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ADVENT
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I, 3. — Nature a en l'homme produit . . . desir de sçavoir et apprendre, non les choses -presentes seulement, mais singulierernent les choses advenir. Pi..A.BELAis, Almanach pour 15a5. — ce q-u'il est iria.intenant sous la protection de Jes-us Christ, c'est pour en recevoir le frnict entier au siecle ad-venir, CALVIN, InstiL,11, xv, 3.

Advent. Les Adpents de Non Les semaines qui pré-cèdent Noël. — Les frimes avoient esté grands aux A.dvents de Noel. Du FAIL, Contes cl' Eutrapel, 11.

Adventure. Ce qui doit arriver. — Quelque devin en une ville estoit En plein marché, qui disoit l'adventive A tout chascun qui là. se presentoit, Et a.nonçoit toute chose future.. ComitozEr, Fables cl'Esope, 78.

Grosse adventure. Gros profit. — Les uns verront tout le cours d_e la Bible, Moignons oymer la très saincte Escripture ; Mais c'est affin qu'un jour leur soit possible Tirer à eulx quelque grosse adventure. Anc, Poés. franç.., VI, 14. — Bref, ce sont gens qui n'hont point d'aultre cure Fors de picquer et mordre leur prochain, Ou d'atrapper quelque grosse adventure Pour devenir en estat plus kaultain. Ib., VI, 25.

A 1' ad9enture. Peut-é. tre. — Ces choses et autre . . . s semblables plairont, à l'a_dverrture, plus aux lecteurs pour la. nouveauté et curiosité, qu'elles ne les offenseront pour leur fa_ulseté. Amycrr, Rorreulus, 12. — Nous en avons traitté et disputé ailleurs .7 toutefois pour la rnatiere qui s'offre presentement, à Padventure ne sera il point hors de propos d'en alleguer quelques exemples. ID, Canzille, 19. — Mais. ceste dispute à Padv-enture appartient raieulx à un autre traité. ID., Périclès, 6. — Ceste digression, quoy qu'elle soit hors de nostre histoire, n'est à l'adventice point inutile, In., Dion, 21, — J'ay leu en Tite Live cent choses que teI n'y a pas leu. Plutarche y en a leu cent, outre ce que j'y ay sceu lire et à Padventu.re outre ce que l'autheur y avoit mis. MONTAIGNE, 1, 25 (I, 191).. — Les vices sont tous pareils en ce qu'ils sont tous vices : et de cette façon l'entendent à Padve.nture les Stoïciens. 1D., II, 2 (II, 11). — C'est à l'avanture quelque sens particulier, qui descouvre aux coqs l'heure du matin et de minuict. ID., II, 12 (II, 362). — Il n'est . . . rien si cogneu et si reçeu que Troye, lielene, et ses guerres, qui ne furent à Padventure jal-naiS. ID., II, 36 (III, 191), A l'adventure que. Peut-être que. — A l'adventure que le peuple se voyant victorieux se saoulera. facilement de Ia guerre. AMY 01, NUnea, 6. — A_ l'adventure que le commerce continuel que j'ay avec les humeurs anciennes, et l'idée de ces riches ornes du temps passé, me degouste, et d'autruy, et de moy-mesme. MONTAIGNE, II, 17 (III, 56). — A l'adventure que vous vous estes un peu trop empressee et etnbesoignee. St FRA N ço ts SALEs, Lettres, '3612 Par adpenture. Peut-être. — Pas demourer là. ne fouit . . . ains à plus hoult sens interpreter ce que par adventure cuidiez dict en gayeté de cu.eur.H.A.BELAIS,I, Prologue.— Combien que les dictant n'y pensasse en plus que vous, qui par adventure beviez comme rnoy. ID., ib. — Je diray plus brievern.ent, et, par adventure, plus rudement : mais aussi ce sera plus appertement. CALvirî Insiii., XII, p. 666. — Et paraven ture . . . les speculations phylosophiques deviendroient plus farnilieres qu'elles ne sont ores . . . si quelque navant homme les avoit transportées de grec et latin. en nostre vulgaire.. Du BEr.,..AY, Deffence et Illustr., I, 10. — Mais le tens viendra paravariturc . . . . que quelque bonne personne . . . nous otera [mie falaise persuasion, ID., ib. — Par adventure, disoit il, est ce la. guarde ordinaire de la Royne du 'leu. RABELArs, IV, 36. — Voyons prernierernent quelz gens sont. Par adventure' sont ilz nostres. ID., IV, 55, — Laquelle escriture je n'approuve point,. ains estime qu'il faille escrire Peraveniura en un mot aussi bien ici que là veu qu'en LOUS les deux lieux il signifie ce que nous disons _Paraveraure, pour Peul 'astre.. H. ESTIENNE, Precellenee, p, Parapaniute que. Peut-ètre que. — Paravanture que quelque jour vous apprendrez à me co-gnoistre. LARtvE-ii, le Laquai $, I, 1. Cf. Paroanture. Advengure. Peut-être. — Il fouit que vous entendiés ce qu'il vous ve.ult. dire, car acivantu.re il a entendeu des choses que je n'ay pas enteniu. MONLUC, Comment, L, V.. Adventuré. Dans l'exemple suivant, -malheureux. — Helas advanturée fille, tu es cause avant ta naissance de la mort de ton pere, et ores de ta mere. A. SEV1N, trad. de BoccAcE, Philocope, L. I, 20 vo. Bien aventuré. — Pendant et avant la venue duquel [Fils de Dieu] il establit et ordonna les autres secrétaires humains que l'on peut aussi appeler ses clercs, comme choisis ou en cela bien a.venturez et enroulez en son divin estai de provi dence, lesquels furent spécialement appelez Prophètes. H. ESTIENNE, .ripol. pour Ilcr., ch. 14. (I, 195).

Adventureusement. En s'aventurant, — Iphicrates Capitaine Athenien disoit, qu'il fault que le soudard soit avaricieux, amoureux et voluptueux, à fin que pour a.voir de quoy fournir à ses cupiditez il se hazarde plus hardiement et plus adventureusement à tout peril. AMYOT, Galba, 1.

Mal adventureusernent. Par malheur. — Au point qu'on m'appella adventureusernent. A. SEstN, trad. ele BoccAcE, .Philocope, L. II, 48 ro.

Adventurier (adj.). Fortuit. — On les a appeliez jadis biens de fortune, pource qu'ilz sont adventuriers, et que d'iceulx les hommes prudens ne doibvent faire estai clos et arresté, BUDÉ, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 8.

(Subst.) Soldat à. pied servant en volontaire et sans solde. — Advanturiers, que la picque on manye. Pour Ies choquer. MARoT, BalladeSI 9. — Et qui d'entre eulx Phonnesteté demande Voyse orendroit veoir de Mouy la bande D'adventuriers issus de nobles gens : Nobles sont ilz, pompeux et diligens, Car chascun jour au camp soubz leur enseigne Fon.t exercice, et l'un à l'autre enseigne A tenir ordre, à manier la picque, fe verdun, san_s prendre noise ou picque. ID., Epis-tres, 3. — Ell ce.ste prise le seigneur de Molart et ses aventuriers se portèrent fort bien, et y eurent gros honneur, car ils n'eurent iamois le loisir d'attendre que la -herche fust raisonnable pour y donner raSSRUlt. LOYAL SERVIT EtrIll de Bayart, 40. — Les gens estoient quinze mille hommes d'arrne,s, trente et deux mille chevaux legiers, quatre vinez neuf mille harquebousiers, cent qu.arante mille adventu.riers. flABELAIS, 47. — On donne le butin au brave avanturier. BELLAY, Regrets, 153. — Mes fleurdelis clouez à vostre porte Pour repousser des soldats la, main forte, Et ne craignez le crayun des fourriers, Pour logement de mes a.venturiers, VAUQUELIN DE LA FRESNA.YE, Milles et Pasiorale5, L. 1, Id. 80.