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ACCOUTUMANCE
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dict demeureront aux maisons de leurs maistres, pour les accoustrer de manger et garder la maison. Mornuc, Comment., L, III (II, 50).

S’accousirer.. Se vê., tir. — La Nymphe saccoustra de ses plus riche.s habillemPns. LEMA3RE DE BEL.— CF, , Se Illusir., I, 29. —Comme. une jeune fille, à fm de plaire mieux Aux yeux de son a my, par un soin curieux Siaccoustre et se fait RoNsARD, Hymne du Printeenps (IV, 303). Vests toy de ta force, Sion accoustre toy des vestemens de ta Jerusalem. CALVIN inStite, IV, lie 17. ..1.1"aecoustrer de qqch. S’en servir, s’en accommo- der. — Je sçay que tu scez qu’elle est louchk.J, Mais je te vekix dire comment Elle l’est si horri- blement, Et de ses yeux si rnal s’acoutre, Qu’i) vaudroit mieux, par mon serment, Qu’elle fust a.veugle tout outre. MARoT, Epigri, 204. — L’eclipsement nouveau des dix jours du Pape, m’ont prins si bas, que je ne m’en puis bonnement accoustrer, MONTAICNE„ 10 (IV, 132). Accousturnanee. Action de s’accoutumer, ha- bitude, — Aux bonnes choses conviendroit S’oc- coustumer lors adviendrait Qugon verrait la chose en usance Qui estoit hors d’accoustumance. MAROT trad. de deux Caoques f. D’avantage vostre peuple pour la longue accous- turaance, e…t pour l’accroissement. qu’il a re.ceu des armes, ne demande autre chose que la guerre, AMVOTe Numa, 5. — Il ; y eut un Romain qui prit cognoissance et accousturnance de s’a.pprocher et deviser farnilieremcnt avec un de ceux de la ville.. ID., Camille, 4, — L’accoustumance oste beau- coup de la trayeur et terreur aux choses, qui de leur nature sont verita.blement effroyables. ID., Marius, 16. — Aucuns, ou pour estre collez au vice d’une attache naturelle, ou par longue ac- coustumance, n’en trouvent plus la laideur. Mûri"- TAicreE, III, 2 {ln, 272). — A UTIO miserable con- dition, comme est la nostre, ç’a esté un tresfa.vo- rable present de Nature, que l’accoustumance, qui endort nostre sentiment à. la souffrance de plusieurs maux. ID., III, 9 TiT, 77). — L’accote- tumance est une seconde nature. ID., 111, 10 (.1Ve 131).. Accoustuzué subst.). Ce qu’on a coutume de faire, — Harpagus contre son accoustumé avoit mandé le berger. SA.LIAT trad. dinéRoDoTE, I, 111. — Comme le berger voulust faire son acous- turné, et eust ouvert l’huys pour entrer vers les enfans, ilz turnberent tous lieux à ses piedz. ID., ib., II, 2, Accoestumée (subst.). Ce qui est habituel. — Je vous mandois par ma derniere que Monsieur se trouvoit mal ; vous saurez par ceste-si sa. bonne santé ; par la grasse de Dieu, est remis à son accousturnée. AuBIGNÉ, Lettres de sources diverses, 24L. (Accoustumée pourTait aussi se rapporter à, santé.) A ro.ceoustionée. Selon l’habitude. — 0 Dieu tu es mon Roy, aide à. l’accou.stumee A Jacob ton servant. DESPORTFLS, Ps. de David, 43. — tes pro.- ŒSSiOnS.-— Se rirent et se parachevarent fort dévo- tieusement et quietternent, sans désordre et tu- multe ny insolance aucune, à Paccoustumée. BRANTI5M E, Cap. franç., M. de Ge.dise, — Je. veux respondre, quoy cjue couramment à mon accous- tutnee, aux dermeres lettres que j’ay receu de vous. St FRANçois SALESe Lettres, 704. Accoustumer. S’accoutumer à. — Elle exerça dès sa tendre jeunesse masle tait des armes aux tournoys, Acoustumant la lance et le pavoys. BAÏF, Poentes, L. V (II, 264), — Aprenons à, re soustenir de pied ferme, et le combatre (l’enne- mi qu’est pour l’homme la mort],.. Ostons Iuy restrangeté, pratiquons le, accoustumons le, Mow- TA ro ih.[E, I, 19 (I, 90). — Nous nous durcissons à tout ce que —nous accoustumons, ID, „ III, 9 (IV, 77). — luy raison. accroyre que rea.0 de la, ri- viere de Séne les amaigrissoit ainsi [des chevaux] jusques à. qu’ilz l’eussent accoustumée deux MOi.S. BRANTÔME, Cap. estr., Ie ereareechal d’Es-trozze, 265. aecoeislumé. Avoir l’habitude. — Les An- ciens pour confirmation de leurs appointemens, a.voient aeousturné de tuer une truye. CALVIN, instit., X, p. 567. — — Incontinent qu’il fut arrivé à Athenes, voulut commander et ordon- ner, conime il avoit occoustum.é. ArieYoT,. Thésée, Senat a tousjours accousturné de se por- ter moclereement et gracieusement envers ceulx qui ont à besongner et traitter a-vecluy. ID., Alci- biade, 14. — Ceste forest est celle mesme où… toutes les deïtez forestieres ont accoustumé de faire leur retraitte. BELLEAU, 1-a Bergerie, ire Jour- née (I, 265). Les os et reliques des personnes d’houn.eur, nous avons accousturné de les tenir en respect et reverenee. MOridTAIGNE„ III, 8 (Il, 80). — Je luy dy un jour un peu hardiment, comme ray accoustumé, qu’il luy sieroit mieux de nous. faire place. ID" ib. (II, 84). Ciceron reprend aucuns de ses arnis d’avoir accoutumé de mettre à l’as- trologie, au droit, à la dialectique, et à la geome- trie, plus de temps que ne rneritoyent ces arts. ID., II> 12 (II, 246). — Il [César] avoit accoustumé de dire qu’il air.noit mieux la —victoire qui se conclui- soi t par conseil que par force. ID !, 34 (HI, 169 ecoustumer qqch à qqn, Le lui rendre habituel. - [ies vers à soie] seront cha.udem.ent tenus durant quelques jours, pendant lesquels leur ac. cousturnerés l’aer petit à petit. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., V ! 15. — Comn-ke aussi se plai- sent-ils [les vers à soie.] à la, senteur des pourreaux, des aux, des oignons, si la leur accoustumés dés le.ur jeunesse, In., ib, Aceraser. Écraser, frapper violemment. — Air, où rescrvois-tu des boulets foudroyans’Tant et tant de milliers" quand aux Arnorreans Par les fils de Jacob mis en route et en fuite, Tu fts les a.ccrasant si mortelle poursuite ? J. DU CHESNE „ Grand Miroir du Monde, L. I, p, 16. — Or Dieu, qui ses enfans d’un ceil piteux regarde, En-voye à leur secours. cinq archers de sa. garde, Cinq Che- valiers divins, qui vola : ns par les airs, Dardent sur l’ennemi tant de foudreux esclairs, Qu’ils ont en un moment de leurs aspres tempestes Accrasé des Pa.yens plus de vint mille testes. , , ib., L. p. 64. — Quels foudres, quels esclairs, queile.s aspre.s tempestes, Quels vents tourbillonneux, acrasant plus de testes D’Aphricains ennemis, que tout le bataillon Que leur mit au devant le preux Tym.oleon… ? ln., ib., L. V, p. 196. — [A Cathe- rine de Médicis] Quand l’edi lice haut des superbes Lorrains, Maugré tes estançons, t’accablera les reins, E’t par toy eslevé Vaccrasera la teste. Ar.7- MIMÉ, Tragiques} I (1V 53). — La fortune de Despian tombera sur vos testes et vous occrasera, ID., Letires diverses, 23 ge 515). AccravanterlAggravanter. Écraser. — Une piece de la rnontaigne eslancée par un trem- blement de terre, a.gra-vanta partie des a.ssaillans. FAUCHET, Antiquitez, I, 10. — Ils avoient fait passer des chariots chargez sur d’autres, arrestez avec. des pieux au travers des chemins, afin de miserablement les faire mourir accravantez. ID., ib., III, ft, — Encores que des monts Pyrenees il roulast de grands quartiers de pierre, qui accra- vantoyent les hommes et le bestial. 1D., ib., III, 20. — Durant 1eur sejour en Constantinople, es-