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AFFECTER
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Affaner, v. Ahaner. Affaré. — Du Saphir afaré, etoele estincellante. TAILLE :MI :1NT,, la Tricarite, p. 49. — On jugera par des signes certains, Si de ce mal les chiens seront attaints... lis ont les yeux affarez et ardan.s. Noire l'on voit leur gueule par dedans. PAS-SERA :IL, Poés. franç., le Chien courant (I, 13). Affect I. État, disposition. — Les affects qui. nous appelions rlieurnatiques. TOLLET1 De l'evac, dei sang ((.14. Effet. — On pourra cercher plusieurs autres choses touchant les affectz du bled, au premier chapitre du. premier livre de la_ vertu des aliments dedans Galien. Trad. de Fouscn, 1481. des plantes, ch. 202 — Souvent on voit en nature les affects produits contre toute raison na_Lurelle comme IDin voit la neige, qui est une. eau glacee, rech.auffer la terre et garentir les bleclz de la pole e. B0E+IN, Demon., Préf. (G.). Affect 2, Familier. — Noblesse prend maintien si fantastique, Qu.e son parler semble estre contrefaict. Excés luy est familier domestique, Et fier oultrage entretient, comme affect. CRETIN, Chant royal, p. 14. — Certes je m'y attendz Par les rapporz précédens qu'on m'a faictz De tes bontez, non de gens comme affectz, Ains estrangiers. Epistre au due de Valois, p. 184. -Gens hazardeurs ont en leur regard dé, C'est sans propos, mais rescrips comme affect. Id., à Monnet, p, 265. — A vous n'est de l'entendre, Non plus qu'il n'est des neuf cieulx les effeetz. C.e sont secretz, qui ne vous sont affectz.. J. Boucnrr, Epistres morales du Traverseur, II, in-, 6. Désireux. — Lesquelz souvent ne regardent l'effect Auquel pretend celluy qui est affect De stimuler les lisans pa.sser temps. FERRY JULYor, Elegies de la belle fille, I, 2i. Affeetateur. Celui qui recherche, qui désire atteindre. Diogenes, Theodore, Senecque, Ciceron et principallement Socrates, et plusieurs autres affectateurs et amateurs de Sapience, ont desduyct pa_r plusieurs argumens que a Pame ne sert en riens en quel lieu le corps ait putrefaction. P. DE CHANGY.1 de la lemme chresiienne, III, 2. Affectation. Désir, recherche, poursuite. – Que nous soyons bien azifses de nous abstenir d'appeter une science de laquelle l'affectation est folle et dangereuse. CALV1N1 Instit., VIII, p. 4-69. -Quoy que plusieurs Payent imputé à piperie, imposture, et affectation de tyrannie sur le rude populaire. RABELms, III, — Il soubhaitoit, rien plus, veoir nostre benoist Servateur... Le tresbon Dieu congne-ust Sa syncere et rnediocre affecta-tion, ID-, PvT, Prologu.e. Ardeur. — A la mienne voIunté, que les amoureux tinssent telz propos et devises de telles >yes avec leurs amyes, pa.r telle et si grande affectation qu'ilz devisent des choses inutiles et pernicieuses. P. DE CHANGT e de l'Office du inary, 14. Affecté. Habile (cf. Affaiter et Atteté). — Quand ces ru.sez et affectez en finesses auront apostez et attitrez leurs tromperies, un tel homme est faci lement trompé, F. BIILETIN trad. de LuciEre, Qu'a ne faut croire iemerairement calomnie, 14. A,ffecteement. D'une manière affectée, avec recherche. — Et je Westime pas un homme estre amoureux, Qui farde affecteement ses beaux vers orgueilleux, En tant qu'il ne le peult pensant à sa Maistresse. GR.Evni, l'Olimpe, p. 59. — Qui prononcera. à la fin d'un mot T ou S trop affecté


ment, il tombera fort aisément sans y penser en l'affectation d'un E ferninin. E. PAsQuae., Recherches, Vill, 1. — Lettre qui est moitoyenne entre la voyelle et la consonante prononcée trop affectément en la nn d'une diction. Id., ib. Affecter. Bien disposer, orner. — Ils attifent leurs mots, ageollivent leur frase, Affectent leur discours tout si relevé d'art, Et peignent leurs de7 faux de couleurs et de tard. RECNIER, Sai. 9. Désirer, rechercher, prétendre à. — 11 accuse iceluy Antoine daffeeter la tyrannie, et de ce quil a occis ses souldars toutesfois il est tout certain que ceulx qui affectent la tyrannie nusent pa.s de rigoreuses punitions contre leurs souldars, ains los flattent et supportent. SETSSEL7 trad. d'AliPIE N, Guerres civiles, 111, 8. — Arminius affec. tant le royaulrne... suscita contre soy le peuple qui vouloit varder sa liberté. E. DE LA PLA NCHE, trad.. des Cinq premiers livres des .Annales de TACITE, L. Il, 92 vo, — Quand sçavoir promptement vouloient nouvelles de quelque chose fort affectee et vehementernent desiree... prenoient le Gozal, et par les postes le faisoient. de main en main jusques sus les lieux porter, dont Pz affectoient les nouvelies. RAB ELAIS, ITVT 2. — Pour affecter des Dieux le plus grand h.eur, Et pour avoir, ô sacrilege audace] Sou' ie mortel d'une immortelle gram Idolatré une saincte grandeur, Du BELLAY, I'llonneste Amour, 11. — Le tuteur qui n'a affecté la tutelle n'est marry quand il 't'y convient estre deposé de sa charge, E. PA.sQuiE.R., .Pouf-parler du Prince (I, 1036). — Que dirons-nous des flots de nostre Loire, Qui affectant sa part en la victoire, En rAir moiteu-x ses vagues envoya, Et pres Saumur ses ennemis noya ? RONSOIL RD, les Elemens ennemis de l'Ilyd.re (V, 442). — Pour servir à l'ambition insatiable de toy, qui abayois la papauté ; et ton frère affectant la. couronne de Na.ples et de Sicile. .REGNIEH DE LA. PLANCHE, HiSt. de l'Emre de France, I, 219. — Pourquoy, non Aristote seulement, mais la.. plus part des philosophes, ont ils affecté 1a difficulté, si ce n.'est pour faire valoir la vanité du subject, et amuser Ia. curiosité de nostre esprit... ? Montaigne, 12 (II, 246). — Estoufra-on la memoire de sa liberalité [de Manlius Capitolinus], et de ses faicts d'armes, et recompenses militaires ottroyées à sa vertu, par ce qu'il affecta depuis la Royauté, au preju.dice des loix 50.11 pays ? In., Ill, 10 (IV, 135). — D'y laisser regret et desir de moy.,. je ne Pay pas fort affecté. 111., ib, (IV, 151-152), — Il ne faut fuir les dangers, quand l'occasion le requiert, mais aussi ne les faut-il temerairement affecter. E. PasquierI Leures, Xi, 3. — Ils feront remarquer en un riche et magnifique citoyen, qu'il est pour affecter la prineipaute et le gouvernement en. une cité et Repubrique. VAUQUELIN DE LA FRESNATEi De ne croire à la 'calomnie. — Il fut quasi de inesme qu'elles de madame Magdelayne de France leur soeur, laquelle n'eust grand loisir de jouyr heureusement de la. chose du monde qu'elle avoit plus affectée, qu'estoit d'estre reyo.e, BRAN TÔM E, des Dames> part. I, Charlotte, Louise el Magdelaine de France W11.1, 12'7). — Sa reputation luy ouvroit, des lors le.s portes aux charges et dignitez, s'il Ies eust affectees. VAIR, Consol. à. D. M., C. sur la mort de son pere. — Observons donc ceste regle, de n'affecter que le but de vocation supernelle. A u.r3t-Medit. sur le Ps. 84. — On trouve estrange ceste passion pour chose dont il n'avoit point pa_rlé, comme aux négociations on. ne met point le pren-iier au vent ce q-ue plus ou affecte. 1D., Univ., XV, 10. (Dans la plupart (les