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AIDE
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tient que iuy seul en fut cause, en s’aheurtant à ne vouloir point que l’on cedast, pour peu que ce fust, aux Lacedaernoniens. Id., Compar. de Périclès av. Fabius Maximus, 3. Ceulx du conseil de Macedoine… estoyent d’advis que Alexandre abandonnast totalement les affaires de la Grece, et qu’il ne siaheurtast point a-utrement à les vouloir avoir par force.. 1D., Alexandre, 11_ 11 s’aheurta à combatre de pied ferme par trop temerairement. Id., Antoine, 42. En ces dernieres necessitez, où il n’y a plus que tenir, il seroit à l’aventure plus sagement fait de baisser la teste et prester un peu a.0 coup, que, s’alTurtan Loutre la possibilité à ne rien relascher, donner occasion à la violance de fouler tout aux pieds. MoNTAIGNE 1_, 22 a„143). S’attacher fortement, avec effort. Là ces Troyens aux cailloux s’accrochans De pieds de mains s’aheurtent et se bandent, Et en g.rimpant contre le roc se pendent. RONSABD, Franciade, L. II Ceuix qui se aheurtent obstineement leurs opinions, et ne se veulent jamais accommoder à autruy, demeurent à la fin tous seuls. Amyot, Coriolan, 15. Nui chois hors de son gout ne regle son envie [de l’humanité], Mais s’aheurte où sans plus quelque apas la convie. REG-NIER, Sa1. 9, Aheurté. Obstiné, fermement attaché. Aratu.s luy rescrivit qu’il luy dissuadoit totalement ci.. voya.ge… toutefois y estant Aristomachus aheurù. de tout poinct, Aratus luy obeït. Amyot, Aratus, 35. Voyez je vous prie combien chacun est aujourd’hui aheurté à sa propre ruine. E. PasquierI, Lettres., IV, 18. [Les courtisans] ne trouvent pas moins estra.nge le sain et entier langage„. que les autres trouvent estrange celuy qui est Ni7icieux. Voyla pourquoy je suis marri que —VOUS soyez si aheurté à ce la.ngage courtisanesque. ESTIENNE, Dial. du Lang. frane. ital., II, 21Y0. Les plus aheurtez à cette si juste et claire persuasion de l’immortalité de nos esprits, c’est merveille comme ils se sont trouvez courts et imp aissans à l’establir par leurs hum.aines forces. MoriTAIGNEs II, 12 (II, 309). Il n’en rabat pour tout cela. rien de la mesure à quoy il s’est taillé._ et tousjours persiste, d’auta.nt phis ahurté en son advis, qu’il touche à luy seul de le maintenir. Id.., 11117 26). Il y en a de si aheurtez leurs opinions, qu’on ne leur sçauroit dissuader que la conversion des métaux ne soit possible. LA IN U E Disc. pol. et mil., XXIII, p. 572. Obstiné [à la. lutte], excité avec entêtement. Vostre pere mort et la paix faicte, connoissant neantmoins ces puissantes familles animées et aheurtées l’une contre l’autre sans espoir de reconciliation, [le roi d’Espagne] pratiqua M. le Cardinal vostre oncle… pour entretenir les troubles et divisions en ce Royaume. Sat. Mén., Ifar. de M. d’Aubray, 190-191. Ahontaigé. Honteux. J’en ay ma part ; domine qui domine ; Par ceste crobc je suis advantaigée —, Prendre ne embler ne suis ahontaigée ; Qui en aura, si n’est Dame Rapine ? Anc.. Poés. franç., X11, 199. Ahonter. Insulter, outrager. 0 paillard, ô meschant, encor luy fais-tu force, Voyés qu’en cent façons m’ahonter il s’efforce. RIvInDE.A.u, Amen> V, p. 130. Seul tu as peu du Tyran me vanger… Qui m’ahontant de toute indignité, De son harnois estonnoit ma cité_ RoNsh.R15, Franciade, L. III (III, 93), Ahonté, Déshonoré. Parce que [raire barbe] c’est chose de volunté, Et qu’on peult bien (sans en estre ahonté) Ne on corps pire, attendre un jour ouvrable. Bo u c EiTe Epistres morales du Tra-verseur, II, x, 25. Éhonté, Femme ahontee, laquelle n’a propos, fors de meschanceté puterie. P. DE CHANGY Instit. de la Femme chresiienne, II’6. Ahontir. Couvrir de honte.. Quant aux femmes Chrestiennes „. ont souffert tout ce qui est execrable à dire et que la cruauté des enflemis de Jesus Christ ha sceu penser et con trouver, non tant pour saouler leur luxure que pour ahontir et vergongner la Chrestienté. LEMAIRE D.g. BELGES Sthismes et Conciles, 2e part. 281). — Aprcs que vous auroys pa_r publicque vergongne diffamez et ahontis, je feroys cruelle et soubdaine vengeance de vos criminelz vices, Trad. de lIoccAcE, Flammetie, ch. vi, 83 vi ;’(1537). Couvrir de honte, humilier [par sa supériorité]. — Car seulement l’apparent du surplus, Premiere neige en son blanc souveraine, Au pur des mains delicatement saine, Ahontiroyt le nud de BersabéeMAURICE SCÈVE, Delie, 166. Et sa divine épouse autant les autres passe Que la perle ahontit les pierres qu’on ench.asse. BUTTETe Arnaithee, 189. Ahurter, Aheurier. Aidant, v. Aider. Aide. (Prononciation.) La diérèse de ai est souvent indiquée par la rime et par la mesure du vers. Ce donqu.es veu, pourquoy me setnons ores A ton subside, et mon aïde implores Pour circonscrire un dueil si tenebreux ? LEmAte.e. BELGE$1 Plainte du Desiré (111, 170). Si tient la main., et fournit bonne aïde Au demourant„ quel il est la. guide. Id., ib. (III, 180). _Mais quel conseil nous donnas tu, saint Pol… ? Nous deman dons ton ayde et adresse, MARG. DE NAV.5 les Marguerites, Oraison de Arne /Ude (I, 122). Et je m’en. vois à part, Rieurant, criant, Et Dieu et Saints requerant et pria.nt Pour mon aïde, Car je n’y voy sans mira.cle remide. EAD, „ ib., la. Coche (IV, 236). De ceste main clouée en croix Païde Il demandoit, sachant que c’est la guide Qui peult mener le povre viateur Entre les braz du puyssant Createur. EAD, , Dern. Poés., tes Prisons de la Reine de Nav., p. 283. Et qu’on se garde a l’ayde divine D’orde luxure, orgueil, et de rapine.. BOUCHET, Ep istres morales du.’rra perse LÉ r, , , 1, la. — De leur paier les tributz et subsides Qu’ont droit de prendre, et aussi les a.ydes. ID ib., 11, 7. — A toy, Seigneur, je leveray Mon ame pour aide avoir. CALVIN, Pealmes (V1, 21, 2). Que voulonsnous autre ayde, Puis qu’avons pour nostre guide Ce soleil resplendissant’? E. Pasquier, le MonoL. I I (II, 762). Diane chasseresse au Veneur donne aïde, Et Venus fla.teresse à l’Amoureux preside. Baïf, Diverses Amours, L. I (I, 212). — Puisque du clair Soleil tu veux d’un v 0 altier Escheler la hauteur, ne te presente vuide, Ains pren le verdoyant laurier pour ton aide. E. Pasquier, Alex Poetiques, II, ai (II, 866). Tant qu’en fin. le cheval foibIe prie en aide L’homme qui le monta en lui mettant la bride. Tra.d. d’HoRACE, Epesires, I, 10 (1584). Comme je feys ; et pouce j’y recours Cherchant aide où je trouvay secours.. PASSEE.A.T1 VEsperance (1, 64). On trouve ayd-e rimant avec preside sans diérèse. Je suis premier creé pour estre faict un ayde A creer l’Univers, bien que Dieu y preside. AuBiGNÉ, Creation, II (III, aa7). Peut-être faut-il lire : pour estre faict ayde. Aide est souvent masculin. Ilz devoient