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ACQUEST
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Marguerites, l’A doragion des trois Roys {11, 74), — Et meilleur est a soy franchise acquerre Que /a. tollir a. aultruy, ou sa. terre. J. BoucHET„ Epistres morales du Traper$eu.r, II, I, 1. — Revien en grau a_vec, ton chef de guerre, Qui desirant ta bonne grace acquerra Te faite’, par nous offrir et presen- ter Tous les beaux dons que je le vois conipter. SALEL, trad. de J’Iliade, 1X. — Mais, las ! il faut que chacun pense Que tou.sjours telle recompense Suit chacun des forfaits, qui traine Pour s’ac- guerre sa propre peine. JODELLE, Eugène. 3.

— Par mes vers je ne veux autre couronne aquerre. Amour de Francine, L. I (I, 102). — Le vieil cheval se void à la fin deslier Pour rie perdre l’haleine ! ou qu.elque honte acquerre. Du BELLAY ? RegfrtS, — L’homme en vain s’ef- force d’acquerro Mille vains honneurs sur la terre. GrirY Odes, 1, 108. — Je pensois, bon Gênie, QT..te Ia mort eut seigneurie Sur ceux qui vont seu- lement Par la. mer avarement, Et sur ceux qui pour acquerre De l’honneur vont à la guerre. RONSARD’EpiiCipheS (VI, — Co-urant terre en terre Par les citez pour le sçavoir ac-guerre. BAÏF, Poètrees, L. (II, Si). — Vous y pourrez, sans crime, acquerre 1111 diadème. PL. GARNIER., Antigone, 886. — Roy, non. un graveur, cest honneur doit a, cquerre. PASSEE.AT ? Paesies, II, 77. — Il ieur falloit combattre contre les Gaulois, non pour acquerre gloire et honneur, ains pour sauver leurs vies, FAUCH ET, Antiquitez, I, 12. — Il vaut, mieux conserver ce qui est sien, que pensa.nt acquerre I’autruy, le tout haza.rder. ln., ib., III, S. Acquest. Acquisition ; ce qu’on acquiert.. — Car des Françoys, assubjectiz par force En leur pays, ne conquist que l’escorce ; tu as eu par un don liberal De leurs francz cueurs un acquest general. Chants divers, 17, — La seule liberté, les hommes ne la &sirent point, non pour autre raison, ce semble, sinon que s’ils la desi-roient, ils l’auroienl. comme s’ils refusoient de faire ce bel acquesi, seulement par ce qu’il est trop aisé. LA Bo ÉT1E Sen’Ede volontaire, p. 12. - Je me suis consumé d’une vaine despense, Et n’ay fait autre acquest que. de mal et. d’ennuy. Du BELLAY, Regrets, 4.5. — Les afflictions, les dou- leurs, leur viennent à profit, employées à racquest d’une santé et resjouyssance etornello. MON- TA1.1.— : NE, I, 38 CI, 311). — y a. tant de sortes de deffa.uts en la vieillesse… qu.13 le meilleur acquest qu’elle puisse faire> c’est l’a.ffection el amour des siens. li)., I, 8 (II, 86). — Nostre foy ce n’est pas Hostre acquest, c’est un pur present de la Iibera- d’autruy. ID., II, 12 (II, 235). — Cette his- toire d’un fameux et grand philosophe nous re- presen tem cette passion studieuse, qui nous a.muse à la poursuyte des choses do l’acquest des- que.nes nous sommes desesperez. ID, ib. (II, 250). Profit. — Qu.e fait une fenime avec toy, De qui la. force et la puissance Prend de jour en jour d_e- croissance. ? \Trayaient, il y a_ de racquest. GRE- VIN, ks Esbahis, V, — Pendant ceste trefve , re-ssayay, mais en vain, d’estre courtisan ; feuz toute rna vie mal propre pour ce inestier : suis trop franc et trop libre, aussi y trouva.y-je fort peu d’a(xplest, MONLUC ? Comment, , L. (I, 131). - La confusion de l’ordre et mesure dis pechez est dangereuse. Les meurtriers, les traistres, les tyrans y ont trop d’acquest. ? vioNTAiGN Es 2 (II, 12). —— Tout l’acquest qu’il a retiré d’une si longue poursuite, c’est d’avoir appris à recognois, tre sa foiblesse, ID, II, 12 (II, 235). — y— a peu d’ac- quest desrober la matiere de ses inventions [de Cicéron]. IB., ib. (II, 296). Acquester. Acquérir. — Si on me mettait au choix, fauroye plus cher acquester u.n bon arny que tout l’or du roy Darius. DES PÉRIERS, trad, du Lysis do PLATON (I, 22). — Doilbvez vous tous- jours à. quelqu’un ?… tousjours nouveaulx eredi- teurs vous acquestera… RABELAIS, 111, 3. — Celuy qui est riche n’estimera pas que le, bien luy Fion venu du ciel, ne que I)ieu y ait mis la main : niais il dira. que le tout’t’y est venu d’herit.a.ge et df.’succession, ou qu’il l’a acquesté par Sen CALvtbr, Serin. SU"’le DeCaer., 61 (X XVI, 626). Sapphon la docte (.1-reeque, à qui Phaon vint. plaire, Chantant ses fous, de Muse acquesta. le surnom. JOD ELLE, les Atm-Hers, S. fil. —11 y a bien peu de Conseillers et Présidens sui ne pos- sèdent quelque morceau de bénéfice qui aide à en- tretenir les dorures et accoustrernens, banquets et menus plaisirs. de la maison, voire pour acquester avec le temps quelque place noble ou office de plus grand honneur et authorité, PALIss-y, Re-cepte verirable, p. 98. — Mais qu’avons au monde acquesté, Qui témoigne qu’ayez esté. ? BAÏF, Poemes, L. HI (TI, 162). — L’un veillant des biens à la queste, Sans borne tous les jours ac- qui-_— !.ste. ID., ib., VIII (II, 885). — Il s’acquesta. ceste p.auvre maison, JEAN DE LA TAILLE, le Pie- gromant, I, 2. Tu eusses plus heureuse, et plus digne du nom De —tes braves a.yeux, acquesté le renom De. femme magnanime. IL GARNIEne Cor- nelie, 258. — Peu sert le hien que pa_r force On ac- queste. RONSARD, Sonnets et ileradrigals pour As- free (I, 252). — L’orgueilleux Phaâton… Far, — questa le surnom d’arrogant et iqnare. NOYSE- E NT ? CabiJr. pŒt. ? 80. — Et ri a voulu faire comme… autres favorys roys, qui se sont plus délectez à avoir et acquester belles places. BRANTÔME ? Couronnels françois .10( ». Acquesté (subst.). Ce que l’on a acquis. — Gar- der bien l’aequesté n’est une vertu moindre Quiacquerir tous les jours, et le nouveau ad-joindre.. AUBIGNÉ’, Tragiques> Il (IV, 90).. Acquesteur. Celui qui acquiert. — De ce bon bruyt a.cquesteur te sera lipion long sejour, liwircHEL Dl’AMBOISE, _Epistres vieneriennes, 17. Aequieecer. Se reposer, a.voir l’esprit tran- quille, — La n’ot On rien, que plaisance et liesse… T’out à soulas dednit a.cquiesce. LEMAIRE DiE BEIdG’ES, Concorde des deu-lt lo..ngages, I (111, 112). -Il se moque des fol ; d’autant qu’ib. 5ie reposent et acquiescent en leurs plaisirs mondains, qui sont transitoire.s. Cm.vire, Instit„ ch. V1I, p. — Il aura un soulagement, où pourra mieux acquies- cer, que en toutes les richesses et honneuni du inonde… C’est qu’il reputera toutes choses esti.° ordonnées de Dieu., comme il e, st expetlient, pour son salut. ID., ib., ch. XVII, p.798.— En cela aP- paroist sa joye et lyesse, si estant na.vré de tris- tesse et douleur, acquiesce neantmcdns en Ia con- solation spirituelle de Dieu. ID., ib., p. 807. — A fin qu’llz n’a-spirent point d’une trop grando cupi- dité aux richesses caduques, ou acquiescent en celles qu’ilz possedent., il les redige en indigence- ID., ib., p. 811. — J’ay„, hors de ma maison chasse..i un tas cle villaines, immondes, et pesti- lentes besles„, les quelles… nie evocquoient du doulx pensement on quel je acquiescois contP.m.- pl an t, et voya.nt et j a touchant et goustant le bien felicité, que le bon Dieu a praeparé à, ses ildeles et esleuz. RÂBELAIS, III., 21. — Et fa.cilement ac- quiesçoys en la doulce recordation de vostre au- guste majesté. ID., IV, Acquiescer de. Consentir — Ilz ayment si sou- verainement cette souveraine volonté, que son