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ADMONESTER
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de se desfaire de son estat. E. PAsgtruat, Lettres, XIX, 1.

Reproche. —— Les a.ttaintes et picqueures qu’elles donnoyen.t aux autres ne leur estoyent moins poignantes que les plus severes admonnes- tements et corrections que lon leur eust sceu don- ner. AMYOT, Lyeargiie, — lEsopus.,. luy dit par maniere d’admonestement 0 Solon, ou il ne se fault poin.t du tout approcher des Princes, ou il leur fa.ult complaire et a.ggreer. &don} 28. (Prononciation.) — Pour en donner aucun bon amonestement aux imprimeurs et libraires. Tony, Champ fleury, III, 43 ro.— Fui l’amour. Car de sa. nature Amour est sourd, qui n’oit n’endure Ni reçoit amonnestement. BAÏF, Mimes, L. Il (V, US), — Mais la jeunesse ardante et prompte aux changemens, Tousjours mist sous le pié nos amonnestemens. Ft.. GARNIE115 les JuifPes, 1046. Admonester. Avertir, informer. — Puissant el. noble Roy Françoys, De par le Roy de Thunes viens rammonester que les Pa.yens Sont pour te faire ta raison., G.R. I N G’0 R E., Sainet L. VIII (1I,. 283). — Gargantua. admonesté. du cas appella à part Ponocrates. RABELms, I} 18. — Tu deb- vois premier encinerir de Ia verité, puis nous en admonester. ID., I, 31. — Je seray content d’en avoir proposé seulement. quelque sommaire par lequel les consciences —fideles soient admonestées de ce qu’il fa-ult. principallement chercher de Dieu aux Escritures. CALvi.N, heetit., p. 27. — La promesse est quant et qu.a.nt adjoustèe, pour plus grande recornmendation : fin de nous admones- ter combien ceste subjection est aggre.abIr. à Dieu.. In, , ib., III, p. 151. — En toutes ces sentences, notons que l’homme e, st a.dmonnesté de sa fragi-lité. In., Instruction contrf, , les Anabaptistes (V11 135). — La. neige nous amoneste, Blanchissante par les aarns, Des grisons, qui riostre teste Blan-chiront en peu de tems. Pass.eterns, L. (IV, 333). — Si le songe mortel que j’en Len reciter Est prociidé du Ciel pour nous admonester Du trespas 411L mon fids, faites nous tant, de grue De destourri..t. le coup qui sa teste menace, Morer- CEIRESTLEN, HeCtor ir (p. 21). — &sir que Nature ente aux arnes plus belles Nous admo- neste a.ssez qu’elles sont immortelles. Ine5 ib., III (p. 36). Inviter, exhort F.-Lr,. conseiller (avec. d iverses cons- tructions). — admonnestoit son beau frere Eneas, que de leuns deux maisons ilz en feissent une. LEMAIRE DE BLLIGEs, 111, Prologue. — Parquoy, voyant. d.e ce lieu le dehors Estre si beau, Espoir m’admonesta De poursuy-Me, n.o’r, Temple de Cupido. Parquoy., mon je Le admoneste que employe ta jeunesse, à bien profiter en estude et en vertus.. RABELAIS, 11, 8. — Je t’amonneste cloaques (6 toy, qui de- sires Pa.ceroissement de ta langue, et veux exceller en icelle) de nOn iMMiter à pié levé… les plus fameux annelles d’icelle, Du BELLAY, Deffence el Illustration, I, 8, — I-Iorace dit qu.e Romule en sunge Parnon nesta., lors qu’il faisoit des vers greez, de ne porter dia boys en la. forest. In., ib., I I, 12, — Pource Pindare feint que. le damné Tantale Admoneste à bon droit parmy l’ombre infernak Chacun debteur de rendre à. son tour le bienfait Qu’un autre au paravant, amy, luiv aura. fait. RoNsAnD, Odes, II, 14 ;.t belle aose du Prin- temps, Aubert, adrnonneste Ies hommes Passer Joyeusement le temps, ib., IV, 38. — Cela nous admoneste en ces mois si plaisans De ne fra.ude.r, Hurault., l’usufruit de nos ans. 1D., gie 8, — Tous ses propos [de Thalés] estoyent belles chansons, esquelles il preschoit et adm.oia.- nestoit le peuple de vivre soubs l’obeïssance des Ioix. AlitY0T, Lycurgue, 4, — Ceulx rnesmes qui estoyent chefs des deux parts radmonestoyent le sollicitoyent qu’il se saisist de Ia principauIté hardiment. ID, , SakTr, Alcibiades… admo- nesta le peuple d’a-voir bon. coura.ge et de s’asseu- rer pour l’advenir. Lu., Alcibiade, 33. — Aupres du hausse-col le Pape Urbain. estoit En blanche ba.rbo peint, qui grave admonestoit Les Rois Chrestiens de faire a.ux Sarrazins la guerre,. RoN- sARD, Poeme$, L. 1, H.arangue du duc de Guise (V, 22-23). — Aucuns ont voulu dire que vous, Monsieur le Lieutenant, estant jaloux de Ja gran- deur et haute fortune de monsieur vostre frere, advertistes le &Manet Roy de l’entreprise qu"on faisoit de l’emmener, et l’admonestiez de se has- Ler d’y prevenir. Sai. Men., Harangue de 11, 1. dl Au- liray (p. 215-216)1, (Prononciation. — 10 Apres que le bon pere eut ses deux enfans Tuscus et Galatous nouveaux Roys amonnesté de bien fairo et de bien vivre tousjours paix et concorde, il leur dit adieu. LEMAIRE DE BELGES, Illireer„ I, 11, — Theagenes l’amonnesta qu’elle se garclast de parier irreve- remMellt CICS dieux. A ers Y 0 TI, H ./Erhiop., L. VIII, 93 vo. — Sage est celuy qui croit à qui bien l’amoneste. RONSARD, À rn-15, -erS de Marie, Eiegie à son livre, (1, 126). — Nous vismes un. des Essors… nous servir de ces mots Arnonnester, Conienner, Sula… Quant à mon particulier… je proteste d’estre resoln et ferme. en mon ancienne prononciation, d’Admonnesier, Coniemner, Subtil. E. PAsQl. E. Ét,’, Mires, III, 4. — Cela nous a.rno- neste D.es dures faxïons de guerre qui s’apreste. BAD, Poenees, L. (II, — 20 11 radrnonétoit soy souvenir des cornmandemens de Dieu. FA U-cavr, Antiquitez, VIII, 13. Admoneeteur. Celui qui avertit. — C’est une belle departie Du ciel} de Pa.nge admonnesteur DC.3 pasteurs, nouvelle advertie, Partants pour veoir le bon pasteur. B. fiNFA.11, Ghani natal. Celui qui exhorte. — Voicy Bacchus l’adino- nesteur et costilier de Venus. LouvF.Au, trad, d’ApuLÉE, il, — Le petit mesnage avoit fait un grand mesnage dans la bourgade, et sur tous visité le Curé admonesteur du patient. AuBIGN Faeneste, 2„ Admonesieuse. — Aviez vous pour provision, A l’heure, voz admonesteuzes ? MAROT, la V ierge repentie (édit. Guiffrey, II, 257), Admonition. Avertissement, conseil, exhorta.- lion. — Le. noble Roy Priam et la Royne Heeuba veirent leur grand cité de Troye ainsi prinse ot en- flambee… par la nourriture quilz avoient faite de leur enfant Paris contre l’admonition des Dieux dont ilz avaient trop tardive repentance. LE- MMIIE DE BELGES Illus-lr, , Il, 23. — Ilz mespri- sent les signes du ciel, les prodiges, les cornetes, les trembl’1, 111, -ris de terre (qui sont adinonitio.ns divines). 2i..umepeau Satz/conduit 111, 228). — Certes, ma peine et ma punition Doibt estre exemple et admonition A tous oyseaulx de quel- conque plumaige De ne chercher par leur langue dommaige. MAROT, trad. du Liv. 11 de la Meta- en.orphose,. — Pantagruel, bien records des lettres et admonition de son pue., voulut un jour essayer son sçavoir. RABELAIS, — Pour quoy mes- disoit il des bons peres de religion ? Pour quoy le-s avoit il chassé hors sa chambre, sus l’heure que il avoit plus de besoing de leur ayde, de leurs de- votes prieres, de leurs sainctes admenitions ? 1D, , III, 23. — Nous avons une admonition bien utile en co passage, c’est qu’en premier lieu nous