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AGGRAVER
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d’autres corps, ainçois tant seulement Par leur disjonction. if. DU CHESNE,. GPand M iirnir du Monde, L. V, p. 168.. Aggiuer. Agglutiner, coller. — Et si la. chose encor en un a_utre fondu.e, Se reprent derechef par cela. qui agglue, NO11. par ce qui separe. J.. DU ES E s Grand Miroir du Monde, L. V, p. 165. Agglutinable. Qui peut être agglutiné. — es vieilles gens ont les os plus secs et plus durs, et par consequent moins agglutinables. Hu. PARÉ, Vili" 10. Agglutinatrice. Qui agglutine. — Faculté… agglutinatrice..Amtra. Ri :, XV, 52. Agglutonner. Agglutiner. — Ceste sacree nature, laquelle ayant aggiutonné les" premiers eleens du monde entre soy sçavoir Ia terre, l’air, e feu et l’eau par leur mutuelle et temperee ommistion, a procreé tout animant, F. BRETIN ra_d. de LIL:CIEDIT les Amours, 19. Aggraffer, Aggrandir, Aggra.ndissement, Aggrapper, v. Aggravance.. Aggravation.. — Telz delices… au I>eu douleureux et mortel a.ccident de lame ne pouvoit donner allegement, ains aggravance, Tra.d. de DoccAcE, Ficenneette, ch. v, 6, 3 ro (1537). Aggravant. Qui alourdit. — T’es-veillant de ce.1Iprofond et aggravant sommeil. F. BRETIN, trad. Ikle’Luc’Timon, 6, — V. Aggraver. Aggravanter, v. Accravanter. Aggravement. Aggravation. — Par amplification et exaggeration, qui est aggravernent des ca.s perpetrés. BUDÉ., ingit. dit Prince, ch. 4. Aggraver 1. Alourdir, accabler. — Et comme un lis par trop lavé De quelque pluye printa_niere, Poindre à bas son chef aggravé Dessus la terre nourriciere, Sans que jamais il se releve Tant l’humeur pesante le greve. RONSARD, A MOUPS de Marie, Chanson (I, 182). — Ou comme un jeune lys, de la pîuye aggravé, Laisse pendre son chef, qui fut si TeleVée DESPORTES) Elegies„ L. Cleophon_ — Tu ressembles, Esther, à ia. fleur agravée Par un cruel ora.ge, alors qu.e le Soleil Ranime sa vigueur par les rais de. son ceil. MoNrcinasTiEN„ Aman, III, p. 266. — Ses yeux rnoiteux et son teint pallissant Semblent aux lis aggravez de la. plu.ye. Du MAS, CEILWreS IneSkee,’125, (La lourdeur est produite par ! a nourriture.) — Le Roy Subthar estoit couché’en son pavillon, tout yvre et tout aggravé de vins et de viandesLEMAIRE DE BELGEs, Muer., III, 2, — A travers un corps tout brouillé, saoul et aggra.vé de nourriture et de viandes estranges, et qui ne luy sont point naturelles, il est force forcee que la. lueur et lia clarté de rame viene à se ternir, à se troubler et esblouir. Amyot, S’il eet loysible de manger chair, I, 6. — C’est un grand moyen de —vivre heureusement, que d’a.voir le corps dispos et bien ternperé, non noyé de vin, ny agnvé de viande. Id.9 Pro-pos de table, L, VI, Proeme. (Lia lourd.eur, l’accablement proviennent de la fatigue). — Je voy leurs piedz de cou.rir agravez. MAHG. DE NAV., les Marguerites., Satyres et Nymphes de Diane (In, 190). — Le chemin long m’a agravée a.ux piedz. EAII„ Dern, poés., Cornedi-Ér jouée. au Mora de Marsan (p. 68). — Comme ceux à qui force defai3Ioit, et qui estoyent agravez el recreuz de tra_vail… ilz se laisserent petit à petit aller et couler en u.n gracieux dormir. AiriTOT, Hist. L. 11, 21 ro. — Plusieurs de; eurs souldards estoient blecez, et tous universellement agravez et recreuz du travail de la battaille. Id., trad. de DIODORE, XIII, 8. — Estant aggravé de travail et de faune de dormir, il se coucha dessou.bs quelque arbre à l’umbre„ pour se reposer un petit. Id., Sylla, 28. — Il fanon.hyverner en Armenie pour refraischir et reposer ses gens qui estoyent aggravez et recreuz du long chemin qu’ilz avoyent fait. Id., Antoine, 38. — Il se coudie dessous’un arbre… et s’endormit si serré, qu’à peine se peut-il esveiller de la route et fuitte de ses gens, n’ayant rien veu du combat. Ils disent que ce fut pour estre si aggravé de travail, ut de faute de dormir, que nature n’en pouvoit plus. lielorcrAiGNE, I, 44 (I, 374). — Nous doncipes venaus surgir à ceste isle, et descendans port,. aggravez pour Ie travail de la. marine, derneurasrnes longuement couchez à terre. F. BRETiN, trad. de LucIEN, la V raye Histoire, 1, 6, (La lourdeur, l’accablement proviennent de la maladie, d’une blessure). — Elle n’a point de douleur de teste qui l’aggrave, n’a poin.t de fievre qui la brusle. Hist. ILEthiop., IV, 42 vn. — La pa.uvre vieille, chargée d’ans et aggravée de maladie, se sentant au lict de la mort, voulut disposer de si peu qu’elle avoit, et faire un testa.ment. LARIVEY, trad. des Facelieu-ses Nuits de STRAPAROLE1 iie — De se lever debeFut par trois fois il essaye, Par trois fois retombe, agTavé de sa playe. P. DE BRACH% PûeneS 61 L. 1, Monornaehie de Dayid et Goliath. — C’en est fait, il est aggra.vé Si pesamment dedans sa couche, Qu’il ne s’en peut voir relevé. DESPORTES" Ps, de David, 40. (La lourdeur, l’acca_blement proviennent de la vieillesse). — La vieillesse m’agrave., et la remernoration de mes fortunes afoyblissant mes espritz, m’assomme par faulte de dormir. AtruoT, fris/. L. V, 50 ro. — Sur un bassin Saturne estoit gravé, En cheveux blancs, de vieillesse agravé. RONSARD" Franciade, 11 (III, 67, — En la noble cité de Florence est un mona.stère de femmes… duquel estoit jadis abbesse une bonne darne toute devote, agravée de vieillesse… paya.„ le tribut à nature, rendant S011 esprit à. Dieu son createur. LAR.IvET, trad. des Facetieuses _Nuiis de STRAPAROLE7 Vil 4. — Encore que la. salade cache les cheveux chenus, toutesfois au dedans les membres sont aggravez des ans passez. Ma TOT « Si l’homme aage, etc., 10. — Or ce pasteur lié sous le joug cLui me blesse, Avoit j R tOlit le chef aggravé de vieillesse. Nu YS E i01 CEite ». pet., 70. — Le Philosophe Stilpon, aggravé’de vieillesse, hasta fin à ezeient par le breuvage de vin pur. Montaigne, III 2 (II, 19). (La. lourdeur provient de la paresse). — Car pour avoir gousté les ondes de Permesse, Je suis tout aggravé de somme et de paresse. lioNsARD, Poèmes retranchés rel, 218), — Je ne Pay pas du massacre sauvé Pour estre oisif de paresse agravé. Id., Pranciad.e, 1 (III, 16). (La lourdeur, t’accablement du sommeil). — Quand je voy mon beau Soleil levé, De toutes parts un sommeil agravé Dessus le front des tenehres me donne.. Ro NSARD, Poeines, L. I, k Souci (V, 100). — Ce gentil amant… Se trouva dans un bois de sommeil aggra.vé. DEspoRT Es, A ngelique, —-Son cueur est si bouilhant qu’il ne treuve repos ; Sort œil si vigilant que somme ne l’aggrave. L. PA_PoN, Pastorelle, III, 2. — Galba… se laissa couler sur son. cous, sin, representant un homme aggravé’de sommeil. Mo.NTAIGNE, Hl, 5 (III„ 351). — Le vray corps se reposera en quelque lieu, auquel il sera gisant assoupy et aggravé de sommeil. Le Loyer, Hist. des Spectres, 7.