre dit medicament alimenteux, Id., XVI, 35. — De ces eaux Ie.s. unes sont alimenteuses, les autres purga.tives, les autres odoriferantes. I D., XXVI, 5, — dit aussi que Paracelse.. a guery un grand nombre de ladres par le moyen de l’or potable, combien qu’il soit facheux croire que l’or soit medicanienteux ou aliment.eux. G, BOUCHET, 36° Seree Pif, 111). Alindel. — Par Necromance, ou par magie, Ta nias moyen de l’adjurer… L’Alindel ou la clavicule Ne te le sç.a.uroient acquerir. Du MAS, meslees, 246. — Il faut peut-être lire aludel, nom d’un appareil qui servait à sublimer.

Alipte. Celui qui frottr et parfume les baigneurs. — Mener il 1101.15 vouloit premierement baigner dedans les thermes des cardingaux, belles et delicieuses souverainement, yssans des bains nous faire par les Aliptes oindre de precieux basme.Rabelais, V, 5.

Aliqualement. En quelque façon. – Il se trouva une fois en compagnie d’honeestes hommes, l’un desquels vouloit faire accroire qu’il savoit faire beaucoup de tours de soupplesse, et toutefois n’y entendoit guères. Dont iceluy le Loisy estant aliqualoment indigné, va dire à luy