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AHANNEUX
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plus je l’enfonce en l’oubliance, Montaigne’5 (in, 36a).—.1’ai ahanné en mon pmissement, „ je trempe mon lict en Tries larmes. AUBIGPid, " Medit sur le Ps. 88.— Il nous semble aussi que nous pesons et importons fort à Dieu, au, mcFnde, à toute la Nature, qu’ils se peinent et ahanneni en nc : Fs affaires. CHARRON’Sagesse, I, 40.

S’ahanner. Faire des efforts, peiner. — Ce qui void en ceux qui, pour n’estre cousturniers de s’alianner en quelque chose, se trouvent aprés comme tous rompus et brisez. CHoLLÈRES, lee Ap. Llisnée, p. 31.

On trouve aussi avec les mêmes sens la forme alaner, slafaner. — Ma. Gela.sine ores porte le (Weil, Mais non pour moy, qui me vulg-ue et proOtarie, Qui me travaille, angoisse, atterre, affaillie, Pour recevoir les rayons de son œil. Bu GNvo Eratasynes de Ph idie et Gelasine, S01111. 45. — Ce seigneur s’est agrandy peu a peu, et non aux despens du peuple tout à coup, affa.nani. et travaillant à rneriter ce qu’il a eu. Brantôme Cap. franç., le connestable Anne de Àlefuntntorertû, rif OH, 341). — Je m’estois endormy sur le bord d’un ruisseau Afané du labeur de n-ia peine ordinaire. Id., Poée. inéd., 120 (X, 475), — Ainsy que son mary s’efforçoit eaffanoit de forcer sa forteresse. Id., des Dames, part, II (IX, 561).

Ahanneux, Qui do.nne de l’ahan, qui provient de l’ahan.— Labeur. Penible, importaiDle… ahanneux, M. DE LA PoriTE„ Epahetes. — Sueur. Lente, salee.„ ahanneuse, fluide. In., ib.

Ahannir aprés. Peiner pour, courir après.. — Vous nous reprochez que nou.s autres medecins sommes sujets au gain et ahannissons aprés les escus, et vous autres, Messieurs les h-etes ? CETOLIÈRESe 2e Matinée, p, 74, — Ceste penitence jeusne au pain et à rea.0 par l’espace de dix jours est bien suffisante-, pour refroidir Ies bouillons de ceux qui seroient les plus eschauffez, et qui ahenniroient le plus aprés les femmes. Id., 96 Matinée, p. 311.

Aharde, v. Afterclre.

Ahardir. Enhardir. — En la fin vous m’a.hardirez tant que vou.s orrez chouse qui vous fera mal au cueur. 1-1. ESTIENP.IE, Dial. du. Lang. franç. ital., I, 272.

S’ahardir de. Prendre la. hardiesse de. — Nous a.vons… reinjurier ou rerneeddire, qu.e Suetone s’est aha_rdi de dire rerrealedicere. 11, ESTIENNE, Conformité, I, 3.

Ahenner, Ahennir, v. Ahanner, Ahannir.

Aherdre. S’attacher. — Il se print courageusement à envahir et à aherdre à Ja. salade de Paris, si empoigna les crestes et plumas estans sur icelle. LEmA_iRE DE BELGES,. Muer., 11, 17. — Dont il [le mast) se tient aussi fort qu’un polype Fait contre un roc, qui se grimpe et se gripe, De ses cheveux si aherd au rocher Que le pescheur ne l’en peut a.rra.cher. RoNsARD, Poetnes, L. Hylas (V, 125). — En l’einne indomtee duquel Plu.s constante aherde la pointe, Qu’es vci-diz. costaux l’a.rbre notavel. Luc DE. LA PoRTE, tra.d. d’Ho-RA_r. Epodes. 12.

(Trans.) S’attacher à. —Et n'y va jamais nul tant soit il grand exercer maint cil( mainte luitte ahen corde des deux Lai, Dans Ies deux rait bien employé pourrait aussi être fiant à Ler à. — Et n’y va jamais nul, d fort, Qu’il luy soit besoin rt, Maint combat difficile, et Je.. LEMAIRE DE BELGES,. CM-gageRe 2e part. (III, 128).

Dans les deux exemples suivants, alierdre paomme verbe transitif, mais en’un complément indirect signifiant à moi. — Le diable par le col m’aharde Si


par le feu ne trepassem Ou dens la mer je ne resserde. MARG. DE NAV. « les Marguerites, Cornedie de l’Adoration des trois. Roles (II, 112), — Des sou.ples braz m’aherdarit cauteleuse D’un no-ud plus fort, qu.e. Ie haultain Yeuse Son l’hierre n’enclot. Luc DE LA PORTEJ. trad. diflortAcE, Epodes„ 15.

S’aherdre. S’attacher. — Mais aussi tost ses ongles endurcis Se sont niesiez et allers à la laine. CORROZET » Fa.bles d’hiope, 69. — L’apuy s’abat de trop s’aherdre. Baïf, Mimes, L. Il (V, 95).

Abert. Attaché. — _Amour auparavant n’a.voit mon ame entiere, Elle tenoit aherte à la lourde inatiere, Et ne pouvoit souffrir que sa vfve clairté Vint eselairer Ia nuict de son obscurité. Am, JAMY.N. (hW. Poet., L II, 81 vo. — Mais tout cela rien ne lui sert tau poulain] : Car tu [un frelon] es a 1-ui tant ahert Que quoi qu’il saute, ou qu’il ga_loppe, Il te porte tousjours en crope. P.DE BRACH, Peemes, L. I, ditienee, p. 37.

Aheurter. Heurter, frapper. — Tu sçais aussi qu’un loup Mort tousjours de ses dents : et que un beur chasque coup Aheurte de la corne. FR. HAHERT, trad. d’HonA.cE„Çal.., II, 1 apa.ra, phrase).— 1(1-eig.). Vous dites que j"aheurte mal à propos contre les mains des 4.1d-vocats ; ies souhaitant manchots, je fais leur bien.. C.noLiÈREs, 30 Mati-née, p. 97.

Se heurter. — Ceste matiere est comme une mer, en laquelle si nous craig.nons de. perir, gardons-nous sur toutes choses de ce rocher, auquel on. ne peut aheurter saris maiencoutre. CALviN„ Instit., VIII, p. 490. — (Il est possible que dans cette phrase Iliums ayons affaire au verbe s’aheurter, le pronom se n.’etant pas exprimé parce que l’infinitif dépend d’un autre verbe,) S’aheurter.

Se heurter, — Soit„. que son flot (]…ntrant dans le large fossé Liu plus haut Ocean, s’a.b.eurte courroussé Contre les monts pierreux, dont la force solide Repoussant ses efforts luy face tourner bride. Du BARTAs, 1 re Serrera/ne, :.3e Jour. Se heurter [contre un adversairej, s’attaquer, engager la lutte. — Contre le plus puissant ce garçon s’ahurta, De bras forts et nerveux à bas le culbuta, Luy faisant imprimer le sa.blon de l’eschine. RoNsAiini,.Hymne de Mercure.(VI, 318). — Je ne luitte point en gros ces vieux champions là, el corps à corps : c’est par reprinses, menues et legeres attaintes. Je ne m’y aheurte pas : je ne fay que les taster. Montaigne : i. Il 25 (I, 178). — M. d’Anville s’ahurta… avec M. de 1Lrongueville, qu’il porta par terre. B RA tIngâ.Pri E Capfralef..5. le inareschal d’Amodie (III, 372). — Ceux de Daulphiné et de Pro-vence vindrent demander diminution. des tailles. Le roi fut conseillé d’éluder ces deinandes au lieu de s’y ahurter. AuBiGNÉ, Unio., VII, 2. Se heurter [contre un obstacle, une difficulté]. — Je prendray donc la ba.rdiesse… de vous demander quelques doutes, où je veoy beaucoup de permonnes s’aliurter et ne s’en pouvoir pas bien resoudre. Gag. Mén., 2e Advis de l’Imprimeur. — Tout conté, je n’en espere pas plus qu’au commencement, in’ahurtant à deux obstacles 7 l’un la faulte d’argent qui va estre par tout, l’autre que si S. A. ne voit le Roy à la guerre, il se jettera saris doute à sa particulière paix. AuleiGN g, Let-tres et Mem. d’Estai, 52.

S’obstiner. — Il passa oultre le devoir, et slaheurta trop opinia_strernen-t… à vouloir erapescher l’accroissement de Scipion. Amyot’Fabius Maziinusi 25. — C’est un grand reproche à Pericles d’avoir esté autheur de la guerre ; car on