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ALIENE
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— Se telz Pasteurs sont subtilz, fins et caulx, Voulans avoir les laines des brebis, Et submerger aigneletz et tropeaulx, En leur vivant, puis prendre laines, peaulx Après leur mort, cherchant tels, alibiz Pour eulx vestir de sumptueux habit. GREÏGC>RE, Folles Entreprises (I, 6.4-65), — Ainsi doncqu.es, se le Pasteur ad vise Ces Loups meslez avecques ses brebis Sans qu'il y ait, difference d'abitz, Il en perdra, peult entre, congnoissance. Car ces faulx Loups cerchent leurs alibis Pour aux Pasteurs faire quelque grevance. Io_, ib. (i, VO). — Vieiii loups saulvaiges... De cailloux bis Serez fourbis,_. Car bien trouverons alibis De garder m.out.ons et brebis. CRETI.Ne Sur la nativ. du. Dauphin François — Leur heresie ont. semé Rn maintz lieux, Et demonstrié ferocité lupine, liemplit d'erreurs et de fraulde vulpi ne, Cherchant au monde avoir leurs alibis Dessoubz relit d'aygneaux ou de brebis, GRINGOBE, BiaMIR des fireretiqUeS (I, 326). — Pour le truage tout. prenez pro vobis ; Pour voz abis et rominagrobis Maintz alibis serche.z trop deshonnestes, "inv. Poés. franç., VIII, 256, — Pour ce, Seigneur Monophile, seroit-ce une grande bestise à tout homme de bon esprit, asservir sort esprit d'une si estrange façon, qu'il ayme mieux se ruïner d'heure à autre auprés la femme qui ne luy est. destinée, que de chercher sou alibi aveiq' unes et autres, la faveur desquelles il gaignera. du prenier coup, parce que le ciel les luy aura reservées. PASQUI$11-, Monophile, L. H (II, 774). Alibi forain (terme de droit). Incident soulevé dans un proéès, question accessoire. — (Fig.) Il est gailand et votas sçait.... bien trouver les alibitz forains et petits poullains grenez en la çatouere. Rabelais, Il, 21. — Cependa_nt de despit il semble qu'on me tire Par la queue un matou, qui m'eserit sur les reins De griffes et de dents mille alibis forains. REGNIERp Sat. 10+ — Dans ce passage de Régnier l'expression alibis forains semble désigner les efforts du chat pour s'échapper. Aliboron. Maistre Aliboron. Ifomme qui se mêle de tout, qui tait profession d'être bon à tout, qui se prétend. très habile. — Tenez, quel maistre Aliborum ! Comme i l fait ce latin trembler ! Farce de Maistre Mirnin., — Que Diable (dist Panurge) veult praetendm ce maistre Alliboron ? Rabelais, r, 20. — Quand j'a y conté à ce maistre aliboron, qui est autant sorcier que moy, ee que je voulons qu'il list, il a commandé à faire du scru.puleux,,, puis, quand je luy a.y promis deux escus, il a change de chance. LA_RI V E Y5 le Esprits, III, L — Qu'il vienne de delà les monts quelque messer, ou bien de quelque autre contree, qui se vante d'entre un maistre aliboran en tout, et guerir de toutes maladies, et plusieurs autres, comme nous parlons vuIg-aerement, ne diriez vous pas, à voir l'estime en laquelle on le tient, que c'est quelque chose plus que naturelle ? BErirc.,NE. PoissEpiwr, l'Esté, IL 3 (cité par A. Thomas, Maistre Aliboton). — En la ville d'Angers y avoit.,. Apoticaire rostre voisin... et si ne pe.nsoit_., qu'il y eust à la journee d'ara cheval, voire deux, un plus habile ou qui le secondast en son rnestier... L'un de nos compagnons appellé Gringalet, voulut un jour descouvrir plus au long l'impudence de ce galant, comme les bons esprits font perpetuelle guerre à l'ignorance, et. à la gloire sa compagne et passant et se promenant à pas mesurez et esloignel. vis à vis sa boutique, ce maistre aliboron ne faillit incontinent... i tirasser Gringalet par la manche de son manteau. Du FA iL, Contes d' Eutrapel, i. — Le premier et plus apparent d'entre eux se nomrnoit en son village Aliboron, joli Monsieur, ou maistre pour le moins, homme talit faire, et grand raillard. Suppiernent du. Catholicon, 2, dans Tricotel, édit. de la Sat. Mén., II, 19. — Il luy es1 loisible [au papel d'ordonner, changer, rechanger, mesnager, virevouter, et, culebuter c'en dessus dessoubs tout ce qui concerne la foy, et i'interpretation des escritures. Bref, il est un vray maistre Aliborum, qui se mesle de toutes drogues. Il est le lac Muni et le brouillemesnage. MA R ii X, Deir. de la Relig., HI . — En somme., la croix est un vray maistre Aliboron qui se mesle de tous inestiers, c'est le fru. lolum en toutes les ceremonies de l'Eglise Romaine ; il ne se joue farce qu'elle n'en soit de la partie. Id., ib., 11, In, 2. — La royne mere, quand elle avoit queigue grand affaire sur les bras, l'envoyoit querra.. . e L avoit son grand recours en luy. Luy mesme, engoguenarda.nt, il disoit estoit un ana.istre Aliboron qu'on employoit à tout faire. RHANTômi...„ Cap. franç., 'rial-est :hal de Biron (V, 148). — Sur ce point, nous depescharnes maistre Aliborilm du Fay, instrument trompeur et trompé, t-...ornme il a paru par son testament, auquel il a confessé avoir trahi le parti de Dieu, pour faire sa fortune. AuBI Sancy, II, 4.,A.11>borrins, — Pour le dernier service furent presentees Des drogues sernogues... Des aliburrins, RABET,Ats, III, 3a ms. Alicacabut. Coqueret. — Pomme de Alicacabut, Puis en frotta un coing de cendres d'un nie de Arondelles, pour veoir si elle estoit escrip te de rousee qu'on trouve dedans les pommes de MicaCabUt. Rabelais, II, 24. — C. d'alidada. Rabelais, ln, 26. Alienation. Éloignement, désaccord. — Combien qu'ilz ayent une fois conféré ensemble, neantmnoins, it y avoit telle alienation, qu'ilz s'en retournerent, sans aucun accord. CALviri., SI2incte Cene (V, 459). — Caton se courroucea de cela et s'y opposa... Cela fut cause qu'il y eut quelque alienation de voulentez entre eulx. Amyot Cicé ron, — !Pay volontiers evité de n'avoir mes affaires confus : et n'ay cherché, que mes biens fussent. contigus à mis proches et ceux a qui j'ay à. me joindre d'une estroitte amitié : d'où irai. sent ordinairement matieres d'alienation et dissociation. Mc+NTAicNE, III, 10 (IV, 138). Aliene. É.aranger, impropre. — Lesquelles choses, -Yeu que ne les saurions aproliter, nous seroient aliènes et estranges. DES F i RJ E i s, trad. du Lysis de PLATON. — Metir011S-nous... que ce qui est bon à un ChaSCUn luy soit propre, et au co n traire ce qui est mauvais aliène et estrange... ? I D, ib, — La rythme de notre poëte sera voluntaire, ion forcee recrue, non appellée propre, non aliene naturelle, non adoptive. Du BELLAY, De/fente, II, 7. — Infinitez de nouveaux esirs des autres richesses, lesquelles sont alienes, et en possession d'a.utruy, naissent immedialentent. PONTUS DE TYARD, trad. de LEON FIEBRIEU, t'Amour, Dial. I, p. 17. — US veulent alterer et corrompre la vraye et simple interpretation de ce mot. de Catholique luy apportant des forcies et. alienes in terpretations. CHARRON, tes Trois Veriiez III, 10. — 'Pay estimé qu'il m'estoit et juste et necessaire de luy respondre sur cela en peu de paroles, à ce que personne d'entre vous, seduit par tels discours hors de propos, ne se rendist plus aliene et difficile a m'ouïr en mes justes deffenses. Du VAIR, DefflOSthelle pour Ciesiphon. Aliene de. tranger a, éloigné de. — La Nature humaine... si elle eust bien mesuré et recongneu